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193 et Moruroa e Tatou mobilisés pour la visite de François Hollande lundi


L'association 193 et Moruroa e Tatou demandent que les essais nucléaires en Polynésie française soient plus abordés dans le programme scolaire des élèves polynésiens.
L'association 193 et Moruroa e Tatou demandent que les essais nucléaires en Polynésie française soient plus abordés dans le programme scolaire des élèves polynésiens.
PAPEETE, le 19 février 2016. Les associations 193 et Moruroa e Tatou seront présentes là où le président de la République sera dimanche soir et lundi. Leur objectif : que "leurs revendications soient entendues et considérées".


Les associations 193 et Moruroa e Tatou ont prévu d'accueillir dimanche soir le président de la République François Hollande à l'aéroport. Elles demandent également à leurs adhérents et leurs sympathisants de manifester lundi là où le président de la République se rendra. Vêtus de rouge, ils seront donc dimanche soir à l'aéroport et lundi à l'Uranie à 5 h30, au rond-point de l'avenue Pouvana'a a Oopa de 6 à 13 heures, autour du marché de Papeete à compter de 6 h 30, à Pirae, à l'embranchement de l'hippodrome, à 9 heures, aux abords de la mairie de Faa'a, à 17 heures et, enfin, le soir à l'aéroport.
Les deux associations demandent un "changement radical de la part de l'Etat". "C'est un dossier qui dure depuis trop longtemps", reproche Roland Oldham, président de Moruroa e Tatou. "Il faut que l'Etat français fasse de grands efforts. La population a démontré, par l'initiative de 193 et la pétition, qui a recueilli plus de 33 000 signatures en quelques semaines, qu'on ne pouvait plus accepter le discours de bombe propre. Ce mépris face à la, population doit s'arrêter".

"Une étude sérieuse sur les maladies transgénérationnelles"
Les représentants des deux associations seront reçus ce lundi matin par Marie-Hélène Aubert, conseillère pour les dossiers Climat et environnement de François Hollande. L'ancienne députée d'Eure-et-Loir, députée européenne et membre des Verts, puis de EELV, connaît bien le dossier des essais nucléaires puisqu'en 2002, alors qu'elle était députée, elle avait déposé la première proposition de loi sur le suivi sanitaire et environnemental des essais nucléaires français. Elle devrait donc avoir une oreille attentive aux discours de Moruroa e Tatou et de 193. Mais Roland Oldham et Père Auguste attendent des actes concrets et ne veulent plus de "bricolage" et pas seulement une entrevue.
Parmi les demandes, il y a notamment l'évolution de la loi Morin. "Nous demandons le retrait de la notion de risques négligeables et que la loi soit appliquée à l'ensemble de la Polynésie française", souligne le président de l'association 193.
Les deux associations réclament également qu'il y ait "enfin une étude sérieuse sur les maladies transgénérationnelles" et qu'on connaisse "les chiffres de la CPS sur le nombre de malades et leurs coûts".
A noter également que 193 et Moruroa e Tatou demandent la "réouverture de la délégation au suivi des essais nucléaires" et le "recrutement de M. Bruno Barillot à la tête de cette entité administrative". Pour rappel, celui-ci a occupé cette fonction jusqu'en juin 2013, avant d'être limogé peu après les élections territoriales qui avaient été remporté par le Tahoeraa Huiraatira. Pendant plusieurs années, cet expert indépendant et de renommée internationale avait assuré la fonction de de délégué polynésien pour le suivi des conséquences des essais nucléaires.

Le syndicat No te Aru tai Mareva, regroupant des associations de défense de l'environnement, et l'association de riverains de l'atoll de Hao A Paruru ia Haoroagai soutiennent également cette mobilisation.



Rédigé par Mélanie Thomas le Vendredi 19 Février 2016 à 17:16 | Lu 2129 fois