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1858 : Napoléon III déclenche la guerre des drapeaux à Clipperton


Napoléon III n’a jamais mis les pieds dans le Pacifique, mais c’est tout de même grâce à lui que la France dispose de 430 000 km2 de zone économique exclusive (ZEE) au large des côtes mexicaines.
Napoléon III n’a jamais mis les pieds dans le Pacifique, mais c’est tout de même grâce à lui que la France dispose de 430 000 km2 de zone économique exclusive (ZEE) au large des côtes mexicaines.
Tahiti, le 15 mai 2020 - A l’échelle de la grande Histoire, il est clair que si Napoléon III est un personnage fameux, celui qui fut son bras armé dans le Pacifique, Victor Le Coat de Kervéguen, est un parfait inconnu et a de grandes chances de le rester. D’autres Kervéguen se sont illustrés dans le passé, notamment sur l’île de La Réunion tandis que ce brave capitaine de corvette ne fit guère fait parler de lui sinon en 1858, lorsqu’il planta sur ordre de l’empereur des Français le drapeau tricolore sur une petite île perdue, Clipperton. Se faisant, Napoléon III déclencha ce qu’il convient d’appeler une guerre des drapeaux, qui ne fit aucune victime, mais qui montra combien à l’époque ce bout de terre avait déjà une importance stratégique évidente.
 
Les moins de deux kilomètres carrés de terres émergées constituant l’île de Clipperton (une barrière de corail qui enferme en son sein un lagon sans passe et donc sans communication avec l’océan) se situent, pour faire court, face au canal de Panama, au large des côtes Pacifique du Mexique. 

Un Anglais et deux Français

Découvert en 1706 par un flibustier anglais qui lui donna son nom (John Clipperton n’y aborda probablement jamais), l’atoll fut redécouvert le 3 avril 1711 par un Français, Michel Dubocage naviguant de conserve avec un autre de ses compatriotes, Mathieu Martin de Chassiron. Ce 3 avril était un Vendredi saint, l’île fut donc baptisée île de la Passion. Sans jeu de mots, c’est plus d’un siècle plus tard qu’elle déchaîna des passions, françaises, américaines et mexicaines.
Clipperton est située à mille quatre-vingt kilomètres de la côte du Mexique (Etat de Michoacan). Il s’agit d’un îlot corallien de 3,9 km sur 2,4 km, la surface des terres émergées n’étant que de 1,7 km2. Particularité de cet atoll, il garde un minuscule souvenir du volcan l’ayant vu naître, puisque, dans le sud-est de l’île, son point culminant est un rocher de vingt-neuf mètres de hauteur. A ce titre, Clipperton n’est pas un véritable atoll, mais un “presque atoll” puisque petit à petit, l’érosion et l’enfoncement de l’île dans la plaque tectonique qui la porte feront disparaître –à l’échelle des temps géologiques– ce rocher.
Le lagon intérieur (7,2 km2) n’a pas de passe (il en aurait compté deux dans le passé, qui ont été comblées au milieu du XIXe siècle (du fait de tempêtes, peut-être aussi de travaux). Sa profondeur maximale est de quatre-vingt dix mètres.
La carte actuelle de Clipperton. Si la piste d’atterrissage construite par les Américains existe toujours, en revanche, en partant, ils ont eu l’indélicatesse –et la mesquinerie– de reboucher la passe permettant d’accéder au lagon.
La carte actuelle de Clipperton. Si la piste d’atterrissage construite par les Américains existe toujours, en revanche, en partant, ils ont eu l’indélicatesse –et la mesquinerie– de reboucher la passe permettant d’accéder au lagon.

Napoléon III “oublie” les Américains

En 1858, on parlait déjà du percement du canal de Panama ou du moins d’un canal à travers la Méso-Amérique. Compte-tenu de sa position, Clipperton pouvait devenir un point de ravitaillement pour les navires se rendant en Asie ou en Australie. A condition qu’une passe soit percée dans la barrière de corail et qu’un phare soit construit sur le rocher dominant l’atoll. Autant de projets qui étaient dans les cartons de divers ministères français et qui justifiaient donc cette prise de possession. 
A Paris, Napoléon III, fort de la découverte de Dubocage en 1711, décida d’envoyer sur place De Kervéguen pour prendre officiellement possession de l’île ; l’empereur demanda également à son représentant de rédiger un rapport sur l’île ; ce document fut extrêmement négatif et fit l’effet d’une douche froide à Paris, ce qui enterra littéralement les grands projets impériaux.
Si de Kervéguen fit savoir au plus vite auprès du consul de France à Honolulu que la prise de possession de l’île par la France, le 17 septembre 1858, au nom de l’Empereur Napoléon III, avait été faite par ses soins, l’empereur de son côté ne jugea pas utile d’en informer directement le gouvernement américain. Il savait en effet qu’il contrevenait, avec cette prise de possession, à la doctrine du président James Monroe qui considérait que les Etats-Unis n’accepteraient de reconnaître aucune colonisation nouvelle par des pays européens.

