Ruée sur les produits dérivés au PK 0 (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 17 août 2025 – Côté surf, le spectacle était au rendez-vous lors de la Lexus Tahiti Pro. Mais l’événement sportif international fait aussi tourner l’économie locale : les artisans, restaurateurs et prestataires nautiques interrogés sont satisfaits de cette édition, malgré l’absence de compétition le week-end.
Chaque mois d’août lors de l’étape polynésienne du championnat du monde de la World Surf League (WSL), l’attractivité de Teahupo’o est décuplée et le paisible village du bout de la route s’anime de plus belle. La Lexus Tahiti Pro n’a pas dérogé à la règle, de la cérémonie d’ouverture, le 6 août, aux finales, le 13 août. Trois journées complètes ont été nécessaires pour boucler la compétition, entrecoupée de quatre jours de waiting period pour attendre le retour de la houle. Si l’issue n’a pas été favorable à nos cinq champions polynésiens, l’engouement autour de l’événement a bénéficié aux professionnels locaux.
Chaque mois d’août lors de l’étape polynésienne du championnat du monde de la World Surf League (WSL), l’attractivité de Teahupo’o est décuplée et le paisible village du bout de la route s’anime de plus belle. La Lexus Tahiti Pro n’a pas dérogé à la règle, de la cérémonie d’ouverture, le 6 août, aux finales, le 13 août. Trois journées complètes ont été nécessaires pour boucler la compétition, entrecoupée de quatre jours de waiting period pour attendre le retour de la houle. Si l’issue n’a pas été favorable à nos cinq champions polynésiens, l’engouement autour de l’événement a bénéficié aux professionnels locaux.
Des ventes “multipliées par trois ou quatre”
Au PK 0, sous un chapiteau stratégiquement installé au pied de la passerelle piétonne, les artisans confirment l’affluence et les achats dès la compétition Open et les Trials. “On est là depuis le 12 juillet, et jusqu’au 31 août. C’est une première expérience aussi longtemps à Teahupo’o. Ça a vraiment été fructueux. Il y a eu du monde avec un portefeuille plus élevé, notamment au niveau des touristes qui viennent aussi par rapport aux JO. On est très contents : ça fait plaisir de travailler comme ça ! On n’avait pas aussi bien vendu nos produits depuis le Covid. On a multiplié nos ventes par trois ou quatre par rapport à Vairao, où nous exposons habituellement”, indiquent Myriam et Taro Lucas.
Pour la dernière journée de compétition, Mareva Orbeck – qui n’est autre que la grand-mère la jeune et talentueuse surfeuse Kelia Gallina ! – avait planté son parasol et son stand directement devant chez elle, à la pointe Fare Mahora. “C’est plus pratique et je suis plus visible sur le chemin, donc je fais plus de ventes. Les acheteurs, ce sont des visiteurs qui viennent prendre un taxi-boat, assister à la cérémonie ou essayer de croiser des surfeurs”, confie l’artisane spécialisée dans la confection de bijoux en coquillages.
“On a reçu énormément de visiteurs, beaucoup de touristes européens et américains. Ils apprécient la nature luxuriante, le côté authentique avec les barraques, la gentillesse des gens”, poursuit la présidente du comité du tourisme de Taiarapu-Ouest, Bernadette Taputu-Wasna, dont les artisans affiliés ont bénéficié d’un terminal de paiement électronique (TPE) permettant d’accepter les règlements par carte. Un atout quand les distributeurs automatiques de billets (DAB) les plus proches se situent entre 8 et 18 km, à Vairao ou à Taravao. Les ventes de produits dérivés ont particulièrement bien fonctionné, au point que certains tee-shirts aux couleurs de l’événement se sont retrouvés en rupture de stock.
Fidèle au rendez-vous depuis la “Gotcha” en 1998, le restaurant du PK 0 a fait le plein. “On est carrément satisfait !” reconnait le propriétaire, Elvis Parker. “On s’était préparé : j’ai agrandi la terrasse pour retirer les chapiteaux et j’ai ajouté des toilettes extérieures. Je peux attabler 60 personnes en plus. Entre l’après-JO et les compétitions de juillet-août, on a du monde ! C’est multiplié par trois en sachant que pendant la compétition, on ouvre le midi et le soir, ce qui fait un service en plus.”
Le charme de l’artisanat en plein air avec Mareva Orbeck.
Les barraques des forains de Teahupo’o, fidèles au rendez-vous.
Les forains plus mitigés
Bilan positif chez les forains aussi, quoiqu’un peu plus mitigé, comme nous l’a indiqué Lesta Parker, référent des barraques en bord de mer, traditionnellement associées à l’événement : “On est contents, mais je pense que l’absence de parking devant les stands, ça nous a freinés. On a constaté que moins de locaux étaient venus manger. C’était aussi très calme le soir. L’organisation des deux journées de tū’aro le dimanche par la commune, c’était super : ça a rassemblé la population de Teahupo’o et ça a attiré des touristes, et donc des consommateurs. Ça a permis de compenser !”
Depuis environ deux mois, le stationnement en bord de route est effectivement interdit dans le secteur du PK 0 pour des raisons de sécurité. Cette décision municipale qui s’applique toute l’année fait les affaires de Patrick Ng Pao, qui a aménagé son terrain en parking payant depuis déjà quelques années. “On a une capacité d’accueil de 40 voitures environ. Des taxis-boats et des riverains louent au mois, et le public à la journée ou à la demi-journée pour 500 à 300 francs. On peut accueillir jusqu’à 200 voitures à l’arrière, si besoin, les jours de forte affluence”, explique-t-il, conscient que cette nouvelle habitude ne fait pas l’unanimité parmi les usagers.
“Les bateaux ont bien tourné”
Outre le traditionnel logement chez l’habitant et les pensions de famille, les prestataires nautiques ont eux aussi bien travaillé. Entre la marina de Teahupo’o, le débarcadère du PK 17 et la pointe, le public avait l’embarras du choix comme point de départ pour se rendre à la vague. Aux commandes de son bateau bleu reconnaissable entre tous, Cindy Otcenasek est satisfaite : “C’était une belle année et un très bon événement, comme d’habitude. On a eu de bonnes conditions météo, ce qui était appréciable, à la fois les vagues et le soleil. Il y a toujours des gens intéressés pour aller au spot de surf, même en semaine. C’était peut-être moins full que ce qu’on aurait pu faire en week-end, mais les bateaux ont bien tourné et c’est ce qui compte. Comme chaque année, l’accès est régulé par la Water Patrol et l’organisation. On était limité à 12 prestataires dans la zone la plus en bas. On faisait des rotations pour tourner entre nous et ça s’est bien passé”.
À l’échelle du Pays, les retombées économiques globales de la précédente édition de la Tahiti Pro seraient de l’ordre de 190 millions de francs.
Entre la houle monumentale et la compétition, les taxis-boats ont été gâtés (Crédit : Wendy Cowan).