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Après les attentats, un "hackathon" sur la sécurité pour aider les autorités


Des SMS pour alerter, un système pour orienter au mieux les blessés vers les hôpitaux: 400 passionnés ont planché de vendredi à dimanche lors d'un "hackathon" sur la sécurité pour trouver des solutions technologiques aux problèmes rencontrés par les autorités lors des attentats.
Comment éviter l'engorgement des plate-formes réservées aux appels d'urgence? Comment dégager une information fiable à partir de la masse disponible sur les réseaux sociaux? Comment diffuser des consignes de sécurité de manière ciblée et en temps réel? Comment orienter au mieux des blessés vers les structures adaptées? Comment prévenir la radicalisation et diffuser un contre-discours?
Pour tenter de répondre à toutes ces questions, des développeurs informatiques, des graphistes, des spécialistes de la gestion de crise, des chefs de projets se sont retrouvés pour le premier "hackathon" -opération habituellement centrée sur la programmation informatique- sur le thème de la sécurité. 
A peine plus de deux mois après les attentats jihadistes qui ont fait 130 morts dans la capitale et à Saint-Denis, cet événement s'est tenu à l'initiative de la Préfecture de police de Paris et de la Mairie de Paris.
Pour éviter une saturation des lignes d'appels d'urgence, "on propose une solution qui permet de collecter des données sans intervention humaine, de façon automatisée, universelle, rapide. Aujourd'hui on appelle le 17, demain on peut envoyer des SMS au 17", explique ainsi Jérôme Idelon, porteur du projet SMoS, système géolocalisé d'envoi d'alertes par textos.
L'envoi du texto lance une conversation simple par SMS permettant d'identifier la situation (A. Tirs, B. Incendie, C. Agression, etc.), la personne (A. Témoin à distance, B. Témoin sur place, C. En danger, etc.) et de donner des consignes (A. Rester chez soi, B. Pouvons-nous vous contacter, etc.) en attendant une éventuelle intervention. 
Face au besoin, notamment pour les forces de l'ordre, d'avoir des plans de certains lieux, un groupe de travail a conçu, avec l'assistance de l'IGN (Institut national de l'information géographique), un recensement de plans des lieux accueillant du public et de leurs itinéraires d'évacuation.
Pour les divers services de secours (hôpitaux, Samu, pompiers..), un groupe de travail a imaginé un système de coordination en temps réel "pour orienter les victimes vers les hôpitaux en tenant compte de leur niveau de charge (...) afin de gagner les quelques minutes qui permettent de sauver des vies", explique son porte-parole Mathieu Anderhalt.
"C'est émouvant de voir cette intelligence réunie pour trouver des solutions à partir des situations concrètes qu'on a connues, tragiques, et d'imaginer comment on pourrait mieux y répondre", s'est félicitée à la clôture la maire de Paris, Anne Hidalgo.
"C'est un sacré accélérateur. S'il avait fallu attendre le rythme des nos institutions, dans trois ans, on y serait encore", a-t-elle souri en promettant que "ces idées ne tomberont pas dans l'oubli".
"On a vu qu'en deux jours, on est capable d'avancer sur ces problématiques concrètes et importantes", a abondé le préfet Pascal Sanjuan, secrétaire général pour l'administration de la Préfecture de police, en saluant "une formidable réaction de la communauté de l'innovation aux actes barbares qui ont endeuillé notre territoire en janvier et en novembre."
Ces projets ont été élaborés en ateliers avec l'assistance de personnes confrontées à ces situations (membres de la Croix-Rouge française, journalistes, de l'AFP notamment, etc.), d'acteurs des nouvelles technologies (Twitter, Microsoft) et d'intervenants de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil).

Avec AFP

le Lundi 18 Janvier 2016 à 03:07 | Lu 193 fois