Hakahau, le 18 juin 2025 – Une session de formation au permis côtier a été organisée à Ua Pou ces derniers jours. Une telle initiative n’avait pas été conduite sur l’île depuis 20 ans et marque un tournant pour la sécurité maritime et la structuration des activités de pêche artisanale.
À l’initiative de la coopérative de pêche Avaika no Ua Pou, une formation au permis côtier à Ua Pou, a été organisée à Ua Pou au bénéfice de 36 personnes personnes de l’île et même d’un participant venu de Nuku Hiva. Une initiative rare et était attendue depuis près de 20 ans.
Deux jours de théorie, deux jours de pratique, deux jours d’examen : la session, encadrée par l’un des bateaux écoles de Tahiti, a permis aux candidats de suivre cette formation qualifiante, bien que seulement 29 aient pu se présenter à l’examen final – certains ayant été empêchés pour raisons de santé ou professionnelles. Les derniers passages pratiques ont eu lieu mardi. Au total, 19 candidats ont obtenu leur permis.
“Le permis côtier, c’est le minimum pour être en règle, pour connaître les règles de sécurité, les signaux, les procédures de secours…”, rappelle l’instructeur alors qu’il est assez fréquent dans les îles que beaucoup de gens sortent en mer sans permis, parfois même avec des passagers à bord. Une réalité bien connue dans les archipels, où la dernière session officielle d’examen remontait à 2007. Elle avait alors été organisée à l’initiative de la gendarmerie.
Aujourd’hui, il n’est plus possible de repasser l’examen dès le lendemain, comme cela se faisait parfois, dans les îles éloignées, par le passé. Une contrainte qui pénalise les candidats insulaires, pour qui les sessions sont rares, contrairement à Tahiti où les passages sont hebdomadaires. Et encore plus lorsqu’il s’agit de personnes qui, pour beaucoup, n’ont pas mis les pieds en salle de classe depuis 20 ou 30 ans.
Un an de préparation
À l’origine de cette session de formation, il y a Raïssa Bruneau. Elle est membre actif de la coopérative Avaika no Ua Pou et n’a pas ménagé ses efforts pour mener à bout ce projet : “Tout mettre en place prend énormément de temps. Le permis côtier dans les îles, c’est comme le permis de voiture, même si on n’est pas pêcheur.” Et pour elle, cette formation va au-delà du diplôme : “Les notions de sécurité sont fondamentales. Ici, les gens sortent sans le minimum de sécurité. C’est déjà un premier pas, surtout pour ceux qui souhaitent vendre leur poisson. Une fois le permis obtenu, ils peuvent se rapprocher du service de la CAPL et commencer une activité légale.”
Elle insiste aussi sur l’importance de ce type de formation dans un contexte de protection renforcée des océans : “On a besoin de pêcheurs, mais aussi de sentinelles. Si un bateau inconnu vient pêcher dans nos zones, ce sont les gens d’ici qui le verront en premier. Et si on veut développer des activités durables dans les îles, il faut donner les outils à la population.”
Un besoin d’adaptation pour les îles
Elle appelle cependant de ses vœux un “permis des îles” adapté aux réalités locales, à l’image du permis véhicule (capacité) déjà en place. Car organiser une session dans les îles n’a rien d’évident : il faut un bateau école aux normes, des locaux adaptés pour les cours et examens, un instructeur certifié, un inspecteur des affaires maritimes… “Tout cela coûte cher. C’est très onéreux d’aller à Tahiti pour passer le permis, alors que sur place, on pourrait former des dizaines de personnes si les conditions étaient réunies.”
Malgré les contraintes, l’expérience de Ua Pou peut servir de modèle. La session a pu se tenir grâce à la forte mobilisation de la population et au soutien logistique de la commune, de la paroisse catholique – qui a mis à disposition des locaux pour les cours et hébergé des participants venus des vallées éloignées du centre –, et des membres du bureau de la coopérative.
À noter enfin que plus de 60 personnes s’étaient montrées intéressées au départ, mais la session ne pouvait accueillir qu’un maximum de 40 personnes. Un tel engouement témoigne d’un véritable besoin et d’une forte attente sur le terrain. Raïssa Bruneau tient d’ailleurs à remercier chaleureusement toute la population de Ua Pou : “Ce projet, c’est le fruit d’une mobilisation collective. Si d’autres îles veulent faire pareil, notre expérience peut servir d’exemple.”
