Tahiti, le 5 novembre 2025 - Tandis que certains tāvana s'apprêtent à s'envoler dès jeudi pour assister au 107e congrès des maires à Paris, la question de l'élargissement de leurs compétences via la modification de notre loi organique fait toujours débat. Celle-ci est défendue par les sénateurs Teva Rohfritsch et Lana Tetuanui et soutenue par 47 des 48 maires polynésiens (sauf Oscar Temaru), le président du Pays, lui, s'y oppose. Visiblement esseulé puisque le Premier ministre Sébastien Lecornu a adressé un courrier aux tāvana pour leur assurer qu'il soutiendra les sénateurs dans leur démarche.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a tenu à adresser un “message de soutien et de volonté” dans un courrier transmis le 22 octobre dernier aux maires de Polynésie. “D'abord de soutien car je mesure, pour bien les connaître, les difficultés des missions qui vous sont confiées (...) Je veux, comme je l'ai fait pour les maires de l'Hexagone, vous adresser un message de soutien (...) Je souhaite ainsi que puisse aboutir, avant les élections municipales, la loi portant création d'un élu local, afin de reconnaître votre engagement”, écrit-il. Il ajoute que son gouvernement “soutiendra l'adoption de la proposition de loi organique” tendant à modifier l'article 43-2 de notre statut, “déposée par les sénateurs Lana Tetuanui et Teva Rohfritsch et visant à faciliter l'intervention des communes et des groupements de communes dans certaines matières du Pays”.
Rappelons en effet que ce texte, qui a déjà eu l'assentiment du Sénat, prévoit juste de mettre au même diapason les maires métropolitains et leurs homologues ultramarins concernant la “clause générale de compétences”. Comptez sur moi pour agir à votre service”, conclut le ministre, “aussi longtemps que j'aurai l'honneur d'occuper la fonction de Premier ministre”. La précision n'est pas inutile compte tenu du contexte politique instable dans l'Hexagone.
Moetai Brotherson désavoué
Si le président du Pays n'a pas souhaité réagir à ce courrier dont il n'a “pas été destinataire”, on ne s'avancera pas outre mesure en disant que Sébastien Lecornu désavoue ainsi totalement la position du président du Pays. Rappelons en effet que Moetai Brotherson est opposé à cette modification statutaire portée par Lana Tetuanui et Teva Rohfritsch, leur idée étant d'élargir les compétences des communes en facilitant leur intervention dans certains domaines relevant normalement du champ de compétence du Pays.
Lors de l’examen de ce texte en séance plénière à l’assemblée de la Polynésie française, la majorité s’était déjugée sous l’impulsion de Moetai Brotherson, au motif que les dispositions statutaires actuelles fonctionnaient très bien. Autrement dit, passer par une loi du Pays, ce qui alourdit la procédure et ce que veulent justement corriger la majorité des maires soutenus par les sénateurs. Après un vote unanime du Sénat le 14 mai dernier, la balle est aujourd'hui dans le camp des députés de l'Assemblée nationale qui se pencheront sur cette question en commission des lois en novembre, puis en séance plénière avant la fin de l'année.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a tenu à adresser un “message de soutien et de volonté” dans un courrier transmis le 22 octobre dernier aux maires de Polynésie. “D'abord de soutien car je mesure, pour bien les connaître, les difficultés des missions qui vous sont confiées (...) Je veux, comme je l'ai fait pour les maires de l'Hexagone, vous adresser un message de soutien (...) Je souhaite ainsi que puisse aboutir, avant les élections municipales, la loi portant création d'un élu local, afin de reconnaître votre engagement”, écrit-il. Il ajoute que son gouvernement “soutiendra l'adoption de la proposition de loi organique” tendant à modifier l'article 43-2 de notre statut, “déposée par les sénateurs Lana Tetuanui et Teva Rohfritsch et visant à faciliter l'intervention des communes et des groupements de communes dans certaines matières du Pays”.
Rappelons en effet que ce texte, qui a déjà eu l'assentiment du Sénat, prévoit juste de mettre au même diapason les maires métropolitains et leurs homologues ultramarins concernant la “clause générale de compétences”. Comptez sur moi pour agir à votre service”, conclut le ministre, “aussi longtemps que j'aurai l'honneur d'occuper la fonction de Premier ministre”. La précision n'est pas inutile compte tenu du contexte politique instable dans l'Hexagone.
Moetai Brotherson désavoué
Si le président du Pays n'a pas souhaité réagir à ce courrier dont il n'a “pas été destinataire”, on ne s'avancera pas outre mesure en disant que Sébastien Lecornu désavoue ainsi totalement la position du président du Pays. Rappelons en effet que Moetai Brotherson est opposé à cette modification statutaire portée par Lana Tetuanui et Teva Rohfritsch, leur idée étant d'élargir les compétences des communes en facilitant leur intervention dans certains domaines relevant normalement du champ de compétence du Pays.
Lors de l’examen de ce texte en séance plénière à l’assemblée de la Polynésie française, la majorité s’était déjugée sous l’impulsion de Moetai Brotherson, au motif que les dispositions statutaires actuelles fonctionnaient très bien. Autrement dit, passer par une loi du Pays, ce qui alourdit la procédure et ce que veulent justement corriger la majorité des maires soutenus par les sénateurs. Après un vote unanime du Sénat le 14 mai dernier, la balle est aujourd'hui dans le camp des députés de l'Assemblée nationale qui se pencheront sur cette question en commission des lois en novembre, puis en séance plénière avant la fin de l'année.