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À quoi servent les élections législatives ?


À quoi servent les élections législatives ?
Un mois après l'élection présidentielle, les électeurs Polynésiens voteront lors des élections législatives, le 3 juin pour le premier tour et le 17 juin pour le second tour. Ils éliront trois députés, un pour chaque circonscription.

Quel est le rôle d’un député ?
En France, les députés sont élus par le peuple au suffrage universel direct un mandat de cinq ans. Ils siègent à l’Assemblée nationale à Paris, représentent la Nation et participent à l’exercice de la souveraineté nationale. Ils votent les lois et contrôlent l’action du Gouvernement. Chaque député est élu dans une circonscription. Pour être élu, il doit recueillir la majorité absolue des voix (plus de la moitié des voix) au premier tour ou la majorité relative (le plus grand nombre de voix) au second tour.

Combien y a-t-il de députés ?
Il y a 577 députés, un par circonscription. La Polynésie française contre trois circonscriptions. Les électeurs polynésiens doivent donc élire trois députés.

Quel est le découpage de ces circonscriptions en Polynésie ?
Les circonscriptions sont définies par le Code électoral dans chaque département et en fonction de l'importance de la population.
La première circonscription comprend les communes de Anaa, Arue, Arutua, Fakarava, Fangatau, Fatu Hiva, Gambier, Hao, Hikueru, Hiva Oa, Makemo, Manihi, Moorea-Maiao, Napuka, Nuku Hiva, Nukutavake, Papeete, Pirae, Pukapuka, Rangiroa, Reao, Tahuata, Takaroa, Tatakoto, Tureia, Ua Huka et Ua Pou.
Le deuxième circonscription compte les communes de Hitia’a o te Ra, Mahina, Paea, Papara, Raivavae, Rapa, Rimatara, Rurutu, Taiarapu-Est, Taiarapu-Ouest, Teva i Uta et Tubuai.
Enfin, la troisième circonscription est composée de Bora Bora, Faa’a, Huahine, Maupiti, Punaauia, Taha’a, Taputapuatea, Tumaraa et Uturoa.

Quelles conditions faut-il remplir pour pouvoir déposer sa candidature ?
Tout citoyen, âgé de plus de 18 ans révolus et n'étant pas sous le coup d'une incapacité électorale ou inéligible peut se présenter. Les candidats n’ont pas l’obligation d’être inscrits sur les listes électorales d’une des communes de la circonscription dans laquelle ils se présentent.

Quelle est la différence entre inéligibilité et incompatibilité ?
L’inéligibilité empêche l’acte de candidature. L’incompatibilité n’empêche pas d’être candidat à l’élection mais impose un choix en cas de victoire. En effet, la loi de non cumul des mandats interdit le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur. Elle entrera en vigueur le 1er juillet 2017 pour les députés. Ainsi, à compter de cette date, un député ne pourra plus cumuler son mandat avec les fonctions de maire, de maire délégué, d’adjoint au maire ou encore de président et de vice-président de la Polynésie française.

Pourquoi ne vote-t-on pas en même temps en Polynésie et en France métropolitaine ?
Alors que les électeurs polynésiens voteront les samedis 3 et 17 juin, les électeurs métropolitains voteront les dimanches 11 et 18 juin. L'éloignement géographique et l'étendue du territoire polynésien sont les raisons pour lesquelles il y a deux semaines d'intervalle entre les deux tours au lieu d'une en métropole. En effet, faire campagne en Polynésie, peu importe la circonscription, signifie visiter de nombreuses îles et archipels… Les distances sont longues, ce délai spécifique à la Polynésie permet aux candidats de prendre plusieurs jours pour faire campagne comme il se doit. C'est aussi le temps nécessaire pour convoyer tout le matériel électoral dans les îles.

Une fois élu, un député est-il un citoyen lambda ?
Non, un député bénéficie d'un statut spécifique et de l'immunité parlementaire. Les députés ont également des interdictions particulières, ils ne peuvent pas être décorés. Par ailleurs, ils sont dans l'obligation de déclarer leur patrimoine dans les deux mois suivant leur élection et doivent fournir une déclaration d'intérêt et d'activités.

27 candidats Polynésiens pour trois sièges à l'Assemblée nationale

27 candidats Polynésiens pour trois sièges à l'Assemblée nationale
Le 12 mai dernier nous avions publié dans nos colonnes un article présentant l'ensemble des candidats polynésiens pour les élections législatives à venir. Il y a huit candidats pour la première circonscription, onze pour la deuxième et huit pour la troisième.

Tahoera'a Huiraatira

Après avoir soutenu la candidate du Front national lors de l'élection présidentielle, le parti orange a décidé de présenter ses candidats sous la bannière du Tahoera'a pour ces législatives tout en n'excluant pas la possibilité d'une alliance avec un éventuel groupe parlementaire d'extrême droite à l'Assemblée nationale. Moana Greig, ancien ministre de l’Éducation dans le gouvernement Tong Sang, est candidat sur la première circonscription. Teura Iriti, actuellement représentante à l'assemblée, est candidate dans la deuxième circonscription. C'est Jonas Tahuaitu, seul député orange à l’Assemblée nationale et non candidat à sa réélection, qui est actuellement élu dans cette circonscription. Teura Iriti a été ministre de la Solidarité et de la Famille dans le gouvernement Tong Sang. Enfin, l’avocat Vincent Dubois, gendre de Gaston Flosse, brigue le siège de député de la troisième circonscription de la Polynésie française. À noter que Vincent Dubois et Teura Iriti avaient été élus sénateurs en 2014 avant que leur élection soit annulée en 2015 en raison d'une manifestation de soutien le jour du vote.

