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A Moorea, un projet qui ne manque pas de sel


Moorea, le 29 décembre 2025 - C’est une première à Moorea. La production de sel, réalisée artisanalement à partir de l’eau du lagon d’Afareaitu, a débuté. Un produit plutôt destiné à une clientèle touristique locale et étrangère. Celle-ci trouvera du sel alimentaire ainsi que des sels de bain, disponibles en différentes variétés sous le nom de “Sel de Moorea”. Celui-ci sera commercialisé au mois de janvier.

Pour la première fois, l’île de Moorea va disposer d’un sel produit localement et directement issu de son lagon, valorisant à la fois les ressources naturelles et le savoir-faire artisanal de l’île. L’idée vient d’Éric Carrière, qui a lancé récemment sa production à son domicile, en bord de mer à Afareaitu. Il explique les différentes étapes de la production : “Je récupère l’eau du lagon avec des bacs, que je verse ensuite dans des tonneaux. J’ai installé du charbon actif à l’intérieur afin de filtrer l’eau et d’éliminer toutes les particules nocives. Une fois filtrée, l’eau est placée dans des bacs, idéalement ayant un fond noir, exposés au soleil et au vent. On laisse alors la nature faire son effet. Sous l’action des éléments, l’eau s’évapore et il ne reste plus que le sel, qui est ensuite nettoyé à la main.”

Éric Carrière crée ensuite différents mélanges en associant le sel à des éléments naturels comme le gingembre ou le piment d’Espelette. Il va continuer à rechercher d’autres variétés à base de plantes locales. En plus du sel alimentaire, une production de sels de bain est également en préparation. “C’est le même sel, auquel on ajoute des fleurs et des huiles. Il aura différentes vertus : apaisant, bon pour la peau et déstressant”, ajoute-t-il. 

Un produit authentique

Avec une production de 50 kilos par mois, Éric Carrière commencera la commercialisation de son produit en janvier 2026 à Moorea et à Tahiti, sous le nom de “Sel de Moorea”, en ciblant en priorité une clientèle touristique, locale et étrangère. Il souhaite ainsi proposer un produit authentique, naturel et emblématique de l’île. “Il sera difficile de concurrencer le sel importé en Polynésie, car il reste très bon marché. Ce sont de grosses usines qui produisent des milliers de tonnes chaque année. Mon objectif est différent. Je m’adresse à une clientèle touristique qui souhaite offrir un produit local à sa famille. Elle aura l’opportunité de rapporter un bout de Moorea et du lagon polynésien dans sa valise, que ce soit pour son bain ou dans son assiette, afin de se rappeler l’odeur du lagon et la saveur de la cuisine locale”, précise Éric Carrière.

À terme, il espère également se tourner vers l’exportation, en fournissant des boutiques d’épicerie fine et d’autres points de vente intéressés par un produit local. Il envisage aussi d’agrandir son entreprise. “Pour l’instant, je suis sur une petite production. Selon les réactions et les demandes en janvier, je passerai le cap de l’investissement. Si le projet s’agrandit vraiment, il faudra que je trouve des gens qui ont peut-être des terres en bord de mer, qu'elles soient agricoles ou non, pour les louer ou éventuellement les intégrer dans le projet”, conclut-t-il. 

Rédigé par Toatane Rurua le Lundi 29 Décembre 2025 à 15:48 | Lu 927 fois