Le drapeau US s’impose

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la demande en fertilisants augmenta sensiblement et en 1881, le capitaine Frederick W. Permien partit de San Francisco sur le brig Elise pour explorer les potentialités de Clipperton en guano. A son retour, il créa même la Stoningham Phosphate Company et repartit pour Clipperton. C’est à cette époque que la guerre des drapeaux se concrétisa véritablement, car Permien hissa alors sur l’île le drapeau américain pour en prendre officiellement possession. En 1892, le même Permien revint à Clipperton et y installa son fils et une base-vie après avoir remis au Département d’Etat un affidavit, une déclaration sous serment en quelque sorte, le 30 juillet 1892. Par ce document officiel, où il déclarait agir pour le compte de sa société, Permien comptait bien ne voir personne –et surtout pas la France– revendiquer “son” île. Après un mois sur place, Permien repartit en commettant une grave erreur, puisqu’il n’y laissa aucun gardien prouvant que l’atoll n’avait pas été abandonné. Seul le Stars & Stripes flottait encore fièrement sur le rocher. 
Quant au département d’Etat, il traîna des pieds pour enregistrer l’affidavit de Permien, conscient que la France pouvait légitimement revendiquer la pleine propriété de l’île. Qui plus est, Permien, en réclamant que l’île devienne américaine, contrevenait lui-même à la doctrine de Monroe. 
L’affaire traîna tant et tant que la Stoningham Phosphate Company finit par disparaître, non sans avoir passé le relais à une autre compagnie de San Francisco, la Pacific Phosphate Company (PPC), qui installa sur place une équipe de travailleurs régulièrement relevée, toujours sous la bannière étoilée des Etats-Unis. La direction donnait à chaque équipe de travailleurs une consigne : “empêcher l’Angleterre de prendre possession de l’île”. Personne n’a jamais su pourquoi un tel avertissement était donné, la Grande-Bretagne n’ayant jamais revendiqué Clipperton jusque-là, malgré la découverte du flibustier en 1706.

L’Union Jack refoulé

Au tournant du siècle, un navire anglais chargé de mille sept-cents tonnes de billes de bois fit naufrage sur le récif de l’atoll. Le Kinkora était en provenance de la Colombie britannique et devait passer le cap Horn avant de gagner les ports anglais. Au moment du naufrage, trois Américains étaient présents sur l’île qui recueillit d’un coup d’un seul vingt-deux naufragés du Kinkora. Pas facile de partager les maigres ressources laissées à trois hommes quand on se retrouve à vingt-cinq...
Une question est posée toutefois par certains historiens : alors que l’Angleterre pouvait se fournir facilement en bois en Scandinavie, à moindre frais, pourquoi avoir fait un tel voyage autour du cap Horn, jusqu’en Colombie britannique pour de simples billes de bois ? N’y avait-il pas de la part des Anglais un secret désir de mettre la main sur Clipperton, opération que le naufrage voua à l’échec ? En tous les cas, les trois Américains se dépêchèrent de planter un autre drapeau américain face à l’épave sur le récif, pour réaffirmer les droits des Etats-Unis sur l’île. 
Après plusieurs mois de jeûne forcé, certains membres d’équipage du Kinkora s’embarquèrent sur un petit canot pour gagner Acapulco, ce qu’ils firent en seize jours ; une corvette anglaise, la Comus, vingt-et-un hommes d’équipage, vint recueillir les seize hommes restés sur Clipperton. C’est là que se déroule le troisième épisode de la guerre des drapeaux ; après le Français et l’Américain, ce fut au tour de l’Anglais Henry P. Dyke, capitaine de la Comus, de décider de planter l’Union Jack sur Clipperton. Trente-sept Britanniques face à trois malheureux Américains, la cause semblait entendue, mais c’était sans compter sur l’aplomb des Américains qui refusèrent catégoriquement de voir hisser ce nouveau drapeau alors que le leur flottait sur l’île. Les trois hommes tinrent bon, au point que Dyke finit par reconnaître que si un drapeau avait le droit de flotter sur l’île, c’était celui de la France. 