À l’initiative de la coopérative de pêche Avaika no Ua Pou, une formation au permis côtier à Ua Pou, a été organisée à Ua Pou au bénéfice de 36 personnes personnes de l’île et même d’un participant venu de Nuku Hiva. Une initiative rare et était attendue depuis près de 20 ans.
Deux jours de théorie, deux jours de pratique, deux jours d’examen : la session, encadrée par l’un des bateaux écoles de Tahiti, a permis aux candidats de suivre cette formation qualifiante, bien que seulement 29 aient pu se présenter à l’examen final – certains ayant été empêchés pour raisons de santé ou professionnelles. Les derniers passages pratiques ont eu lieu mardi. Au total, 19 candidats ont obtenu leur permis.
“Le permis côtier, c’est le minimum pour être en règle, pour connaître les règles de sécurité, les signaux, les procédures de secours…”, rappelle l’instructeur alors qu’il est assez fréquent dans les îles que beaucoup de gens sortent en mer sans permis, parfois même avec des passagers à bord. Une réalité bien connue dans les archipels, où la dernière session officielle d’examen remontait à 2007. Elle avait alors été organisée à l’initiative de la gendarmerie.
Aujourd’hui, il n’est plus possible de repasser l’examen dès le lendemain, comme cela se faisait parfois, dans les îles éloignées, par le passé. Une contrainte qui pénalise les candidats insulaires, pour qui les sessions sont rares, contrairement à Tahiti où les passages sont hebdomadaires. Et encore plus lorsqu’il s’agit de personnes qui, pour beaucoup, n’ont pas mis les pieds en salle de classe depuis 20 ou 30 ans.
Un an de préparation
À l’origine de cette session de formation, il y a Raïssa Bruneau. Elle est membre actif de la coopérative Avaika no Ua Pou et n’a pas ménagé ses efforts pour mener à bout ce projet : “Tout mettre en place prend énormément de temps. Le permis côtier dans les îles, c’est comme le permis de voiture, même si on n’est pas pêcheur.” Et pour elle, cette formation va au-delà du diplôme : “Les notions de sécurité sont fondamentales. Ici, les gens sortent sans le minimum de sécurité. C’est déjà un premier pas, surtout pour ceux qui souhaitent vendre leur poisson. Une fois le permis obtenu, ils peuvent se rapprocher du service de la CAPL et commencer une activité légale.”
Elle insiste aussi sur l’importance de ce type de formation dans un contexte de protection renforcée des océans : “On a besoin de pêcheurs, mais aussi de sentinelles. Si un bateau inconnu vient pêcher dans nos zones, ce sont les gens d’ici qui le verront en premier. Et si on veut développer des activités durables dans les îles, il faut donner les outils à la population.”
Un besoin d’adaptation pour les îles
Elle appelle cependant de ses vœux un “permis des îles” adapté aux réalités locales, à l’image du permis véhicule (capacité) déjà en place. Car organiser une session dans les îles n’a rien d’évident : il faut un bateau école aux normes, des locaux adaptés pour les cours et examens, un instructeur certifié, un inspecteur des affaires maritimes… “Tout cela coûte cher. C’est très onéreux d’aller à Tahiti pour passer le permis, alors que sur place, on pourrait former des dizaines de personnes si les conditions étaient réunies.”
Malgré les contraintes, l’expérience de Ua Pou peut servir de modèle. La session a pu se tenir grâce à la forte mobilisation de la population et au soutien logistique de la commune, de la paroisse catholique – qui a mis à disposition des locaux pour les cours et hébergé des participants venus des vallées éloignées du centre –, et des membres du bureau de la coopérative.
À noter enfin que plus de 60 personnes s’étaient montrées intéressées au départ, mais la session ne pouvait accueillir qu’un maximum de 40 personnes. Un tel engouement témoigne d’un véritable besoin et d’une forte attente sur le terrain. Raïssa Bruneau tient d’ailleurs à remercier chaleureusement toute la population de Ua Pou : “Ce projet, c’est le fruit d’une mobilisation collective. Si d’autres îles veulent faire pareil, notre expérience peut servir d’exemple.”