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Assises : L'alcool, encore, au cœur d'un drame conjugal


L'accusé (à d.) comparait libre sous contrôle judiciaire. Il était en ménage depuis 12 ans avec la victime. Le couple avait trois enfants.
L'accusé (à d.) comparait libre sous contrôle judiciaire. Il était en ménage depuis 12 ans avec la victime. Le couple avait trois enfants.
PAPEETE, le 18 septembre 2017 - Un homme de 31 ans est jugé depuis lundi, devant la cour d'assises, pour avoir frappé à plusieurs reprises son épouse en marge d'un dimanche arrosé de komo, en avril 2014 sur l'atoll de Fangatau, dans l'archipel des Tuamotu. La victime, mère de trois enfants, ne s'en était pas relevée.

L'accusé, qui encourt la peine maximale de 20 ans de prison, comparait libre sous contrôle judiciaire pour cette affaire de violences volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Le 27 avril 2014, c'était un dimanche, cet homme de 31 ans avait eu maille à partir à plusieurs reprises avec son épouse, 38 ans, sur fond de provocations et de consommation massive d'alcool. Le couple, de modestes coprahculteurs ensemble depuis une douzaine d'années, décrit comme de fervents catholiques, avait commencé à se chamailler après la messe et le ma'a du midi.

La première embrouille s'était produite chez un voisin, en début d'après-midi, en mode bringue dominicale. Le mari, hors-jeu sur ce coup-là, aurait été mêlé malgré lui à une prise de tête familiale entre sa femme et l'une de ses nièces. L'homme n'aurait pas voulu prendre parti sur ce sujet sensible, encore plus sensible dans un contexte de beuverie. Furieuse, la victime lui aurait alors asséné un coup de poing que le tane lui a violemment rendu, entre autres coups.

Un couple fusionnel jusqu'à l'excès

La suite de la journée se résume en un chassé-croisé dans les maisons du voisinage, chez qui le couple atterrira tout au long de l'après-midi, entre tentatives de réconciliation, nouvelles disputes et échanges de coups, mais sans renoncer à vider bouteilles de bière et de komo. Une tragédie en plusieurs actes qui s'achèvera à la nuit après plusieurs salves de coups, des gifles et une bousculade dont la malheureuse, tombée au sol à la renverse ne se relèvera pas.

L'accusé, qui reconnait les faits et dit s'en vouloir, avait abandonné son épouse après cette dernière altercation. Pris de remords comme il dit, le jeune homme était revenu sur place une demi-heure plus tard mais n'avait pu que constater le décès. La vahine, 38 ans, a succombé à un hématome à la nuque et des suites des coups qu'elle a reçu tout au long de la journée. Elle était la première unique femme que son mari a connue.

Le couple était décrit comme fusionnel, inséparable, ne faisait rien l'un sans l'autre mais aussi très jaloux l'un envers l'autre. Témoins et proches n'ont pas tous tenu le même discours sur la violence de leur relation, certains évoquant de fréquentes disputes, "comme dans tous les couples". Le procès, qui clôture cette session d'assises, doit s'achever mardi.

Rédigé par Raphaël Pierre le Lundi 18 Septembre 2017 à 17:34 | Lu 2639 fois