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​"On attend des assurances de la Présidence" à la Direction des transports


PAPEETE, 10 décembre 2018 - Les agents grévistes de la Direction des transports terrestres et la poursuite de leur mouvement de grève sont suspendus lundi à l’issue d’un entretien programmé en fin d’après-midi entre Edouard Fritch et Jean-Marie Yan Tu, le secrétaire général du syndicat A Tia I Mua.
 
Après une semaine de débrayages dont la conséquence est une cessation totale de l’activité de traitement des dossiers, sur les piquets de grève de la Direction des transports terrestres, lundi matin, la détermination à ne rien lâcher se lit sur les visages.

L’ambiance est détendue, sous la grande bannière A Tia I Mua, installée au rez-de-chaussée du bâtiment A de la DTT, avenue Pomare V. Mais la vingtaine d’agents présents se disent prêts pour une grève qui durera "le temps qu’il faudra". Au coin de la rue, on peut lire le slogan "Celui qui n’a pas le courage de se rebeller n’a pas le droit de se lamenter", écrit en grosses lettres et plaqué sur une baie vitrée de ce même bâtiment A.  

Depuis sept jours maintenant, la cessation d’activité est totale du côté de Pirae et des trois inspecteurs titulaires dont la présence est indispensable pour les épreuves du permis de conduire. Dans le bâtiment A de la DTT, André Putoa, seul agent non-gréviste, réceptionne les dossiers des usagers durant les heures d’ouverture du service, sans pouvoir les traiter. Pour le reste, les locaux sont déserts.

C’est dans ce contexte qu’une rencontre est prévue vers 16 heures à la Présidence, entre Edouard Fritch et Jean-Marie Yan Tu, le secrétaire général de la confédération syndicale A Tia i Mua. La poursuite du mouvement de grève est suspendue aux engagements que pourra faire le chef de l’exécutif. Pour les agents grévistes, l’unique avancée attendue, face à leur principale revendication, est l’assurance du remplacement de la chef de service en poste depuis le 1er septembre dernier, Florida Lai : "Que le président consente à sortir cette dame de la Direction des transports, insiste Jean-Paul Urima, le secrétaire général de la Fédération de rassemblement des agents de l’administration de Polynésie (FRAAP), c’est la seule solution. Aujourd’hui, on en est arrivé à un point de non-retour. On attend des assurances de la Présidence." Ils reprochent à leur chef de service des méthodes de management autoritaires, un sens peu développé de la communication et un manque de compétences. 

Interrogé lundi matin, René Temeharo, le ministre de tutelle réfute ces accusations. Pour lui l'origine de ce mouvement tient à "un problème de personne" et "rien ne justifie aujourd'hui, la tête de la directrice. Elle n'a pas fait d'erreurs dans le fonctionnement, dans ses décisions. Il faut que le chef de service fasse des erreurs pour qu'il ne soit plus à son poste. Donc, j'ai estimé, à ce moment-là, que c'était un problème de personne. Il faut donner la preuve concrète pour justifier son remplacement".

Une position déjà exprimée en fin de semaine dernière lors d’une conférence de presse. Pour le ministre de l’Equipement "la solution serait de se retrouver autour d'une table pour qu'on puisse échanger ". Mais cette perspective est rejetée par les grévistes, le directeur de cabinet du ministre n’étant autre que le compagnon de Florida Lai, Timi Wong Yut. Cette situation est peu propice, selon eux, à la bonne écoute de leur principale revendication.

Mais pour Jean-Marie Yan Tu, "une semaine de grève, ça commence à bien faire". Cette entrevue est programmée depuis avant le déclenchement de la grève à la DTT. Le syndicaliste doit y aborder la situation problématique d’un autre service de l’administration. Pour ce qui concerne la DTT, "je fais confiance dans le bon sens politique du président. Je pense qu’il saura voir où est l’intérêt général dans cette affaire, explique-t-il optimiste peu avant l’entretien. L’issue de cette rencontre pourrait sonner la fin de la grève aux transports terrestres.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 10 Décembre 2018 à 15:37 | Lu 1618 fois