Atelier pratique avec la tradipraticienne Turia Clark (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 29 août 2025 – Le salon Hotu Ora i Paea a ouvert ses portes à des collégiens de Paea et Teva i Uta, ce vendredi. Un “retour aux sources” pour les jeunes comme pour le grand public, qui ont pu échanger avec des tradipraticiens qui perpétuent les savoirs polynésiens autour des plantes et du massage.
Affluence à la salle Manu iti, ce vendredi, à l’occasion de la deuxième journée du salon Hotu Ora i Paea. En marge des conférences, de l’exposition artisanale et des actions de prévention, les stands ont été pris d’assaut par le public, dont de nombreux collégiens de Paea et de Teva i Uta qui n’ont eu aucun mal à s’intéresser aux ateliers proposés.
Turia Clark, spécialisée dans les rā’au Tahiti, a opté pour une approche pratique. “Je les fais sentir et toucher, et surtout je les fais participer”, confie la tradipraticienne, venue avec un penu, un ‘ūmete et un large choix de plantes. “J’ai hérité ce savoir de mes parents et de mes grands-parents. J’ai mis en pratique sur mes quatre enfants. J’ai eu la chance qu’on me transmette ces connaissances et ces techniques, dont je suis heureuse de les transmettre à mon tour aux plus jeunes. C’est notre culture : il faut retourner aux sources ! À leur âge, c’est le bon moment.”
Affluence à la salle Manu iti, ce vendredi, à l’occasion de la deuxième journée du salon Hotu Ora i Paea. En marge des conférences, de l’exposition artisanale et des actions de prévention, les stands ont été pris d’assaut par le public, dont de nombreux collégiens de Paea et de Teva i Uta qui n’ont eu aucun mal à s’intéresser aux ateliers proposés.
Turia Clark, spécialisée dans les rā’au Tahiti, a opté pour une approche pratique. “Je les fais sentir et toucher, et surtout je les fais participer”, confie la tradipraticienne, venue avec un penu, un ‘ūmete et un large choix de plantes. “J’ai hérité ce savoir de mes parents et de mes grands-parents. J’ai mis en pratique sur mes quatre enfants. J’ai eu la chance qu’on me transmette ces connaissances et ces techniques, dont je suis heureuse de les transmettre à mon tour aux plus jeunes. C’est notre culture : il faut retourner aux sources ! À leur âge, c’est le bon moment.”
Utiliser et nommer
Certains élèves étaient eux-mêmes ambassadeurs, comme Tui et Kenny du Centre des jeunes adolescents (CJA) de Paea, “venus parler des plantes médicinales : le papayer, le miri, le nono, l’aloe, le corossol, le hotu, le gingembre”. “Ce sont des choses qu’on plante au centre et qu’on étudie tout au long de l’année, dans le cadre du dispositif ‘CJA en santé’. Ça permet d’utiliser les plantes dans leur ensemble, pas uniquement pour se nourrir. Moi-même, je réapprends beaucoup de choses”, remarque leur moniteur d’agriculture, John Burns.
Le collège Teriitua a Teriierooiterai de Paea avait volontairement ciblé les élèves ayant opté pour l’option tahitien. “Les professeurs qui les accompagnent vont réexploiter cette matinée, ne serait-ce qu’au niveau du nom des plantes en français et en tahitien que beaucoup d’élèves ne connaissent pas. C’est important”, souligne Atène Lo You, principal adjoint de l’établissement. Pour Mereana Teururai, professeure de tahitien, l’approche peut être pluridisciplinaire. “Ça touche à la langue, mais aussi à la science, à l’histoire et à la géographie. C’est riche !” remarque-t-elle, tout en percevant d’autres atouts concrets. “Ça les ramène à retravailler au niveau de la manipulation, quand aujourd’hui on a accès à tout facilement via internet et les nouvelles technologies.”
Les élèves n’étaient pas les seuls visiteurs. Le grand public était aussi au rendez-vous, entre habitués et curieux. Certains étaient venus de loin, comme Richard, résident de Huahine de passage à Tahiti : “Ça faisait un moment que je cherchais, et je crois que j’ai trouvé mon masseur ! Petit, c’est quelque chose que faisaient nos grands-parents, mais je n’en ai pas hérité moi-même... Ce type d’événement, c’est l’occasion de renouer avec certaines traditions.” La quatrième édition du salon Hotu Ora refermera ses portes samedi au terme de trois jours de partage.
Les élèves du CJA de Paea ont présenté leurs objets d’études.
Les plantes et leurs vertus étaient à l’honneur, à commencer par le mono’i.
Les masseurs traditionnels, toujours aussi plébiscités.
Un “retour aux sources” pour les élèves comme pour le grand public.