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1ers championnats du monde de va’a marathon : Le bilan avec le président du COL

Les championnats du monde de va’a marathon auront été une grande première. Peu d’événement sportifs peuvent se targuer d’avoir pu attirer 32 pays pour une discipline typiquement polynésienne. Pour Jean Chicou, président du comité organisateur, le bilan est très positif et de bon augure pour les championnats du monde de va’a vitesse qui se dérouleront à Pirae en juin 2018.


Le va'a, sport polynésien par excellence
Le va'a, sport polynésien par excellence
 
Ces premiers championnats du monde auront été une grande première. Peu d’évènements sportifs peuvent se targuer d’avoir attiré autant de pays étrangers pour une discipline spécifiquement polynésienne, le va’a marathon. L’action du comité organisateur local (COL) est le fruit d’une synergie entre le Pays, la mairie de Pirae et la fédération tahitienne de va’a, sous l’égide de la fédération internationale de va’a et sa présidente Lara Collins.
 
Le COL est présidé par Jean Chicou et dirigé par Noelline Parker, sans oublier Reynald Temarii, le conseiller spécial, qui a fait souffler un vent de renouveau dans le va’a en le connectant avec le reste du monde. On a pu assister pour la première fois à des courses de va’a marathon entre de multiples nations, chaque pirogue représentant un pays. La course Moloka’i Hoe à Hawai’i et celle d’Hawaiki Nui Va’a aux îles sous le vent ont été un tremplin pour la discipline.

Etat, Pays, fédération internationale de va'a ont contribué à la réussite de ces championnats
Etat, Pays, fédération internationale de va'a ont contribué à la réussite de ces championnats
Le spectacle d’échanges entre les pays aura été des plus vivifiants pour la Polynésie qui, rappelons le, est à plus de 5 000 km de tout continent. L’événement a su également garder son âme polynésienne emprunte de fraternité à travers l’inclusion des nombreux bénévoles issus des quartiers défavorisés de Pirae ou encore de la place de choix réservée au para va’a. Hinatea Bernadino qui demande aux bénévoles de venir sur la photo en disant « venez, elle est pour nous cette victoire » en est un exemple.
 
Le bilan sportif est excellent avec 10 médailles d’or pour Tahiti sur 15 disciplines récompensées. La « fan zone » et la plage du Taaone auront été le théâtre de scènes inédites de partage et d’émotion. La cérémonie d’ouverture à la mairie de Pirae aura eu une forte dimension culturelle. Le monde du va’a sera entré dans une autre dimension avec moins de bateaux sur l’eau, moins d’alcool, moins de risques encourus et plus de sport, plus de partage, plus de contrôles anti dopage et plus de culture. SB

Jean Chicou, président du COL
Jean Chicou, président du COL
Parole à Jean Chicou :
 
Nous avons eu des conditions météo des plus variées ?
 
« La météo a été très belle au départ, elle s’est alourdie ensuite, cela nous a gênés un peu mais c’est ça les courses en haute mer, c’est la mer qui décide. Le calme plat n’est pas bon non plus, les gens préfèrent avoir une mer formée. Vendredi, c’était un peu plus corsé, cela a pu nous donner un peu toutes les conditions, des vents de travers, de face. Ce qui est sûr, c’est que les rameurs préfèrent avoir un temps comme ça plutôt qu’un temps trop calme. »
 
La rencontre avec ces 32 pays ?
 
« Ce sont les retours qui m’intéressent. Le bilan est extrêmement favorable, tout d’abord parce qu’ils sont venus. Ils s’étaient inscrits, on ne savait pas s’ils allaient venir or ils sont tous venus. On leur a proposé quelque chose que le monde du va’a n’avait pas l’habitude de proposer. On a fait un événement pour montrer à tous ces pays qu’on pouvait faire quelque chose d’extraordinaire et ils nous remercient tous.
 
« Il y avait aussi la qualité du spectacle sportif. On a vu des équipages se battre, des gens de Singapour, du Canada, d’Italie... Ce fut une grande fraternité entre 33 pays, cela ouvre des portes extraordinaires. Il y aura ensuite une série de reportages que les médias étrangers feront chez eux. On se projette déjà sur 2018 et les championnats du monde de vitesse. »
 
Comment avez-vous pu faire venir tous ces pays ?
 
« On y a travaillé pendant deux ans et demi. Pour les pays que l’on connaissait bien, on ne s’est pas déplacés, pour les pays où il n’y avait qu’un embryon de va’a, on est allé les voir. On est allé en Asie, en Europe, en Afrique, on les a motivés, on a discuté avec eux. C’est comme ça qu’ils ont pu nous faire confiance. Ce fut un travail de très longue haleine. On a bien sûr beaucoup travaillé avec la fédération internationale. C’est quand même elle qui est le chef suprême du monde du va’a. On s’est un peu substitué à elle car ses moyens sont très faibles. Tahiti-va’a, va’a-Tahiti on veut que les gens sachent que le va’a vient de Tahiti, on y est arrivé, on y arrive. »

Les femmes ont été à l'honneur lors de ces championnats
Les femmes ont été à l'honneur lors de ces championnats
Quel est le but ultime de tout ça ?
 
« Le but ultime, c’est la reconnaissance du va’a en tant que source touristique, source économique, source d’activité sportive, avec le mot Tahiti derrière. Je donne un exemple, sur la fan zone, je crois qu’ils ont vendu 400 ou 500 rames. A 25 000 xpf la rame cela fait presque 13 millions de chiffre d’affaire. Ils ont vendu des pirogues, on a des moniteurs…des centaines de personnes sont venues et ont dépensé chacune des centaines de milliers de francs. C’est important pour nous et ce ne sont que les prémices de ce que l’on attend pour l’année prochaine puisqu’on attend ici 3 000 personnes. Economiquement, c’est quelque chose de très intéressant. »
 
Un dernier mot, un remerciement ?
 
« Merci à l’ensemble des parties prenantes. Merci à l’ensemble des athlètes qui ont fait l’effort de venir. Merci à l’équipe, Noelline, Reynald qui sont là depuis deux ans et qui ont monté le projet. Merci aux bénévoles, on en a environ 250, ce sont des jeunes de quartier qui ont été mobilisés du matin 5H au soir 23H et qui ont accompli leur tâche avec enthousiasme. Cela fait plaisir car on voulait mettre en avant le côté solidaire et social et là on a réussi, car ils ont tous le sourire. Ils veulent tous revenir l’année prochaine. » Propos recueillis par SB
 

Pas moins de 32 pays ont fait le déplacement
Pas moins de 32 pays ont fait le déplacement

Beaucoup d'émotions à l'arrivée, de la joie mais aussi des larmes
Beaucoup d'émotions à l'arrivée, de la joie mais aussi des larmes

Hinatea Bernadino a invité les bénévoles à partager son succès
Hinatea Bernadino a invité les bénévoles à partager son succès

Le para va'a à l'honneur lors de ces championnats
Le para va'a à l'honneur lors de ces championnats

Joe Bunton, Tupuria King et Lara Collins, présidente de la FIV
Joe Bunton, Tupuria King et Lara Collins, présidente de la FIV

Le live web/TV de Tntv a tenu en haleine les spectateurs de la Polynésie et du monde entier
Le live web/TV de Tntv a tenu en haleine les spectateurs de la Polynésie et du monde entier

Rédigé par SB le Lundi 3 Juillet 2017 à 12:40 | Lu 2767 fois