Tahiti, le 25 septembre 2025 – Sept individus, dont le gérant d'une entreprise de dépannage-remorquage, la propriétaire d'une agence de location de voitures et une professeure des écoles ont été jugés en correctionnelle mercredi pour répondre de leur implication dans un trafic d'ice organisé entre les États-Unis, Tahiti et Bora Bora. Ils ont écopé de peines comprises entre un et six ans de prison ferme.
Le tribunal correctionnel a jugé, mercredi, sept personnes qui étaient poursuivies pour trafic de stupéfiants et blanchiment – ou recel ou complicité de ces faits – dont une professeure des écoles, le gérant d'une entreprise de dépannage-remorquage et la femme de ce dernier, propriétaire d'une agence de location de voitures.
L'affaire avait débuté en avril 2019 lorsque les gendarmes, destinataires d'un renseignement, avaient entrepris des surveillances. Dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par suite de ce signalement, il était apparu qu'un trentenaire, propriétaire d'une société de dépannage-remorquage, la “Morningstar”, située à Tahiti, se rendait très souvent aux États-Unis. Sa femme dirigeait quant à elle une florissante agence de location de voitures. Plusieurs autres individus, considérés comme intermédiaires ou revendeurs, avaient également été interpellés durant le cours de l'enquête
“Avide d'argent”
Lors de leur procès qui s'est donc déroulé mercredi, les sept prévenus ont plus ou moins reconnu les faits. L'institutrice, qui avait avoué avoir dealé de l'ice malgré un confortable salaire de 560 000 francs, a invoqué un “moment de faiblesse” car elle était à l'époque “trop avide d'argent” et endettée. La trentenaire, qui avait des liens de parenté avec le propriétaire du de l’entreprise Morningstar, a été suspendue de ses fonctions depuis son interpellation.
S'il avait reconnu durant sa garde à vue qu'il avait importé un kilo d'ice qui lui aurait permis de blanchir pas moins de 120 millions de francs en deux ans, le dépanneur a nié les faits en expliquant qu'il avait amassé cette somme à la “sueur de [son] front”. Le président du tribunal lui a pourtant rappelé qu'avec un salaire de 300 000 francs, il avait réussi à amasser un grand nombre de biens – bateaux, véhicules et engins de travaux – à hauteur de plusieurs dizaines de millions de francs. Quant à la femme de ce prévenu, directrice d'une agence de location de voitures ayant connu une “croissance fulgurante” en quelques mois, elle a fermement tenté de se défendre en expliquant qu'elle n'était au courant de rien. L'enquête avait pourtant établi qu'elle était la “véritable dirigeante” de la société gérée par son mari.
“Nous n'avons pas de produit, nous n'allons pas tordre le dossier mais il y a des éléments financiers et les millions brassés par le couple, ce qui permet d'estimer l'ampleur du trafic.” À l'heure de ses réquisitions, le procureur de la République a notamment tenu à rappeler que le principal prévenu et son épouse, qui faisaient une dizaine de voyages par an aux États-Unis, vivaient bien au-dessus de leurs moyens. Neuf ans de prison ferme ont été requis contre le dépanneur, quatre ans contre sa femme, un an ferme contre l'institutrice et deux à six ans ferme contre les autres mis en cause.
Face à ces demandes, les avocats de la défense ont dénoncé, à l 'image de Me Lenny Sinquin, une absence de “logique”. Alors que son client avait été interpellé avec 60 grammes d'ice et que six ans venaient d'être requis à son encontre, l'avocat a évoqué la nécessité d'une “pédagogie de la peine” : “Nous sommes sur un ratio d'un an de prison ferme pour 10 grammes d'ice mais comment le ministère public fera-t-il quand il sera confronté à des trafics de plusieurs kilos ? Il vaut mieux ramener plusieurs kilos si le tribunal ne fait pas la différence ! C'est le message qui est envoyé.”
Me Loris Peytavit s'est, pour sa part, interrogé sur le fait que le tribunal soit saisi d'une “importation de stupéfiants… sans stupéfiants”. L'enquête ayant permis de démontrer que le dépanneur avait acheté des engins de chantier à une entreprise qui avait accepté 27 millions en numéraire sur plusieurs mois, l'avocat a déploré que ce soient toujours les “petites gens” qui soient jugées et non pas les entreprises qui acceptent des sommes conséquentes en cash.