La presse américaine unanime

La “guerre” n’alla pas plus loin, les Britanniques regagnant Acapulco en ayant replié leur drapeau. Informée de ce naufrage et du fait que ses hommes étaient pratiquement sans vivres, la compagnie de phosphates PPC envoya de suite le vapeur Navarro avec de quoi tenir un siège et quatre invités de marque, conduits par le “monsieur phosphate” du Pacifique, John T. Arundel (il exploitait déjà, entre autres, Banaba et Nauru). Sur place, ils jugèrent, en spécialistes, que le guano de l’île était inférieur en qualité à celui d’autres gisements et si l’affaire du drapeau britannique fit grand bruit dans la presse de l’époque, le San Franciso Examiner, le San Francisco Chronicle, le New York Times et le Los Angeles Times furent catégoriques : Clipperton était une île gardée et bien gardée et elle était bel et bien américaine à tout jamais !
Un nouveau contremaître fut envoyé sur l’île, un Allemand du nom de Theodore Gusmann, mais il demeura loyal envers son employeur et ne tenta pas de hisser le drapeau de son pays, ce qui ne fut pas le cas notamment de marins australiens et même, juste avant la guerre, de sous-mariniers japonais !

Au tour du drapeau mexicain !

Mais revenons à notre phosphate : les Américains tirant profit d’une île au large de ses côtes, le Mexique appréciait peu, doux euphémisme, et c’est pour cela que dès 1897, Mexico y dépêcha une mission dont le but était de hisser sur place le drapeau mexicain. Ce qui fut fait, avec un début d’occupation très nettement renforcé en 1906 par la construction d’un phare sur le rocher puis l’installation à demeure d’une petite garnison d’une dizaine d’hommes accompagnés de femmes et d’enfants. 
Alors que dans son rapport établi lors de la prise de possession en 1858 de Kerveguen n’avait pas eu de mots assez durs pour décrire Clipperton comme une île sans aucun intérêt, les Mexicains choisirent au contraire de miser sur ce petit territoire ultramarin et c’est au président Porfirio Diaz que ce louable effort de colonisation est dû. 
Malheureusement, la suite de l’histoire est connue ; alors que la garnison était régulièrement approvisionnée en vivres et matériels, elle fut totalement oubliée lors de la révolution mexicaine et très peu de survivants, quelques femmes et enfants décharnés, furent sauvés en 1917.

Un arbitrage définitif en 1931

De son côté, la France fit très vite savoir dès 1907 que cette occupation mexicaine n’était pas à son goût et menaça le Mexique de déclencher un conflit. Les souvenirs laissés par les Français lors de leur occupation de ce pays d’Amérique centrale 1861 à 1867 étaient suffisamment mauvais pour que le gouvernement mexicain, dès 1909, tente d’éviter un affrontement armé et demande un arbitrage international ; la révolution mexicaine, mais surtout la Première Guerre mondiale suspendirent cette démarche ; il fallut attendre 1931 pour que le roi d’Italie, Victor Emmanuel III, aidé d’une commission d’experts internationaux, accorde à la France la souveraineté définitive sur l’atoll, eu égard aux documents fournis par Mathieu Martin de Chassiron et Michel Dubocage en 1711. Le seul argument du Mexique, une occupation espagnole datant de la Conquista, donc bien antérieure à l’arrivée des Français, ne reposait sur aucune preuve ni aucun écrit. 
La guerre des drapeaux s’achevait soixante-treize ans après la prise de possession de Victor Le Goat de Kerveguen...

Un arbitrage définitif en 1931

De son côté, la France fit très vite savoir dès 1907 que cette occupation mexicaine n’était pas à son goût et menaça le Mexique de déclencher un conflit. Les souvenirs laissés par les Français lors de leur occupation de ce pays d’Amérique centrale 1861 à 1867 étaient suffisamment mauvais pour que le gouvernement mexicain, dès 1909, tente d’éviter un affrontement armé et demande un arbitrage international ; la révolution mexicaine, mais surtout la Première Guerre mondiale suspendirent cette démarche ; il fallut attendre 1931 pour que le roi d’Italie, Victor Emmanuel III, aidé d’une commission d’experts internationaux, accorde à la France la souveraineté définitive sur l’atoll, eu égard aux documents fournis par Mathieu Martin de Chassiron et Michel Dubocage en 1711. Le seul argument du Mexique, une occupation espagnole datant de la Conquista, donc bien antérieure à l’arrivée des Français, ne reposait sur aucune preuve ni aucun écrit. 
La guerre des drapeaux s’achevait soixante-treize ans après la prise de possession de Victor Le Goat de Kerveguen...

Le drapeau US de retour en 1944

La guerre des drapeaux, à Clipperton, connut un ultime soubresaut durant la Seconde Guerre mondiale. En 1944 en effet, les Américains décidèrent d’y planter à nouveau leur drapeau étoilé et d’y installer une base militaire. Pour cela, ils percèrent une large passe donnant accès au lagon et ils construisirent une piste d’aviation de mille deux cents mètres de longueur (ainsi que des bâtiments : base-vie, hangars, etc.). 
En 1944, les Français n’étaient pas en situation de faire la fine bouche face à leurs principaux alliés, ceux-là même qui contribuèrent à la libérer du joug nazi. Mais dès 1945, Paris rappelait aux Américains qu’ils n’étaient pas chez eux à Clipperton et qu’ils devaient donc déménager au plus vite. Soucieux d’éviter un incident diplomatique, les Américains plièrent bagage, en laissant certes la piste d’aviation en place, mais en rebouchant la passe artificielle qu’ils avaient creusée, histoire de montrer aux Français que si leur drapeau pouvait flotter à nouveau sur Clipperton, il n’était pas question que le France profite d’une infrastructure aussi capitale qu’une vraie passe, lui permettant à son tour d’envisager d’y implanter une base, juste en face du canal de Panama... Pas de cadeaux entre alliés !

