10 ml de vinaigre injectés à l’aide d’une seringue suffisent (Crédit : Théo Guillaume).
Tahiti, le 2 septembre 2025 – Pour tenter de contenir la prolifération des taramea, des résidents de Moorea ont participé à une journée de sensibilisation à Temae, lors de laquelle 53 étoiles de mer mangeuses de corail ont été éliminées par de simples injections de vinaigre. Une technique qui a fait ses preuves au Vanuatu, ou encore en Australie sur la Grande Barrière de corail.
Présentes dans la zone tropicale du bassin indopacifique, les taramea ou “couronnes d’épines” sont des étoiles de mer imposantes et venimeuses qui raffolent du corail, contribuant ainsi à sa régénération. Lorsqu’elles sont présentes en trop grande quantité, elles peuvent représenter une menace pour le récif corallien déjà exposé à d’autres formes de dégradation, comme le blanchissement ou l’accroissement des algues, en sachant qu’un individu adulte peut dévorer jusqu’à 10 m2 de coraux par an.
En Polynésie, des vagues de prolifération de taramea sont observées depuis plusieurs décennies. Ces derniers mois, les signalements s’accumulent à Moorea, comme l’ont constaté Théo Guillaume, biologiste marin et photographe, et Marie Barillé, instructrice d’apnée, déterminés à agir. “Des amis de Marie qui vivent autour de Temae lui avaient rapporté la présence importante de taramea dans le lagon. Il y a trois semaines, on s’est rendu sur la partie sauvage du site, où notre plongée nous a permis d’observer plusieurs taramea sur une petite zone. Nous avons croisé Vana, un habitant, qui nous a confirmé le problème, en nous parlant aussi des risques de piqûres pour les enfants”, explique le jeune homme.
Présentes dans la zone tropicale du bassin indopacifique, les taramea ou “couronnes d’épines” sont des étoiles de mer imposantes et venimeuses qui raffolent du corail, contribuant ainsi à sa régénération. Lorsqu’elles sont présentes en trop grande quantité, elles peuvent représenter une menace pour le récif corallien déjà exposé à d’autres formes de dégradation, comme le blanchissement ou l’accroissement des algues, en sachant qu’un individu adulte peut dévorer jusqu’à 10 m2 de coraux par an.
En Polynésie, des vagues de prolifération de taramea sont observées depuis plusieurs décennies. Ces derniers mois, les signalements s’accumulent à Moorea, comme l’ont constaté Théo Guillaume, biologiste marin et photographe, et Marie Barillé, instructrice d’apnée, déterminés à agir. “Des amis de Marie qui vivent autour de Temae lui avaient rapporté la présence importante de taramea dans le lagon. Il y a trois semaines, on s’est rendu sur la partie sauvage du site, où notre plongée nous a permis d’observer plusieurs taramea sur une petite zone. Nous avons croisé Vana, un habitant, qui nous a confirmé le problème, en nous parlant aussi des risques de piqûres pour les enfants”, explique le jeune homme.
Vinaigre ou jus de citron
Des campagnes de ramassage ont été réalisées dans plusieurs îles par le passé. Les injections de vinaigre ont aussi fait leurs preuves à l’international, à l’image des actions menées en Australie par la Fondation pour la Grande Barrière de corail avec un équipement semblable à une flèche sous-marine reliée à un réservoir. Dimanche 31 août, c’est cette technique simplifiée qui a été menée à Moorea, à l’initiative du duo parvenu à rassembler une petite dizaine de personnes autour de cette action citoyenne. “Pour neutraliser les taramea, on a utilisé du vinaigre blanc et des seringues, ce qui permet d’éviter de toucher l’étoile de mer. Trois injections de 10 ml suffisent”, indique Théo Guillaume.
Cette approche, qui intéresse aussi la municipalité et la Direction de l’environnement, s’inspire notamment des recherches publiées en 2015 par une équipe de scientifiques, dont Suzanne Mills, présente sur place. “Au Vanuatu, l’injection de vinaigre ou de jus de citron s’est révélée efficace : les taramea meurent en 24 heures, ce n’est pas cher et ce n’est pas nocif pour l’environnement, ni pour les prédateurs naturels”, précise la directrice d’études à l’École pratique des hautes études (EPHE), basée au Criobe.
Trois spécimens ont été disséqués pour être étudiés.
Poursuivre les recherches
Au total, 53 taramea ont été éliminées sur une surface de 6 hectares. Trois ont été collectées et disséquées pour poursuivre les recherches autour de la maturité des gamètes. “Les taramea seraient fertiles une fois par an pendant trois mois, donc ce serait intéressant de déterminer quand tombe cette période de reproduction pour dire aux gens quand il faut éviter de manipuler les taramea afin de limiter les risques de prolifération”, poursuit la biologiste. D’autres questions entourent cette espèce et ses rares prédateurs, tels que le pū (conque) ou les balistes (‘ō’iri).
Grâce au soutien de deux pharmacies et d’une clinique vétérinaire, des kits de seringues et de vinaigre qui ont été remis aux participants pour leur permettre de continuer à agir en cas de besoin, pas pour éradiquer les taramea, mais bien pour contenir leur prolifération. Pour Teihotu, membre de la Aimeho Surf Association, le bilan est positif : “La logistique est plus simple que le ramassage, qui suppose de les déplacer sans se blesser, puis de les enterrer. Après avoir injecté le vinaigre, on retourne la taramea qui pourra nourrir des poissons en mourant. Je vais pouvoir le faire facilement devant chez moi”.
“Un grand merci aux habitants de Temae et de Moorea qui se sont mobilisés en faveur de la protection de leur récif”, conclut Théo Guillaume, prêt à organiser d’autres initiatives similaires selon les demandes.