Tapura Huiraatira

Les candidats pro-Fritch se présentent sous les couleurs du Tapura Huiraatira. Ils ont en effet renoncé à l'investiture des Républicains, négociée à Paris avec les instances du parti de droite en février dernier. Les résultats de l’élection présidentielle ont en effet changé la donne. "Nous travaillerons avec la majorité présidentielle dans l’intérêt de la Nation et du Pays", a souligné mercredi dernier Maina Sage, députée sortante et candidate à sa réélection. Les trois candidats du Tapura Huiraatira pour la première, deuxième et troisième circonscription sont donc respectivement Maina Sage, Nicole Sanquer et Patrick Howell. Le Tapura a misé sur des têtes connues du grand public. Maina Sage a été élue députée lors de l'élection législative partielle en 2014 (Édouard Fritch, président de l'assemblée depuis les élections territoriales du printemps 2013 et élu maire de Pirae lors des élections municipales de mars 2014 s'était retrouvé en situation de cumul des mandats et avait dû démissionner). Maina Sage était aussi représentante à l'assemblée jusqu'à ce que Nuihau Laurey redescende à l'assemblée après sa démission du gouvernement en février dernier. Nicole Sanquer, conseillère municipale à Mahina, est actuellement ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, de la Jeunesse et des Sports. Patrick Howell, ancien directeur de l'Institut Louis-Malardé, a été jusqu'en janvier dernier ministre de la Santé. Il est actuellement conseiller municipal à Punaauia.

Tavini Huiraatira

Le Tavini Huiraatira a appelé à l'abstention lors de l'élection présidentielle mais présente bien trois candidats pour les législatives : Richard Tuheiava pour la première circonscription, Tina Cross pour la deuxième et Moetai Brotherson pour la troisième. Richard Tuheiava a été sénateur de 2008 à 2014. Il est actuellement conseiller municipal à Arue. Moetai Brotherson, auteur du Roi absent et conseiller municipal à Faa'a, est aussi le gendre d'Oscar Temaru. Il est également conseiller du Tavini Huiraatira aux affaires internationales.

Te Nati - Front national polynésien

Marine Le Pen a obtenu 41,61 % des voix en Polynésie française au second tour de la présidentielle. Cela représente 37 319 voix. Un vivier d'électeurs que revendique depuis le Tahoera'a Huiraatira qui a soutenu la candidate FN, mais aussi Te Nati, représentant local du Front national. Éric Minardi est candidat dans la première circonscription, Miri Dubief, dans la deuxième et Teiva Lanteires, dans la troisième. Il y a cinq ans, Éric Minardi s'était présenté dans la troisième circonscription. Il avait obtenu 1,17 % des suffrages exprimés.


Union populaire républicaine

L'Union populaire républicaine (UPR) a investi trois candidats en Polynésie. Il s'agit de Michel Ramel pour la première circonscription, Pascal Pique pour la seconde et Dominique Tixier pour la troisième. Michel Ramel est ingénieur en télécom, Pascal Pique est un ancien agent maritime et Dominique Tixier est gérante de sociétés. Au niveau national, le programme de l'UPR s'appuie "trois points principaux : la sortie de l'Europe, de l'euro et de l'Otan" indique Pascal Pique. En sortant de l'Europe, l'UPR compte récupérer de l'argent pour augmenter le budget de la défense. L'UPR souhaite aussi développer les échanges entre les collégiens de Polynésie et de métropole et des échanges entre les lycéens polynésiens et de l'étranger. Les trois candidats souhaiteraient créer une péréquation avec la métropole pour faire baisser les prix d'internet et de la téléphonie. Enfin, ils aimeraient mettre en place une continuité territoriale avec la métropole avec des billets pour les Polynésiens à 72 000 francs chaque année.

La France insoumise

Trois candidats se présentent sous l'étiquette de la France insoumise, mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Il s'agit de Jean-Marie Bruneau dans la première circonscription, Maire Grandin dans la seconde circonscription et d'Astride Mara, conseillère municipale à Punaauia, dans la troisième circonscription.

Heiura-Les Verts

Le parti Heiura-Les Verts présente deux candidats : Karl Reguron, qui était déjà candidat en 2012, dans la première circonscription, et Tati Salmon dans la deuxième circonscription.

Les candidats sans étiquette

Parmi les autres candidats, il faut noter la présence de Tom Tefaaaroa de l'association Rima Taure'a et de Yves Conroy, habitué des procédures auprès de la justice administrative, dans la deuxième circonscription. Se présentent également Tepuaraurii Teriitahi dans la deuxième circonscription et Corinne Atger dans la troisième.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 1 Juin 2017 à 11:36 | Lu 27325 fois