De Kervéguen : une vie sur la mer

Né le 21 juin 1816 à Cherbourg, Victor Edouard François Le Coat de Kervéguen était le fils de Joseph Marie Le Coat de Kervéguen et de Marie Jeanne Proost. Le couple eut quatre enfants, deux fils et deux filles. 
Le petit Victor, attiré très jeune par la mer, entra à l’Ecole navale en 1831 et fit une grande partie de sa carrière dans la Royale. En 1837, il est enseigne de vaisseau à Brest, puis affecté en 1841 sur le brick Nisus,station du Sénégal. En 1846, il est nommé au grade de lieutenant de vaisseau et fait chevalier de la Légion d’honneur. Son haut fait d’armes, même s’il ne fut guère spectaculaire, fut la prise de possession au nom du prince Napoléon de l’atoll de Clipperton en 1858. Il fut nommé capitaine de frégate en 1861, puis sous-directeur des mouvements du port de Brest en 1863, avant de devenir commandant du vaisseau-école des mousses, toujours à Brest. Il décéda malheureusement pour lui très jeune, le 13 février 1871 au Havre, âgé de seulement cinquante-quatre ans.

Napoléon III et le Mexique

En soufflant aux Mexicains la propriété de cet atoll de Clipperton au large de leurs côtes, Napoléon III ouvrit en quelque sorte le bal des grandes manœuvres françaises dans ce pays. En effet, quelques années plus tard, de 1861 à 1867, Napoléon III organisa une vaste opération militaire dans le but de mettre sur le trône du Mexique un souverain catholique proche des intérêts de la France. 
Le malheureux Maximilien de Habsbourg, mal conseillé par sa femme, accepta à contrecœur et non sans hésitations de devenir cet empereur fantoche d’un Mexique supposé contrebalancer la puissance montante des Etats-Unis protestants, alors en pleine Guerre de Sécession. 
Mais face à la résistance des Mexicains fidèles à Juarez, l’aventure prit fin le 19 juin 1867 par l’exécution de Maximilien, le dernier navire français ayant entre temps, dès février de la même année, quitté le pays. Six mille six cents militaires français environ perdirent la vie dans cette expédition sur les plus de trente-huit mille envoyés sur place. La défaite la plus célèbre des troupes françaises reste celle de la Légion étrangère, lors du combat de Camerone le 30 avril 1863.

Île française, c’est officiel...

C’est notamment sur la base de cette carte précise dressée par Le Coat de Kervéguen en 1858, lors de la prise de possession de l’île, que l’arbitrage international a finalement accordé en 1931 Clipperton à la France.
C’est notamment sur la base de cette carte précise dressée par Le Coat de Kervéguen en 1858, lors de la prise de possession de l’île, que l’arbitrage international a finalement accordé en 1931 Clipperton à la France.
L’officialisation de la prise de possession par la France de Clipperton a été faite en 1848 auprès du consul général de France à Honolulu, qui fit suivre l’information à Paris. Voici le texte de Le Coat de Kervéguen au consul.
 
A Monsieur le CONSUL GÉNÉRAL de France à Honolulu, îles Sandwich. 
Honolulu. 12 avril 1898. 
Le Consul et Commissaire Du Gouvernement français Aux îles Hawaii, L. VOSSION. 
En mer, devant Honolulu (Iles Sandwich) à bord du navire de Commerce L’Amiral. 
MONSIEUR LE CONSUL GÉNÉRAL
En vertu des ordres que j'ai reçus de S. E. le Ministre de la Marine et de la mission qui m'a été confiée, j'ai pris possession au nom du Gouvernement de S. M. l'Empereur des Français d'une île appelée Clipperton, située par 10° 19' latitude nord et 111° 33' de longitude ouest ; j'ai l'honneur de porter le fait à votre connaissance en vous transcrivant ci contre l'acte que j'ai rédigé et qui établit les droits de la France sur cette île. Je suis avec le plus profond respect, Monsieur le Consul Général, 
Votre très obéissant serviteur, 
Le Lieutenant de Vaisseau, Commissaire du Gouvernement. 
Victor LE COAT DE KERVÉGUEN. 
Le 10 Décembre 1858.

Rédigé par Daniel Pardon le Vendredi 15 Mai 2020 à 12:05 | Lu 3111 fois