Tahiti Infos

Air France : l’avenir de la ligne sur Papeete et des emplois locaux non garantis après 2014


Eric Delcuvellerie, délégué syndical Unsa Air France.
Eric Delcuvellerie, délégué syndical Unsa Air France.
Les représentants du personnel d’Air France basé à Tahiti (125 personnes) sont ressortis déçus et dubitatifs, en début d’après-midi ce mercredi, du Comité d’entreprise extraordinaire convoqué par la direction. A l’image d’Eric Delcuvellerie, délégué syndical Unsa, seul à avoir accepté de rencontrer la presse locale qui attendait devant les bureaux de la compagnie à Papeete. «Nous étions venus pour parler du plan de redressement de la ligne sur Papeete, mais pendant une heure on nous a parlé du plan Transform 2015 qui concerne l’ensemble de la compagnie et sur lequel nous avons des communications régulières. En revanche, seulement 15 minutes ont été consacrées à notre situation locale (…) Donc oui, nous sommes déçus, car après des mois d’attente nous voulions connaître les déclinaisons locales du plan Transform 2015». Un programme de réunions hebdomadaires a été toutefois convenu jusqu’à fin octobre pour aborder, dans le vif, les efforts qui seront demandés aux salariés de Tahiti, en priorité au PNC (personnel navigant commercial). Et ces efforts, même s’ils ne sont pas encore chiffrés précisément paraissent difficiles à atteindre : «c’est nettement plus que les 20% de réduction des coûts qui sont demandés au plan national», mais il est vrai aussi que la ligne sur Papeete est nettement plus déficitaire.

Une réduction des coûts et une augmentation de la productivité qui devraient passer par une modification des programmes de vols pour le personnel navigant commercial, selon le délégué syndical Unsa. Lequel retient surtout, que si les objectifs de la direction ne sont pas atteints «rien ne garantit l’emploi au-delà de 2014» pas plus que l’avenir même de la ligne vers Papeete. En clair, la direction demande des efforts importants aux salariés qui pourraient passer par la perte d’acquis sociaux, voire des baisses de salaire. «C’est travailler plus pour gagner moins ! Mais même si on accepte cela, c’est sans garantie pour l’emploi au-delà de 2014. Dans ces conditions, la discussion risque de tourner court» avance Eric Delcuvellerie.

La modification des plannings de vol des PNC basés à Papeete, pour augmenter la rentabilité de la ligne, sera donc au menu des discussions entre la direction et les salariés d’Air France, au cours des prochaines semaines. Il serait notamment question que deux des trois rotations hebdomadaires des PNC (au lieu d’une seule actuellement) aillent jusqu’à Paris, plutôt que de s’arrêter à Los Angeles. Un changement qui aurait des conséquences d’organisation personnelle pour les 89 PNC basés à Tahiti. «Si nous ne trouvons pas de moyens de réduire les coûts d’ici la fin du mois d’octobre, et à la hauteur des demandes de la direction, la question se pose vraiment si Air France continuera de voler vers la Polynésie française après mars 2013» poursuit Eric Delcuvellerie. Quant au personnel basé ici, rien ne dit que des propositions de reclassement sur d’autres sites de la compagnie seraient possible, au regard des annonces de la suppression de 5 000 postes avant fin 2013.
Ce mercredi 12 septembre quatre haut cadres du groupe Air France participaient à ce CE extraordinaire à Papeete venus de la direction internationale, de la division de l'Amérique du nord ou de la direction des ressources humaines de l'Amérique du nord, ainsi que le performance manager chargé de la ligne de Papeete.



Air France : l’avenir de la ligne sur Papeete et des emplois locaux non garantis après 2014
Air France/KLM supprime 5.122 poste à l'horizon 2014

La direction du groupe Air France/KLM a confirmé fin juin dernier, sa volonté de réduire les effectifs de la compagnie en supprimant 5.122 postes entre décembre 2011 et décembre 2013, soit près de 10% des 53.000 salariés du groupe aéronautique, pour redresser la barre d'ici 2015.
Air France-KLM a initié en janvier 2012 un plan de restructuration avec l'objectif de réduire de deux milliards d’euros (240 Mds Fcfp) la dette du groupe tout en économisant deux milliards d’euros à l'horizon 2015.
Pour y parvenir, le groupe entend améliorer sa productivité.

La compagnie tricolore a déjà annoncé une réduction de sa flotte aérienne et une montée en puissance de sa filiale à bas coûts, Transavia.

Des syndicalistes n'excluent pas à terme des transferts de contrats au sein du groupe.

L’envolée du prix du carburant et la concurrence féroce des compagnies à bas coût ont placé le groupe Air France/KLM dans une situation difficile, avec des pertes de plus de 800 millions d'euros (96 Mds Fcfp) en 2011 et une lourde dette de 6,5 milliards d’euro (780 Mds Fcfp).

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 12 Septembre 2012 à 13:48 | Lu 6508 fois