Tahiti, le 23 octobre 2025 – La nouvelle ministre des Outre-mer Naïma Moutchou a fait un tour d'horizon des dossiers ultramarins ce jeudi matin avec nos confrères de La 1ère. Concernant les coups de rabot prévus dans le budget des Outre-mer, elle assure qu'il y a encore “des marges de manœuvre à exploiter” et qu'elle ira “chercher ces efforts à Bercy”. Quant à l'annonce de Moetai Brotherson d'attaquer l'État en justice pour l'obliger au dialogue sur la décolonisation, “ma porte est grande ouverte”, a-t-elle réagi.
Après s'être longuement exprimée sur le dossier calédonien, Naïma Moutchou qui a succédé à Manuel Valls depuis une semaine, a notamment évoqué le sujet qui cristallise les tensions du côté des députés ultramarins : la cure d'amaigrissement drastique prévue dans le budget Outre-mer. Un budget qui doit être examiné le 9 novembre prochain à l'Assemblée nationale. Un dimanche d'ailleurs, ce qui crispe davantage ces élus qui sont déjà tous vent debout contre ces coups de rabot annoncés. “S'il faut bouger la date pour qu'il y ait le plus de présence possible, on bougera la date”, n'a d'ailleurs pas exclu la présidente de l'Assemblée nationale, consciente que cette date puisse être perçue comme une provocation. Voilà pour la forme.
Sur le fond, tel qu'il est rédigé, le projet de budget prévoit des économies à tous les étages pour enrayer la spirale infernale de la dette abyssale à laquelle la France doit faire face. Et les Outre-mer n'y échappent pas. En ligne de mire surtout, la Lodeom (anciennement appelée loi Girardin de défiscalisation pour les investissements privés en Outre-mer) avec une baisse de 750 millions d'euros (89,2 milliards de francs) envisagée sur les dispositifs d'aide fiscale aux entreprises. “Je refuse que les Outre-mer soient les oubliés de ce budget”, a d'abord répondu la ministre, assurant avoir “entendu” les inquiétudes des députés ultramarins. Si tout le monde doit faire des efforts, ils doivent être “justes” pour être “compris et acceptés”.
“L'autonomie n'est pas un petit sujet”
Naïma Moutchou s'est voulue rassurante sans pour autant promettre la Lune en indiquant qu'il y a “des marges de manœuvre qui doivent être exploitées”. Elle entend ainsi “porter ce combat” auprès de la ministre de l'action et des comptes publics et du ministère des Finances. “J'irai chercher ces efforts du côté de Bercy (...) J'en ai déjà discuté avec le Premier ministre, qui d'ailleurs converge plutôt dans ce sens. Donc il y aura une baisse de ce qui est prévu aujourd'hui au budget mais je ne peux pas vous dire dans quelles proportions. Tout ça mérite un peu de temps, bien sûr. Mais on ne peut pas attaquer, comme on est en train de le faire avec ce qui est posé là, le tissu local, celui qui fait vivre effectivement l'économie de ces territoires. On en a besoin.”
Sur le dossier polynésien, la ministre s'est également exprimée sur le déplacement des indépendantistes à New York, conduits par Moetai Brotherson. Lesquels fustigent toujours le refus catégorique de l'État à vouloir dialoguer, sous l'égide des Nations Unies, pour faire avancer le processus de décolonisation qu'ils souhaitent pour la Polynésie. Le président du Pays est même allé plus loin en annonçant, ce mercredi à Tahiti, qu'il allait attaquer l'État en justice pour l'obliger à s'asseoir à la table des discussions. “Je l'ai dit, il n'y a pas de tabou. S'il y a une volonté de la Polynésie française d'avancer, alors l'État accompagnera (...). Je connais bien Moetai, puisque c'était un de mes collègues à l'Assemblée nationale avant qu'il ne prenne d'autres responsabilités. Ce que je peux lui dire, ce que je peux vous dire, c'est que nous sommes en dialogue. Moi, je souhaite échanger”, a-t-elle indiqué. Ajoutant que sa porte était “grande ouverte à toutes les propositions”, elle a toutefois mis un petit bémol en soulignant que “l'autonomie n'est pas un petit sujet”, et qu'il faut que “tout le monde soit lucide et bien informé de ce qui peut se passer demain”.
