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Assemblée de Polynésie : Le poste sur mesure de Brigitte Girardin taillé en pièces


Assemblée de Polynésie : Le poste sur mesure de Brigitte Girardin taillé en pièces
PAPEETE, vendredi 5 juillet 2013. Les élus de l’assemblée de Polynésie ont adopté avec les 38 voix de la majorité la délibération modifiant les intitulés des emplois fonctionnels au sein de la Polynésie française afin de créer le poste spécialement réservé à Brigitte Girardin. Les deux camps de l’opposition, UPLD et A Ti’a Porinetia ont voté contre avec leurs 19 voix. L’ex ministre de l’outremer, entre 2002 et 2005, va occuper au sein de la délégation polynésienne à Paris un poste qui «vise à permettre aux autorités du Pays de bénéficier d’un interlocuteur permanent dans le cadre des relations publiques et institutionnelles avec l’Etat ou d’autres Etats».

Au sein de l’hémicycle territorial, le débat sur cet emploi sur mesure a provoqué durant près de deux heures ce vendredi après-midi de vifs débats entre majorité et opposition. Nicole Bouteau pour A Ti’a Porinetia a ouvert les hostilités en déclarant que ce statut était créé «sur mesure pour Dame Girardin afin qu’elle puisse bénéficier des indices de rémunération des emplois fonctionnels (plafonnés à 1 800 000 F.CFP), indices les plus rémunérateurs de la fonction publique. Il faudra bien entendu y ajouter les indemnités diverses, les avantages en nature et à terme des collaborateurs qu’il faudra recruter car on viendra nous expliquer que ceux de la Délégation à Paris, rebaptisée Direction des services de la Polynésie française à Paris, n’ont pas les compétences suffisantes pour assister Madame Girardin dans sa mission de super VRP. Il faut croire que cette mesure exceptionnelle est la juste récompense des bons et loyaux services rendus du temps de la "belle époque", le temps où les statuts étaient faits sur mesure».

Prenant ensuite la parole pour l’UPLD, Chantal Tahiata a lu une déclaration rédigée en fait par Jacqui Drollet. «C’est l’histoire d’une convention de prestation de services à 2.3 millions CFP, plus 10 aller et retours annuels en business class, plus véhicule de fonction qui a choqué même les plus blasés des fonctionnaires du Pays. Une histoire triste et insultante pour notre Peuple. Le projet qui nous est soumis est scandaleux. Alors que le gouvernement Flosse nous parle tous les jours de sacrifices à faire par tous, d'économies à réaliser dans les dépenses publiques. Que de mensonges au peuple Ma’ohi. Quelle honte ! Où est l'océanisation des cadres ? Vous licenciez des Polynésiens pour les remplacer par des expatriés».

Face à ces invectives, la majorité Tahoeraa a tenté une réhabilitation de Brigitte Girardin d’abord plutôt maladroite via Michel Buillard. «On va chipoter pour 2 millions de Fcfp alors que cette dame Girardin a rapporté avec la défiscalisation plus d’un milliard d’euros en outremer, qu’elle a apporté la continuité territoriale et le passeport mobilité. C’est un échange de bons procédés. C’est ainsi que nous voyons les choses». Une déclaration qui a fait littéralement sortir de sa mesure le représentant d’A Ti’a Porinetia, Philip Schyle. «J’ai entendu que nous chipotions pour 2 millions de Fcfp, mais on a bien réduit les indemnités des représentants et puis 2 millions multipliés par 12 mois et par cinq ans cela fait quand même 120 millions de Fcfp ! Je crois qu’on peut se permettre de chipoter pour 120 millions de Fcfp à l’heure où on nous dit qu’il faut faire des économies. Ici on assiste à une océanisation atlantique des cadres et c’est regrettable». C’est Jean-Christophe Bouissou qui a eu le mot de la fin : «Brigitte Girardin est recrutée parce qu’elle a l’expérience. Elle a son réseau. L’autre personne qui aurait pu produire la même qualité de travail c’est Gaston Flosse, il n’y a que lui, mais il a déjà un autre poste».

Pour lire l'intervention complète de Jacqui Drollet cliquer ici

Pour lire l'intervention complète de Nicole Bouteau cliquer ici



Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 5 Juillet 2013 à 21:05 | Lu 4712 fois