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Assises : Battu à mort sur fond de sexe et d'alcool


Détenu à Nuutania depuis août 2015, l’accusé a constamment changé de version ce lundi à son procès aux assises, expliquant ne pas se souvenir des raisons de son "emportement".
Détenu à Nuutania depuis août 2015, l’accusé a constamment changé de version ce lundi à son procès aux assises, expliquant ne pas se souvenir des raisons de son "emportement".
PAPEETE, le 12 juin 2017 - C'est un dernier dossier de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner qui clôture aujourd'hui la deuxième session de la cour d'assises. L'accusé, 22 ans, avait battu à mort en 2015 à Raiatea un autre homme qui vivait au sein du domicile familial, sur fond de sexe et d'alcool.


Le dimanche 15 août, à 4h20 du matin, les gendarmes de Raiatea sont appelés suite à la découverte d’un cadavre gisant dans une servitude. Les pompiers et les urgentistes sont déjà sur place mais il leur est impossible de pratiquer un massage cardiaque car le corps a été si violemment battu que la cage thoracique du défunt est réduite en miettes.

L’enquête établira que la victime, âgée de 37 ans, était hébergée depuis environ deux ans chez un couple qui avait lui-même adopté plusieurs enfants. Dont l’accusé, Brett. Entendu à l'époque, ce dernier avait expliqué que ce jour-là, après avoir dormi, il avait rejoint son frère, deux amis mineurs de ce dernier ainsi que la victime afin de boire ensemble "de la bière et du whisky".

Au cours de la soirée, l’accusé se serait fait faire une fellation par la victime. Ils se seraient ensuite séparés avant que Brett ne regagne le domicile et rejoigne sa chambre. Ce dernier aurait alors "entendu un bruit", puis serait sorti de la maison et aurait vu la victime "prête à se battre". Cette dernière lui aurait aussi lancé une bouteille de pastis au visage.

Une colère "incontrôlable"

Une attitude qui aurait déclenché une colère incontrôlable chez l’accusé qui l’a roué de coups, provoquant son décès. Une immense violence révélée par l’autopsie qui attestera de multiples fractures de la rate, du foie, du crâne, de nombreux hématomes ainsi que de plaies béantes. Détenu à Nuutania depuis août 2015, l’accusé a constamment changé de version ce lundi à son procès aux assises. Se retranchant derrière une mémoire défaillante, l’homme a expliqué qu’il n’avait pas vraiment de souvenir quant à la cause réelle de son emportement.

"J’étais énervé, j’ai psychoté, j’ai perdu le contrôle", a-t-il apporté comme explication. L’avocat général a bien tenté de faire parler l’accusé pour en savoir plus, mais en vain. Alors que certains détails lui revenaient de manière précise, d’autres semblaient tout simplement avoir disparu de sa mémoire. L’homme, consommateur régulier de pakalolo et d’alcool, a eu un parcours de vie marqué par des échecs scolaires puis professionnels à répétition. La victime, pour laquelle aucun membre de la famille n’a souhaité se constituer partie civile, n’était pas représentée à l'audience. Les jurés devaient rendre leur délibéré le concernant dans la soirée.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 12 Juin 2017 à 18:18 | Lu 8358 fois