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Assemblée nationale : les députés de Polynésie rentrent dans le vif


Maina Sage, Nicole Sanquer et leur collègue de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller.
Maina Sage, Nicole Sanquer et leur collègue de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller.
PARIS, 27 juin 2017 - Les trois députés polynésiens se sont mélangés à la foule de leurs collègues venus de toute l'Hexagone et d'Outre-mer pour élire le président de l'Assemblée nationale. Au sein de leurs groupes parlementaires respectifs, ils réfléchissent déjà à l'après et à la façon dont ils vont s'exprimer lorsque les députés devront voter la confiance au gouvernement.

"Oui, il y a beaucoup de monde, c'est une occasion précieuse d'échanger avec nos collègues, de prendre contact avec les anciens et de découvrir les nouveaux !". La députée Maina Sage, députée (UDI) n'est pas impressionnée par l'effervescence des grands jours à l'Assemblée nationale. Elle sait d'expérience que cette agitation va retomber lorsque le travail parlementaire entrera dans sa phase plus austère.

Mardi, une masse compacte d'élus, d'huissiers et de journalistes avait envahi le Palais-Bourbon, pour assister notamment à l'élection du président de l'Assemblée, le député La République en marche (LREM) François De Rugy. "Un signal positif, poursuit Maina Sage. J'ai déjà eu l'occasion de travailler avec lui lors de la précédente mandature. J'espère maintenant qu'il veillera au respect du temps de parole de l'opposition".

Cela fait en effet partie des missions attribuées à l'occupant du siège de président de l'Assemblée nationale, le Perchoir. Et c'est d'autant plus important pour les élus polynésiens qu'aucun d'entre eux ne fait partie du bloc majoritaire La République en marche.

Moetai Brotherson affilié GDR

Le député Moetai Brotherson a revêtu un lava-lava, mardi pour se rendre au Palais-Bourbon (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP).
Le député Moetai Brotherson a revêtu un lava-lava, mardi pour se rendre au Palais-Bourbon (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP).
Comme prévu, Maina Sage et Nicole Sanquer ont intégré le groupe UDI. Ce dernier est désormais augmenté d'une partie des Républicains, dits "constructifs", c'est-à-dire qu'ils sont prêts à voter certaines réformes du président Emmanuel Macron, s'ils estiment qu'elles vont dans le sens de leurs convictions. "J'attends le soutien de l'Etat à propos de la réforme de la protection sociale que je compte engager pour la Polynésie française comme je l'ai précisé dans mon programme", ajoute Nicole Sanquer. Une manière de dire que ce soutien à la majorité présidentielle pourrait ne pas aller sans conditions.

Une prudence que partage – pour des raisons différentes – Moetai Brotherson. L'élu indépendantiste a finalement choisi le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), lui qui était un temps annoncé aux côtés de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise (FI). Ce qu'il apprécie chez GDR ce ne sont pas les communistes et pas tant les autres élus d'Outre-mer qui siègent à ses côtés que les convictions de gauche et surtout "la liberté de vote".

Tout comme ses collègues de l'UDI, Moetai Brotherson n'a pas encore arrêté sa décision pour le vote de la semaine prochaine, sur le sujet de la confiance au gouvernement. "J'écouterai attentivement le discours de politique générale du Premier ministre et je ferai mon choix ensuite", explique-t-il. Mardi 27 juin, Moetai Brotherson a tenu à se faire remarquer une nouvelle fois par sa tenue vestimentaire.

Cette fois, il avait une chemise classique mais était vêtu d'un lava-lava, qui a attiré l'attention de la presse nationale. Dans quelques jours, quelques semaines tout au plus, le Parlement aura retrouvé son ambiance austère et ses travées quasiment vides : le travail aride d'examen du Budget de l'Etat aura alors commencé et se poursuivra jusqu'au début de l'année prochaine. Les tenues traditionnelles de Moetai Brotherson feront alors peut-être partie du décor.

Officiellement créé, le groupe PCF, avec des ultramarins, veut incarner "une gauche diverse et déterminée"

Paris, France | AFP | mardi 27/06/2017 - Les 11 députés communistes et leurs six alliés ultramarins, dont Moetai Brotherson, qui ont officiellement constitué mardi soir le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, veulent incarner "une gauche ouverte, diverse et déterminée", ont-ils déclaré dans un communiqué.

Le groupe GDR, qui a déposé sa déclaration sur le bureau de l'Assemblée nationale, entend respecter ses deux composantes et les "sensibilités de chacun".

Mais ses députés, treize hommes et trois femmes, auront "à cœur de répondre à l’exigence de renouvellement des pratiques démocratiques exprimées par nos concitoyens et de faire vivre le débat public".

"La situation sociale impose en effet une action résolue en vue de promouvoir la justice et la cohésion sociale, l’éducation et la santé, l’emploi et les droits des salariés, l’environnement et la pérennité des services publics", ajoute le communiqué.

Outre le président André Chassaigne, reconduit, les communistes du groupe sont: Alain Bruneel (Nord), Marie-George Buffet (Seine-Saint-Denis), Pierre Dharreville (Bouches-du-Rhône), Jean-Paul Dufrègne (Allier), Elsa Faucillon (Hauts-de-Seine), Sébastien Jumel (Seine-Maritime), Jean-Paul Lecoq (Seine-Maritime), Stéphane Peu (Seine-Saint-Denis), Fabien Roussel (Nord), Huguette Bello (La Réunion).

Les ultramarins non PCF sont Bruno-Nestor Azerot (Martinique), Moetai Brotherson (Polynésie), Jean-Philippe Nilor (Martinique) et Gabriel Serville (Guyane).

Rédigé par Julien Sartre, à Paris le Mardi 27 Juin 2017 à 09:43 | Lu 11235 fois
           



Commentaires

1.Posté par Charly Brown le 30/06/2017 07:22 | Alerter
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Quelle déception !! Il avait l'air honnête pendant sa campagne et il se révèle un imposteur.
Il est député et je suis dépité.
Imposteur parce qu'il fait croire que son déguisement avec cravate, jupette et mollets poilus est la tenue traditionnelle de tout polynésien. J'imagine que cet hiver métropolitain sa femme saura lui tricoter un caleçon en laine vierge sinon il va se les geler grave. Tant qu'à se faire remarquer, qu'il mette une mini-jupe bleu tavini sur un string étoilé de jaune et là, il sera représentatif d'une certaine partie de son "peuple" . Ne pas oublier la cravache, je veux dire la cravate. Mais la Palais Bourbon n'est pas le palais des milles et une nuits !
Sérieusement, nous avons maintenant la preuve que cet homme est capable de gruger, travestir la vérité et nous ridiculiser pour faire passer sa philosophie.
Nous devons en remercier un autre personnage qui lui n'a jamais encore porté en public le fameux lava lava orange traditionnel du Tahoeraa !
Signé : un électeur écœuré.

2.Posté par serolf. le 07/07/2017 19:11 | Alerter
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c est bien, dommage ,vous etes toujours ecoeure apres les ,elections ,la prochaines fois ,ecoeurer vous,avant les elections ou voter blanc,ou mieux encore,abstener vous