Après en avoir délibéré, le tribunal a ordonné cinq mandats de dépôt. Le dépanneur, considéré comme ayant été la tête du trafic, a été condamné à six ans de prison ferme, son épouse à quatre ans de prison dont un avec sursis et l'institutrice à quatre ans de prison dont un avec sursis.
Le tribunal correctionnel a jugé, mercredi, sept personnes qui étaient poursuivies pour trafic de stupéfiants et blanchiment – ou recel ou complicité de ces faits – dont une professeure des écoles, le gérant d'une entreprise de dépannage-remorquage et la femme de ce dernier, propriétaire d'une agence de location de voitures.
L'affaire avait débuté en avril 2019 lorsque les gendarmes, destinataires d'un renseignement, avaient entrepris des surveillances. Dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par suite de ce signalement, il était apparu qu'un trentenaire, propriétaire d'une société de dépannage-remorquage, la “Morningstar”, située à Tahiti, se rendait très souvent aux États-Unis. Sa femme dirigeait quant à elle une florissante agence de location de voitures. Plusieurs autres individus, considérés comme intermédiaires ou revendeurs, avaient également été interpellés durant le cours de l'enquête
“Avide d'argent”
Lors de leur procès qui s'est donc déroulé mercredi, les sept prévenus ont plus ou moins reconnu les faits. L'institutrice, qui avait avoué avoir dealé de l'ice malgré un confortable salaire de 560 000 francs, a invoqué un “moment de faiblesse” car elle était à l'époque “trop avide d'argent” et endettée. La trentenaire, qui avait des liens de parenté avec le propriétaire du de l’entreprise Morningstar, a été suspendue de ses fonctions depuis son interpellation.
S'il avait reconnu durant sa garde à vue qu'il avait importé un kilo d'ice qui lui aurait permis de blanchir pas moins de 120 millions de francs en deux ans, le dépanneur a nié les faits en expliquant qu'il avait amassé cette somme à la “sueur de [son] front”. Le président du tribunal lui a pourtant rappelé qu'avec un salaire de 300 000 francs, il avait réussi à amasser un grand nombre de biens – bateaux, véhicules et engins de travaux – à hauteur de plusieurs dizaines de millions de francs. Quant à la femme de ce prévenu, directrice d'une agence de location de voitures ayant connu une “croissance fulgurante” en quelques mois, elle a fermement tenté de se défendre en expliquant qu'elle n'était au courant de rien. L'enquête avait pourtant établi qu'elle était la “véritable dirigeante” de la société gérée par son mari.
“Nous n'avons pas de produit, nous n'allons pas tordre le dossier mais il y a des éléments financiers et les millions brassés par le couple, ce qui permet d'estimer l'ampleur du trafic.” À l'heure de ses réquisitions, le procureur de la République a notamment tenu à rappeler que le principal prévenu et son épouse, qui faisaient une dizaine de voyages par an aux États-Unis, vivaient bien au-dessus de leurs moyens. Neuf ans de prison ferme ont été requis contre le dépanneur, quatre ans contre sa femme, un an ferme contre l'institutrice et deux à six ans ferme contre les autres mis en cause.
Face à ces demandes, les avocats de la défense ont dénoncé, à l 'image de Me Lenny Sinquin, une absence de “logique”. Alors que son client avait été interpellé avec 60 grammes d'ice et que six ans venaient d'être requis à son encontre, l'avocat a évoqué la nécessité d'une “pédagogie de la peine” : “Nous sommes sur un ratio d'un an de prison ferme pour 10 grammes d'ice mais comment le ministère public fera-t-il quand il sera confronté à des trafics de plusieurs kilos ? Il vaut mieux ramener plusieurs kilos si le tribunal ne fait pas la différence ! C'est le message qui est envoyé.”
Me Loris Peytavit s'est, pour sa part, interrogé sur le fait que le tribunal soit saisi d'une “importation de stupéfiants… sans stupéfiants”. L'enquête ayant permis de démontrer que le dépanneur avait acheté des engins de chantier à une entreprise qui avait accepté 27 millions en numéraire sur plusieurs mois, l'avocat a déploré que ce soient toujours les “petites gens” qui soient jugées et non pas les entreprises qui acceptent des sommes conséquentes en cash.
Après en avoir délibéré, le tribunal a ordonné cinq mandats de dépôt. Le dépanneur, considéré comme ayant été la tête du trafic, a été condamné à six ans de prison ferme, son épouse à quatre ans de prison dont un avec sursis et l'institutrice à quatre ans de prison dont un avec sursis.