​Plantes et cosmétique au menu à Papara


Présentation du projet de production de plants de tiare Tahiti par la MFR de Taharu’u-Papara (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 22 juillet 2025 – Les enjeux de développement de la filière de production de tiare Tahiti et de mono’i ont été présentés à Manuel Valls au Laboratoire de cosmétologie du Pacifique Sud, en marge d’une rencontre avec les dirigeants de quatre grandes entreprises adhérentes de l’association Pacific Cosmetic Valley.

 
Après la pêche à Papeete, place aux tiare Tahiti et au mono’i à Papara, ce mardi matin. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a été accueilli par l’équipe du Laboratoire de cosmétologie du Pacifique Sud et ses partenaires pour une visite guidée du champ jusqu’à l’usine. 
 
Fenua Hotu, la plantation voisine du pôle de transformation, s’étend sur 1,6 hectare pour 1 400 pieds. Accompagné du président du Pays, Moetai Brotherson, le ministre a été initié au marcottage. L’occasion de présenter les missions des Maisons familiales rurales (MFR) en Polynésie, notamment celle de Taharu’u-Papara, engagée dans un projet de production de plusieurs milliers de plants de tiare pour fournir les agriculteurs souhaitant donner un nouvel essor à cette culture. “On a besoin de producteurs”, a souligné le directeur de l’établissement, Cédric Techer. Ceux-ci se heurtent à plusieurs difficultés, dont un “besoin en terres adaptées”, comme l’a souligné un ancien agriculteur. Le ministre de l’Agriculture, Taivini Teai, a indiqué qu’une nouvelle commission d’attribution de lots agricoles devait intervenir ce vendredi.
 

La diversité et la créativité des produits dérivés ont suscité l’intérêt du ministre.

​Force et soutien


La visite s’est poursuivie à l’usine qui totalise une production annuelle de mono’i de 200 tonnes, à raison de 60 000 fleurs pour 5 000 litres d’huile de coprah, conformément au cahier des charges de l’appellation d’origine. L’entreprise fournit de nombreuses grandes marques, de Yves Rocher à Dior, ainsi que plusieurs groupes hôteliers locaux. La production de concrète de tiare Tahiti, destinée au secteur de la parfumerie, s’ajoute au potentiel de développement de la filière. Lors du passage par la Cosmetic Academy, la diversité et la créativité des produits dérivés ont suscité l’intérêt du ministre.
 
La transition avec la réunion qui a suivi était toute trouvée. “C’est une belle industrie qui est en train de se structurer”, a introduit le haut-commissaire, Éric Spitz, au sujet de la Pacific Cosmetic Valley. Présidée par Timeri Maunier, cette jeune association vise à “fédérer et accompagner les acteurs de la filière cosmétique sur un territoire d'exception, parmi les plus riches en biodiversité au monde”. En un an, 89 entreprises ont été répertoriées. Les quatre dirigeants de Pacific Biotech, Eco Fare, Heïva Cosmetiques-Le Comptoir des plantes polynésiennes et Tahiti Marine Biotech ont présenté leurs projets, mais aussi leurs difficultés, telles que la hausse des coûts des matières premières et du transport, ou encore les difficultés d’approvisionnement.
 
“Vous avez la force et les moyens”, a encouragé Manuel Valls au sujet de la valorisation des savoir-faire traditionnels à des fins cosmétiques. “Oui, avec le soutien du Pays et de l'État à une échelle interministérielle”, lui a-t-on répondu.
 

Rencontre avec plusieurs chefs d’entreprise de la Pacific Cosmetic Valley.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mardi 22 Juillet 2025 à 15:31 | Lu 1810 fois