Tahiti Infos

180 secondes chrono pour séduire avec sa thèse


Hirohiti Raapoto, le vainqueur de l’édition 2019 de « Ma thèse en 180 secondes ».
Hirohiti Raapoto, le vainqueur de l’édition 2019 de « Ma thèse en 180 secondes ».
Tahiti, le 2 mars 2020 - Pour la seconde année consécutive, l’Université de la Polynésie française et l’école doctorale du Pacifique organisent l’épreuve régionale du concours "Ma thèse en 180 secondes", le 11 mars dans un amphithéâtre de l’Université. Quatre doctorants polynésiens ont accepté cette année de relever ce difficile challenge en présentant leurs travaux de thèse en trois minutes chrono.


Tels les trois mousquetaires, ils sont quatre ! Quatre doctorants polynésiens qui ont décidé de batailler avec verve à coup de verbes et de bons mots lors de la finale régionale du concours "Ma thèse en 180 secondes", qui se tiendra le 11 mars dans les locaux de l’Université de la Polynésie française.

Pendant trois minutes et pas une de plus, les quatre thésards, tous en seconde année de thèse à l’Ecole doctorale du Pacifique, vont se succéder pour tenter de se qualifier pour la demi-finale nationale de ce concours qui aura lieu à Paris à la mi-avril, puis pourquoi pas pour la finale, voire même la finale internationale.

Pour gagner leur premier ticket, ils devront soit convaincre le jury polynésien, composé de personnalités des médias, de la culture et bien sûr du monde de la recherche, soit le public présent venu les écouter dans l’amphithéâtre.

Et pour séduire le jury ou le public, les quatre doctorants devront faire preuve de prestance et montrer leurs talents de beaux parleurs. Initié pour la première fois en 2008 par l’Université du Queensland en Australie, cet exercice est loin d’être aisé. Outre le maniement du verbe, les prétendants devront savoir captiver l’assemblée sur des sujets par forcément faciles d’accès pour le commun des mortels, souvent complètement profanes devant les problématiques abordées dans les sujets de thèse. Toute la difficulté réside dans le fait de rendre intéressants et compréhensibles au plus grand nombre des sujets complexes et très pointus.

Une théâtralisation

De gauche à droite : Vateanui Sansine, Franck Lucas, Nabila Gaertner-Mazouni et Patrick Capolsini.
De gauche à droite : Vateanui Sansine, Franck Lucas, Nabila Gaertner-Mazouni et Patrick Capolsini.
Pour cela, il n’y a pas de place à l’improvisation. Les thésards répètent avec des coachs comme de véritables acteurs qui préparent leur rôles sur scène. "Cela fait plusieurs jours que je m’entraîne, c’est assez difficile car il faut travailler sur le fond et sur la forme", explique Vateanui Sansine, qui avoue être très motivé par ce défi. "Cela peut vraiment m’aider pour la suite de mon parcours", poursuit le jeune chercheur.
Car effectivement, cet exercice de 180 secondes, mêlant à la fois synthèse et vulgarisation, peut se révéler très bénéfique.

"Cet exercice va aider le doctorant à lever ses doutes, il va pouvoir prendre du recul et prendre le temps de la réflexion, de voir si c’est cohérent. Cela pourra l’aider à avoir un déclic pour faire son plan et à être plus serein (…). La thèse n’est pas une fin en soi, il faut penser à l’après thèse, se faire connaître des milieux économiques, professionnels… pour trouver un travail (…)", précise Franck Lucas, le directeur de l’école doctorale du Pacifique.

Et l’intérêt de cet exercice d’éloquence scientifique de trois minutes ne s’arrête pas là et aide au rayonnement de la Polynésie et de son université. "Les doctorants sont un peu comme nos ambassadeurs sous une forme atypique (…)", précise le directeur de l’école doctorale du Pacifique.
Point de vue soutenu par Nabila Gaertner-Mazouni, la vice-présidente de la commission recherche de l’Université, pour qui il est important de faire connaître les thèses des étudiants polynésiens. "La Polynésie française est un laboratoire d’expérimentation, il y a de grands défis liés aux changements climatiques. C’est vraiment une opportunité à saisir en matière de recherche."

Les quatre doctorants :

Alain Barrere Monserisier
Titre de la thèse : Handicap et gouvernance des entreprises en Polynésie française.
Simon Desprez
Titre de la thèse : Littérature de jeunesse polynésienne et discussion à visée philosophique bilingue.
Mathilde Maslin
Titre de la thèse : Etude de la ressource en éponge Dactylospongia metachromia pour une production durable.
Vateanui Sansine
Titre de la thèse : Réalisation d’un outil de prévision de production solaire pour la modélisation et l’optimisation système d’un micro-réseau isolé de cogénération intelligente d’électricité et de froid en Polynésie.

Infos pratiques:
Mercredi 11 mars à 14 heures
À l’UPF, Amphi A2
Entrée libre
Remise des prix à 15H30

le Lundi 2 Mars 2020 à 17:10 | Lu 1371 fois