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1966, le journal télévisé de l'ORTF, et la propagande sur les essais nucléaires


Le général de Gaulle le 16 septembre 1966 à Tahiti
Le général de Gaulle le 16 septembre 1966 à Tahiti
Une terre accueillante peuplée de Polynésiens dociles et de vahine souriantes... Un Général dans toute sa gloire qui vient à la rencontre de ce bon peuple pour lui annoncer l'arrivée du progrès grâce au CEP... Un métropolitain qui affirme à un journaliste conciliant que l'homme de la rue "n'a pas peur" des essais nucléaires car il "pense que toutes les précautions ont été prises"... Ces quelques scènes d'Histoire sont devenues immortelles grâce à la numérisation des archives de l'ORTF par l'Institut National de l'Audiovisuel (INA).

Leur existence nous a été rappelée par Bruno Barillot, de l'association Moruroa e tatou, qui assistait mercredi matin à la conférence de presse de Jacky Bryant. Pour les deux hommes, ces scènes et ces discours ont marqué profondément toute la Polynésie, jusqu'à aujourd'hui. "L'arrivée de l'argent de l'Etat a entraîné une certaine insouciance" affirme le ministre de l'environnement.
"Dans les maisons, on trouvait souvent des posters avec des photos de la bombe nucléaire... Tout ceci explique qu'aujourd'hui encore, la population polynésienne a du mal à s'approprier le combat pour la reconnaissance des conséquences des essais nucléaires" explique Jacky Bryant.




Sur le site www.ina.fr, on peut également entendre, 45 ans après, le Général de Gaulle faire une déclaration aux Polynésiens, quelques semaines après le premier essai atmosphérique du 2 juillet 1966. "La Polynésie a bien voulu être le siège de cette grande organisation destinée à donner à la puissance France le caractère de la dissuasion qui peut, qui doit, à tous, dans un monde dangereux, nous assurer la paix. il y a d’ailleurs, si j’ose dire, une compensation : le développement qui accompagne cette organisation du centre est éclatant. Ce qui doit suivre ne le sera pas moins" .

"Avec la crise économique, on commence vraiment à faire le bilan de tout cela" estime aujourd'hui Jacky Bryant, pour qui "on est au début de quelque chose".


le Mercredi 21 Décembre 2011 à 11:31 | Lu 2622 fois