Après s'être longuement exprimée sur le dossier calédonien, Naïma Moutchou qui a succédé à Manuel Valls depuis une semaine, a notamment évoqué le sujet qui cristallise les tensions du côté des députés ultramarins : la cure d'amaigrissement drastique prévue dans le budget Outre-mer. Un budget qui doit être examiné le 9 novembre prochain à l'Assemblée nationale. Un dimanche d'ailleurs, ce qui crispe davantage ces élus qui sont déjà tous vent debout contre ces coups de rabot annoncés. “S'il faut bouger la date pour qu'il y ait le plus de présence possible, on bougera la date”, n'a d'ailleurs pas exclu la présidente de l'Assemblée nationale, consciente que cette date puisse être perçue comme une provocation. Voilà pour la forme.
Sur le fond, tel qu'il est rédigé, le projet de budget prévoit des économies à tous les étages pour enrayer la spirale infernale de la dette abyssale à laquelle la France doit faire face. Et les Outre-mer n'y échappent pas. En ligne de mire surtout, la Lodeom (anciennement appelée loi Girardin de défiscalisation pour les investissements privés en Outre-mer) avec une baisse de 750 millions d'euros (89,2 milliards de francs) envisagée sur les dispositifs d'aide fiscale aux entreprises. “Je refuse que les Outre-mer soient les oubliés de ce budget”, a d'abord répondu la ministre, assurant avoir “entendu” les inquiétudes des députés ultramarins. Si tout le monde doit faire des efforts, ils doivent être “justes” pour être “compris et acceptés”.
“L'autonomie n'est pas un petit sujet”
Naïma Moutchou s'est voulue rassurante sans pour autant promettre la Lune en indiquant qu'il y a “des marges de manœuvre qui doivent être exploitées”. Elle entend ainsi “porter ce combat” auprès de la ministre de l'action et des comptes publics et du ministère des Finances. “J'irai chercher ces efforts du côté de Bercy (...) J'en ai déjà discuté avec le Premier ministre, qui d'ailleurs converge plutôt dans ce sens. Donc il y aura une baisse de ce qui est prévu aujourd'hui au budget mais je ne peux pas vous dire dans quelles proportions. Tout ça mérite un peu de temps, bien sûr. Mais on ne peut pas attaquer, comme on est en train de le faire avec ce qui est posé là, le tissu local, celui qui fait vivre effectivement l'économie de ces territoires. On en a besoin.”
Sur le dossier polynésien, la ministre s'est également exprimée sur le déplacement des indépendantistes à New York, conduits par Moetai Brotherson. Lesquels fustigent toujours le refus catégorique de l'État à vouloir dialoguer, sous l'égide des Nations Unies, pour faire avancer le processus de décolonisation qu'ils souhaitent pour la Polynésie. Le président du Pays est même allé plus loin en annonçant, ce mercredi à Tahiti, qu'il allait attaquer l'État en justice pour l'obliger à s'asseoir à la table des discussions. “Je l'ai dit, il n'y a pas de tabou. S'il y a une volonté de la Polynésie française d'avancer, alors l'État accompagnera (...). Je connais bien Moetai, puisque c'était un de mes collègues à l'Assemblée nationale avant qu'il ne prenne d'autres responsabilités. Ce que je peux lui dire, ce que je peux vous dire, c'est que nous sommes en dialogue. Moi, je souhaite échanger”, a-t-elle indiqué. Ajoutant que sa porte était “grande ouverte à toutes les propositions”, elle a toutefois mis un petit bémol en soulignant que “l'autonomie n'est pas un petit sujet”, et qu'il faut que “tout le monde soit lucide et bien informé de ce qui peut se passer demain”.