La pêche professionnelle (palangrière, côtière, lagonaire), l’aquaculture et la perliculture sont passées en revue (Source : Bulletin statistiques DRM 2024).
Tahiti, le 13 août 2025 – La Direction des ressources marines vient de publier son nouveau bulletin statistique, qui synthétise les principales données liées aux secteurs d’activité de la pêche professionnelle, de l’aquaculture et de la perliculture en 2024. Accessible en ligne gratuitement, ce condensé d’informations permet d’appréhender l’évolution et les enjeux inhérents à chaque filière en Polynésie française.
Accessible en ligne gratuitement, au même titre que les précédentes éditions, le bulletin statistique de la Direction des ressources marines (DRM) pour l’année 2024 est disponible depuis quelques jours. À travers une trentaine de pages et cinq chapitres thématiques, il synthétise les principales données liées à la pêche professionnelle, à l’aquaculture et à la perliculture. Ces données ont été recueillies auprès des professionnels du secteur par la DRM, la Direction régionale des douanes, l’Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), la Société du port de pêche de Papeete (S3P), la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL), et la Direction de la Réglementation et des Affaires Juridiques (Diraj). Ce document se destine autant au grand public qu’aux experts et aux décideurs politiques.
Accessible en ligne gratuitement, au même titre que les précédentes éditions, le bulletin statistique de la Direction des ressources marines (DRM) pour l’année 2024 est disponible depuis quelques jours. À travers une trentaine de pages et cinq chapitres thématiques, il synthétise les principales données liées à la pêche professionnelle, à l’aquaculture et à la perliculture. Ces données ont été recueillies auprès des professionnels du secteur par la DRM, la Direction régionale des douanes, l’Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF), la Société du port de pêche de Papeete (S3P), la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL), et la Direction de la Réglementation et des Affaires Juridiques (Diraj). Ce document se destine autant au grand public qu’aux experts et aux décideurs politiques.
Pêche palangrière : “Un dynamisme retrouvé”
L’exploration commence par la pêche palangrière, dont la flottille de navires de 13 à 25 mètres opère à l’intérieur de la Zone économique exclusive (ZEE) et cible les espèces de haute mer. “Après avoir atteint un pic historique de 75 navires en 2004, la flottille active a progressivement diminué jusqu’en 2016, ce qui a affecté la capacité de la filière à satisfaire la demande à l’export. Cependant, un renouvellement de la flotte a été amorcé depuis, atteignant un maximum de 80 navires en 2022. En 2024, la flottille a atteint un nouveau seuil avec 82 navires actifs, établissant ainsi un nouveau record, dépassant le maximum de 2022. Cette évolution témoigne d’un dynamisme retrouvé du secteur”, souligne la DRM.
En 2024, la production commerciale de thonidés s’élève à 8.790 tonnes, soit près de deux fois plus qu’en 2004 (4.962 tonnes). “Une performance remarquable” avec une augmentation de 1,3 % par rapport à 2023 (+114 tonnes). Du point de vue des espèces capturées, le thon germon reste dominant (56,9 %), bien qu’en baisse de 3 % par rapport à l’année précédente. À l’inverse, le thon à nageoires jaunes (17,9 %) connait une “progression notable” de 11 %. Le thon obèse représente 14,2 % des prises. Le conditionnement réfrigéré reste privilégié au congelé, puisqu’il concerne 99 % de la production débarquée. Enfin, 20 % de la production palangrière polynésienne est exportée (1.738 tonnes) pour 2,2 milliards de francs de recettes. “Malgré la hausse de production, les exports restent relativement stables indiquant une absorption par le marché local”, est-il précisé. Parmi les explications, le germon serait “relativement peu intéressant sur le marché international”.
