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​Colère au lycée de Taravao après l’agression d’une enseignante


PAPEETE, 14 décembre 2018 - Un élève de seconde qui avait agressé une enseignante de SPC a écopé vendredi d’une sanction disciplinaire de 14 jours d’exclusion. Plusieurs enseignants sont montés au créneau le jour même pour critiquer la faiblesse de cette décision.
 
"Quel message envoie-t-on à nos élèves ? On peut taper sur les professeurs et 14 jours après on est de retour au bahut ?" Vendredi matin, peu après ce conseil de discipline c’est l’incompréhension et la colère qui régnaient parmi le personnel enseignant du lycée polyvalent de Taiarapu Nui à Taravao. Une centaine de professeurs étaient réunis pour faire part de leur mécontentement. La formation disciplinaire venait de proposer de sanctionner par une exclusion temporaire un élève de seconde, après l’agression de sa professeure.

Le 3 décembre dernier, un élève de seconde a frappé au visage son enseignante durant le cours parce qu’elle venait de lui confisquer son téléphone portable. La professeure de Sciences physique-chimie (SPC) avait le dos tourné lorsque l’élève a fait part de sa colère. Lorsqu’elle s’est retournée, il était face à elle pour lui donner un coup de poing au visage.

Blessée à la mâchoire, l’enseignante a été jugée médicalement en état d’Incapacité temporaire de travail (ITT) de six jours. "La blessure la plus grave, explique un de ses collègues, elle est morale. Et elle se trouve renforcée par la faiblesse de la sanction disciplinaire décidée en conseil de discipline."

A Taravao, dans cet établissement scolaire de 1200 élèves, nombreux sont ceux des 140 enseignants qui auraient souhaité une exclusion définitive : "On a régulièrement à subir des provocations et des insultes, de la part des élèves. Mais jamais il n’y avait eu un tel passage à l’acte."

"On attend de la ministre qu’elle acte à l’encontre de cet élève une sanction d’exclusion définitive de l’établissement, explique Temarama Varney, le secrétaire général du syndicat enseignant UNSA. C’est habituellement la sanction pour ce genre d’agressions."

La sanction décidée par le conseil de discipline n’est en effet qu’une proposition. En dernier ressort, c’est la ministre de l’Education, Christelle Lehartel, qui devra déterminer le sort de cet élève de seconde. Le personnel enseignant du lycée de Taiarapu Nui attend d’elle une décision "ferme et exemplaire", insiste Temarama Varney. "On souhaite cela eu égard à notre collègue, mais aussi pour que le message soit clair envers les élèves".

Rédigé par JPV le Vendredi 14 Décembre 2018 à 13:56 | Lu 5989 fois