​Un événement pour raviver le bénévolat à Moorea


Moorea, le 8 décembre 2025 - La Journée mondiale du bénévolat a été organisée ce week-end à Moorea, en présence de plusieurs associations de l’île sœur. L’idée était de mettre en valeur tous ceux qui donnent de leur temps pour agir en en faveur de la jeunesse. L’ananas a également été célébré avec la Copam.
 
La Direction de la Jeunesse et des Sports, en partenariat avec la commune de Moorea-Maiao, a lancé ce week-end la deuxième édition de la Journée mondiale du bénévolat à la plage de Tahiamanu. Une centaine d’associations, opérant dans les domaines du social, du sport, de la culture, ou encore pour la protection de l’environnement, étaient présentes avec leurs stands pour promouvoir leurs actions et leurs projets auprès du public.
 
Après l’ouverture officielle de la cérémonie vendredi matin, une délégation conduite par Kainuu Temauri, le ministre des Sports et de la Jeunesse, et Evans Haumani, le maire de Moorea-Maiao, a fait le tour des stands pour échanger avec les différents responsables associatifs. Durant cette journée, quelques démonstrations ont également été réalisées par certains clubs sportifs, comme le Club canin de Moorea, ou l’association Les Petits Princes de Aimeho, qui a proposé une initiation à l’aviron. À la fin de la journée, une centaine de bénévoles issus de diverses associations ont été récompensés.
 
Samedi, l’événement se voulait plus grand public. L’ananas a été mis à l’honneur, en plus du bénévolat, à l’initiative de la Coopérative des planteurs d’ananas de Moorea (Copam), avec des activités et concours autour de ce fruit emblématique de l’île sœur. Plusieurs démonstrations ont encore été réalisées avec différentes disciplines sportives ou culturelles comme la pétanque, le volley-ball, le taichi ou l’aïkido. Le public a également eu l’occasion de s’initier aux sports traditionnels comme le décorticage de coco, la course de porteurs de fruits ou le grimper au cocotier. À noter aussi que l’association Veia Rai a célébré le départ des baleines hors de Polynésie, marquant la fin de la période de présence de ce mammifère au Fenua.
 
Un dévouement en perte de vitesse
 
Bien que les deux journées aient été une grande satisfaction pour les responsables présentes, le bénévolat n’est pas pour autant aisé à mobiliser pour mener à bien leurs actions, comme en témoigne Théodore Bearune, coach et éducateurs pour enfants au sein de club de football de Temanava. “J’ai eu des échanges enrichissants avec les autres associations. Il est un peu difficile de trouver des bénévoles, parce que cela demande du temps et de la volonté. Dans mon association, ce sont surtout les parents qui s’investissent, parce que ce sont leurs enfants qui jouent au football. Il faut vraiment mettre en place des actions attractives et chercher des moyens pour attirer les bénévoles. Mais, comme on dit, il n’y a plus autant de bénévolat aujourd’hui. C’est aux associations de trouver des solutions”, explique-t-il. Un sentiment partagé par Marie Geoffroy, membre de l’association Moorea Biodiversité, Vahine Orama et des Matahiapo de Paopao, qui insiste aussi sur l’importance du bénévolat. “Aujourd’hui, à Moorea, le bénévolat devient de plus en plus essentiel. Comme on est une petite île, nous sommes peu nombreux à nous partager les responsabilités dans les associations. Ce sont pourtant elles qui maintiennent la vie sociale, culturelle et sportive. On voit clairement sur le terrain que sans les bénévoles, beaucoup de projets n’avanceraient pas. Les administrations sont déjà débordées et ne peuvent pas tout faire. C’est pour ça que nous prenons les choses en main”, confie -t-elle. “Quand on voit un besoin, on se dit que c’est à nous d’agir. Mais la réalité, c’est que c’est difficile de trouver des remplaçants pour les postes à responsabilité et que la relève n’est pas toujours assurée. On essaie donc de former, de partager les tâches, pour que le bénévolat puisse continuer à exister et à répondre aux besoins urgents de notre île.”

Kainuu Temauri, ministre des Sports et de la Jeunesse

“Nous travaillons à faire l’expérience des bénévoles”

“Même si on constate un essoufflement du bénévolat – ce qui est compréhensible avec la vie chère et les difficultés du quotidien –, de nombreuses associations montrent qu’il vit toujours en Polynésie. Les associations permettent d’intervenir au plus près de la population, ce que les politiques globales ne peuvent pas toujours faire. Pour faire vivre un quartier, on passe forcément par les associations. Elles doivent être encouragées à monter des projets adaptés à leur réalité locale. Avec la Direction de la Jeunesse et des Sports et le Comité organisateur des Jeux du Pacifique, nous travaillons à faire reconnaître l’expérience des bénévoles. Ils pourront suivre des formations, qui seront certifiées et valorisées sur leur CV. L’idée est de transformer leur engagement en véritable compétence utile professionnellement. Notre jeunesse est très active, comme on l’a vu lors des grands événements récents. Tout le monde peut mener un projet : il suffit de se lancer, de se rapprocher des services concernés, de demander de l’aide. Quand chacun apporte sa contribution, même petite, on construit ensemble une société plus solidaire et plus forte.”

Rédigé par Toatane Rurua le Lundi 8 Décembre 2025 à 14:16 | Lu 284 fois