Moins de pêcheurs côtiers, autant de prises
Deux types d’embarcations sont concernées par la pratique de la pêche côtière professionnelle : 24 bonitiers et 320 poti mārara, qui se concentrent à 81 % sur l’archipel de la Société (181 poti mārara recensés aux îles du Vent). Quant aux bonitiers, ils sont plus nombreux aux Marquises (11) et absents aux Australes. “En 2024, la flottille poursuit sa légère décroissance, passant de 353 à 344 navires actifs (déclarant au moins une sortie de pêche dans l’année). Cette baisse est principalement due à la diminution du nombre de poti mārara actifs qui passe de 328 en 2023 à 320 en 2024, et à la diminution continue du nombre de bonitiers, de 25 à 24”, explique la DRM. La distribution de la production réalisée par la pêche côtière est proportionnelle au nombre de navires actifs par îles : 51 % des captures pour 190 navires actifs aux îles du Vent, 22 % pour 88 navires aux îles Sous-le-Vent, 17 % pour 27 navires aux Marquises, 7 % pour 23 navires aux Tuamotu-Gambier et 3 % pour 16 navires aux Australes. Les poti mārara réalisent 85 % des captures.
S’agissant des captures déclarées, les chiffres restent stables avec 2.404 tonnes en 2024, dont 1.717 tonnes de thonidés. Entre 2023 et 2024, les chiffres varient d’une espèce à l’autre : 881 tonnes de thon à nageoires jaunes (-11 %), 459 tonnes de bonite (+17 %), 354 tonnes de thon germon (+71 tonnes), 258 tonnes de mahi mahi (-21 %). Les marlins représentent 9 % des captures. Depuis 1981, les pêcheurs côtiers peuvent compter sur les Dispositifs de concentration de poissons (DCP). En 2024, 43 DCP ont été ancrés sur plusieurs archipels, à l’exception des Marquises. Au total, 101 dispositifs sont en place dans les cinq archipels. La carte des DCP actifs est mise à jour régulièrement sur le site de la DRM. Concernant le parc d’équipement froid, 36 machines à glaces et dix chambres froides sont recensées sur le territoire.
Composition des captures déclarées en pêche côtière en 2024.
1.792 pêcheurs lagonaires
La Polynésie compte 1.792 pêcheurs lagonaires (titulaires d’une carte CAPL valide), soit 264 de moins qu’en 2023. Depuis octobre 2017, elle est payante et valable deux ans. Elle permet d’accéder aux dispositifs d’aides du Pays. En 2024, la CAPL a délivré 866 cartes de pêche professionnelle. Un pic avait été atteint en 2021 avec 1.110 délivrances. En 2024, les Tuamotu-Gambier sont en tête avec 273 cartes attribuées.
La production commerciale est estimée à 7.064 tonnes en 2023 sur la base d’enquêtes de consommation de produits lagonaires, qui incluent les poissons récifo-lagonaires, les petits pélagiques (ature, ‘ōperu), les poissons de profondeur, et les coquillages et crustacés. “L’île de Tahiti, de loin la plus peuplée de Polynésie française, est également la plus grande pêcherie avec une production annuelle de l’ordre du millier de tonnes. Toute sa production est absorbée pour satisfaire aux besoins vitaux des populations (pêche de subsistance), aux activités récréatives (pêche de plaisance) et aux activités commerciales (pêche professionnelle). Cependant, cette production n’est pas suffisante et des produits sont importés de certains atolls comme les Tuamotu de l’Ouest, qui ont développé depuis plus de 40 ans une pêcherie commerciale vouée à l’export sur Tahiti”, analyse la DRM.
Un point est consacré aux coquilles de trocas. Le marché international est en berne avec pour conséquence l’absence totale de pêche et d’exportation depuis 2023. En 2013, cette activité encadrée s’élevait à 450 tonnes. Enfin, en 2024, aucune demande d’ouverture de pêche pour les holothuries n’a été enregistrée. La diminution des captures depuis 2019 est due à l’inscription à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites) des holothuries à mamelles, qui font toutefois l’objet d’une demande d’exportation par une société dans un cadre aquacole.
L’aquaculture : “Un secteur stratégique en développement”
Autre chapitre important : l’aquaculture, qui “présente plusieurs intérêts pour la Polynésie française, tant sur le plan économique qu’environnemental et social. (...) Bien que son apport à la sécurité alimentaire demeure limité à ce jour, l’aquaculture constitue un secteur stratégique en développement”, remarque la DRM, impliquée dans plusieurs programmes.
