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Assises : le "patriarche" violait ses filles, sous couvert de les "purifier"


Assises : le "patriarche" violait ses filles, sous couvert de les "purifier"
PAPEETE, mardi 4 juin 2013 – Deuxième journée d’audience aux assises, dans le procès du "tyran domestique" : ce "patriarche" d’une famille très pieuse de confession mormone, accusé du viol de ses deux filles, de deux fillettes confiées par la voisine à son foyer et de la petite amie de l’un de ses fils, de 1995 à 2011, presqu’île de Tahiti.

Le quinquagénaire et son épouse sont incarcérés depuis la révélation des faits, par une assistance sociale alertée en 2011 par la déscolarisation inquiétante des enfants de cette famille. Tous deux encourent 20 ans de réclusion criminelle.

L’instruction à l’audience de ce procès a débuté lundi et est programmée à huis clos, sur trois jours.

Après avoir lundi écouté le témoignage des victimes et les accusés, le tribunal s’est intéressé, mardi, aux aspects psychologiques de cette sordide affaire : l’attitude des jeunes filles à l’égard des abus sexuels – incestueux pour deux d’entre-elles – dont elles ont été victimes ; le profil psychologique du père et de la mère de cette secte à domicile.

Comment une telle "aliénation du cercle familial" a-t-elle pu se produire ? La psychologue clinicienne consultée par la cour a décrit "un père despotique", "une mère passive", "dominée" et une famille vivant en "vase clos", baignée dans la religion, terrorisée et murée dans le silence.

Sur les victimes, elle a constaté "de profondes failles narcissiques", un "déficit d’estime de soi". Elle annonce que le traumatisme sera tenace, malgré l’accompagnement psychologique qu’elle préconise.

Sous couvert de "désenvouter", "purifier" les jeunes filles, parce qu’il "sentait que le Seigneur le souhaite", le père ordonnait qu’elles lui soient conduites, après avoir été préparées par son épouse, à ce que la maisonnée appelait des "entrevues".
Là, le père tout-puissant finissait toujours par introduire sa semence "purificatrice" dans le corps des jeunes filles, par voie orale ou vaginale.

Le cauchemar a duré 16 ans. Verdict, mercredi en fin d’après-midi.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 4 Juin 2013 à 16:52 | Lu 3422 fois