L’irrésistible parfum de la vanille de Tahiti de Carine Yip-Vairaaroa (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 20 octobre 2025 - Vanille, cacao, fruits bio, fleurs comestibles. Pour sa première journée à Tahiti, la cheffe pâtissière française Nina Métayer est allée à la rencontre de plusieurs agriculteurs et transformateurs entre Taravao et Mahina. Visites d’exploitations et dégustations de produits locaux étaient au programme, l’occasion d’échanger entre passionnés et d’inspirer “plein de belles choses”.
Arrivée samedi soir au Fenua, Nina Métayer a troqué son tablier pour des baskets dès ce lundi pour aller à la rencontre de plusieurs agriculteurs et transformateurs, ambassadeurs de filières emblématiques ou innovantes. Guidée par le Campus des métiers et des qualifications de Polynésie (CMQP) et la Chambre d’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL), la Meilleure cheffe pâtissière du monde 2024 était accompagnée de son mari et de ses deux filles pour cette journée dédiée à la découverte des produits locaux avant d’animer plusieurs temps forts dans le cadre du Te Kai 2025, et plus largement de la stratégie de déploiement du tourisme culinaire.
Arrivée samedi soir au Fenua, Nina Métayer a troqué son tablier pour des baskets dès ce lundi pour aller à la rencontre de plusieurs agriculteurs et transformateurs, ambassadeurs de filières emblématiques ou innovantes. Guidée par le Campus des métiers et des qualifications de Polynésie (CMQP) et la Chambre d’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL), la Meilleure cheffe pâtissière du monde 2024 était accompagnée de son mari et de ses deux filles pour cette journée dédiée à la découverte des produits locaux avant d’animer plusieurs temps forts dans le cadre du Te Kai 2025, et plus largement de la stratégie de déploiement du tourisme culinaire.
Une vanille en or
Cette tournée gourmande s’est principalement concentrée au sud de l’île, considéré comme le grenier de Tahiti. Première halte à Taravao chez Carine et Manutea Vairaaroa, dont la plantation Vanylle de Tahiti a été médaillée d’or au concours général agricole 2024. Sous la serre, Nina Métayer a été initiée à l’art délicat du mariage qui permet d’obtenir les précieuses gousses neuf mois plus tard ; un geste reproduit sur 700 fleurs en une matinée au pic de la saison fraîche. Après avoir apprécié les effluves de vanille séchée, la visite s’est achevée autour de “produits vanillés” : café, sucre, sel et biscuits à base de farine de ‘uru, de manioc et d’huile de coco. “J’ai essayé de lui montrer à quoi ressemble une vanille de très bonne qualité, de la plantation aux étapes de séchage, en passant par la cueillette à maturité. Elle a pu voir tout le travail que ça représente et goûter le produit fini. On espère que ça pourra lui être utile en cuisine lorsqu’elle travaillera la vanille. On serait très honoré si notre vanille pouvait lui inspirer un dessert !”, nous a confié Carine Yip-Vairaaroa à l’issue de la rencontre.
Les cacaoyers de Sarah et Laurent Bourgeon, chocolatiers-pâtissiers et agriculteurs.
Gourmandises au chocolat local et ‘autera’a savourées dans la plantation.
Le cacao tahitien
La délégation a ensuite pris de la hauteur en direction de l’arboretum du plateau de Taravao, où Sarah et Laurent Bourgeon, gérants de Couleur Cacao, ont présenté leur plantation de cacaoyers et leur démarche en tant que chocolatiers-pâtissiers passés agriculteurs depuis quelques années. Sur cinq tonnes de chocolat travaillées par l’entreprise en 2024, une tonne était issue de la production locale. Dès la dégustation du mucilage – pulpe acidulée qui entoure la fève de cacao –, les idées de recettes ont fusé. “C’est toujours très valorisant de recevoir une cheffe d’exception comme Nina Métayer. L’échange est facile et enrichissant. Ça nous pousse aussi à nous questionner sur certains points. Avec Laurent, ils parlent le même langage : ils savent dans quoi ils s’engagent au niveau des goûts, des textures et des produits qu’ils travaillent”, remarque Sarah Bourgeon. Cette visite “de la fève à la tablette” s’est conclue par une dernière gourmandise, savourée au cœur de l’exploitation : une mousse au chocolat local à 72 % de teneur en cacao posée sur un biscuit croquant aux ‘autera’a.
Des fruits à profusion
Après un repas aux saveurs locales dans un restaurant à Toahotu, la visite s’est poursuivie chez Françoise et Bernard Henry, pionniers de l’agriculture biologique, qui cultivent neuf hectares avec des dizaines de variétés. Pour l’occasion, l’accent a été mis sur les fruits : papayes, pamplemousses, mangoustans, ananas, citrons, avocats, pour n’en citer que quelques-uns. “Je suis très heureuse de faire découvrir à notre invitée des fruits qu’elle ne connaît pas forcément et donc de nouvelles saveurs, comme le corossol ou nos oranges locales. C’est l’occasion de lui expliquer différents enjeux au niveau de notre mode de production. Faire le lien entre le fa’a’apu et l’assiette, c’est fondamental”, remarque la productrice, elle-même créative jusque dans la commercialisation de ses produits, comme l’illustre son mesclun de salades fleuri. Une belle transition avant la dernière étape de la journée chez Paula Gooding, spécialisée dans les plantes aromatiques et les fleurs comestibles à Mahina.
Nina Métayer, cheffe pâtissière française : “Les beaux produits, ça nourrit mon travail”
“C’est extrêmement intéressant ! J’utilise beaucoup de produits locaux en France, mais la vanille et le chocolat par exemple, ce sont des produits pour lesquels on se fournit à l’export. J’utilise beaucoup la vanille de Tahiti, donc le fait de voir comment on marie les fleurs, ça ancre le produit dans son terroir et c’est une expérience qui apporte beaucoup de créativité. C’est pareil pour les cabosses de cacao et tous ces fruits. À chaque fois, ce sont des gens passionnés qui ont un savoir immense et qui sont engagés avec une vraie beauté des produits : c’est ça qui crée l’excellence ! Je ne suis qu’une transformatrice, je ne suis pas magicienne : les beaux produits, c’est l’essence, ça nourrit mon travail. Il faut mettre du sens, et le sens vient de la terre. J’aime bien comprendre l’histoire des produits, comment ils poussent, quelles sont les éventuelles difficultés. Ça apporte de la connaissance et de la créativité. Si on n’est pas proche de nos produits, on ne peut pas les mettre en valeur. (...) Tout ça va forcément m’inspirer plein de belles choses.”