Les deux sit-in du Tavini mobilisent 160 personnes


Environ 160 personnes ont manifesté ce mercredi à l'appel de Tavini Huiraatira, bien l'un de 100 000 personnes espérées par Oscar Temaru, le président du parti indépendantiste.
Tahiti, le 16 juillet 2025 - Ce mercredi matin, à l’occasion de la visite officielle de Manuel Valls, ministre délégué aux Outre-mer, le parti indépendantiste Tavini Huiraatira a organisé deux sit-in à Papeete, qui se sont transformés en marches pacifiques en direction de l’assemblée de la Polynésie française. 
 
Le rendez-vous avait été donné par le Tavini Huiraatira dès 8 heures, ce mercredi, devant le temple protestant de Paofai et devant la cathédrale de Papeete. Deux lieux symboliques, choisis en hommage aux premières institutions à avoir soutenu la démarche de décolonisation de la Polynésie. “On veut que la France respecte notre droit à la souveraineté”, a martelé Oscar Temaru, figure du mouvement, présent dès le matin aux côtés des militants pour participer aux sit-in organisés à l’occasion de la visite ministérielle de Manuel Valls.


Les deux groupes, comptant environ 60 personnes à Paofai et une centaine à la cathédrale, ont entamé une marche calme et organisée vers la stèle de Pouvana’a a Oopa, située devant l’assemblée. C’est à cet endroit qu’était prévu le rendez-vous entre le ministre délégué aux Outre-mer, le président de l'assemblée Antony Géros et Oscar Temaru lui-même.
 
Dans une ambiance très sereine, les cortèges ont été ponctués de klaxons de soutien et, çà et là, de remarques désapprobatrices venant d’observateurs sur les trottoirs. Quelques ralentissements ont été signalés en centre-ville, rapidement encadrés par les forces de police présentes pour assurer la fluidité du trafic.

Banderoles et drapeaux bleu et blanc affichaient un message sans équivoque: revendiquer l'indépendance pour la Polynésie.

Pour Maurea Maamaatuaiahutapu, militante engagée et l’une des représentantes du parti bleu ciel à l’assemblée, cette mobilisation était symbolique mais sans illusion : “Je n’attends pas grand-chose de cet échange, sauf peut-être qu’il (Manuel Valls, NDLR) dise un mot sur la question de l’ice et les accords liés à la Nouvelle-Calédonie (l’accord de Bougival, signé ce 12 juillet, NDLR)”.
 
Ces actions s’inscrivent dans un cadre plus large : la volonté que la France respecte l’inscription de la Polynésie sur la liste des territoires à décoloniser, telle que votée à l’ONU en 2013. Un combat porté dès ses débuts par plusieurs confessions religieuses, locales et internationales. Comme le rappelait récemment Antony Géros : “Ce sont les Églises qui se sont levées en premier pour soutenir cette démarche.”

Parmi les manifestants, quelques personnes arboraient des drapeaux kanak, signe d'un soutien à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie.

Rédigé par Darianna Myszka le Mercredi 16 Juillet 2025 à 14:35 | Lu 2609 fois