L’occasion de faire le point sur la filière de la crevette bleue, en crise début 2024 dans la continuité des problématiques rencontrées à l’écloserie Vaia de Vairao en 2023 : “En 2024, et malgré un cycle 2024-01 sans encombre, les cycles 2024-02 et 2024-03 sont une nouvelle fois touchés par des mortalités massives impliquant une fourniture de 45 % et 84 % respectivement sur les fermes. 91 % des commandes de post-larves sont ainsi honorés en 2024. À ce jour, aucun agent pathogène, ni aucune maladie n’est impliquée dans cette crise et les investigations se poursuivent pour identifier l’origine des problèmes rencontrés”. En parallèle, la gestion de la survie des post-larves dans les fermes doit être améliorée. Des résultats encore plus difficiles à atteindre pour la production en cages lagonaires : la principale ferme de Toahotu a fermé, mais un projet-pilote est accompagné par la DRM à Hitia’a. La production totale s’élève à 116 tonnes (+33 % par rapport à 2023) pour 275 millions de francs de chiffre d’affaires associé à une hause du prix au kilo de 9,8 %. En incluant l’écloserie, la filière crevettes totalise 28 emplois à temps plein. “La production globale devrait revenir à des normes d’au moins 150 tonnes en 2025, puis augmenter progressivement avant les prochaines productions de la zone Aruhotu-Biomarine de Faratea”, prévoit la DRM à l’horizon 2027.
Concernant la pisciculture, la production de paraha pēue est stable avec une seule ferme en activité. La filière fait face à des problèmes de mortalité, notamment à cause de la ténacibaculose, des vols et de la prédation naturelle. En 2024, la survie moyenne 90 jours après la mise en cage est de 64 %. “Une régularité dans les fournitures d’alevins (quatre fois 12 000 alevins livrés/an), une augmentation de 10 % des survies en cage, ainsi qu’une augmentation du poids moyen de commercialisation (700 grammes) doivent permettre à la filière de revenir à des productions supérieures à 20 tonnes par an”, est-il estimé. À moyen terme, la DRM et ses partenaires de recherche et développement envisagent une diversification piscicole, notamment avec le Chanos chanos (ava). Depuis 2023, une ferme agricole produit aussi du barramundi (loup tropical) en aquaponie. Les perspectives de développement de l’exportation de bénitiers et de poissons d’ornement pour l’aquariophilie font également l’objet d’un suivi.
Forte chute des perles exportées
Le bulletin se referme sur la filière emblématique de la perliculture. En 2024, la surface totale exploitée reste stable avec 7.497 hectares répartis sur 27 îles. Les Tuamotu représentent 70 % de la surface autorisée, les Gambier 23 % et les îles Sous-le-Vent 5 %. “Le nombre de producteurs de perles de culture de Tahiti détenteurs de cartes a légèrement baissé et passe à 321 en 2024, soit une baisse de 3 %. Le nombre de producteurs d’huîtres perlières a subi une légère baisse, tout comme le nombre de stations de collectage. Ainsi, le total s’établit à 408, représentant une diminution de 1 % par rapport à l’année précédente”, indique la DRM. En 2024, 6,53 millions de perles ont été contrôlées, soit une chute de 29 % par rapport à l’année 2023. Arutua et les Gambier totalisent plus de la moitié de cette production.
L’exportation de perles enregistre une forte chute. “En 2024, on note une perte d’activité pour la filière avec environ 5,6 millions de perles de culture de Tahiti qui ont été exportées pour une valeur de 7 milliards de francs”, principalement vers Hong Kong et le Japon, et à un plus faible niveau vers la France et les États-Unis. “La valeur des exportations a fortement chuté par rapport à 2023 (-60 %, soit une perte de 10 milliards de francs) correspondant à une chute de 9 tonnes du poids de perles de culture de Tahiti exportées. Le prix au gramme baisse de 143 francs en 2024 pour atteindre 838 francs par gramme”. Les ventes de coquilles de nacre de Pinctada margaritifera suivent cette même tendance (-2 % en poids et -7 % en valeur), soit 1.104 tonnes et 162 millions de francs. Une hausse à signaler : en 2024, le nombre de détaillants-artisans est passé à 35, soit une augmentation de 40 % par rapport à 2023. La Polynésie compte 386 détaillants-bijoutiers.