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Moustiques : la menace du zika s’éloigne, celle de la dengue se ravive


PAPEETE, mardi 4 mars 2014. Le dernier bulletin de veille sanitaire publié ce mardi confirme une décroissance généralisée de l’épidémie de zika sur l’ensemble du territoire et ce, en dépit, de la persistance de cas isolés dans certaines îles des Australes et des Marquises, les derniers archipels polynésiens à avoir été atteints par ce virus transmis par les moustiques. Depuis début octobre 2013, 8 583 cas suspects de zika ont été signalés par les professionnels de santé du réseau sentinelle. L'extrapolation de ces cas suspects à l'ensemble du territoire permet d’estimer à près de 30 000 le nombre de patients ayant consulté pour une contamination par le zika soit environ 11% de la population. Au final, le nombre total de personnes atteintes par ce virus, le plus souvent bénin et parfois même imperceptible est certainement encore beaucoup plus élevé car une grande partie des patients infectés ne sont pas allées consulter de médecin.

L’épidémie de zika est donc entrée en phase de retrait sensible en Polynésie française après avoir sévi durant 17 semaines et l’on peut estimer au vu des chiffres de cette épidémie que la population polynésienne, dans sa grande majorité, est désormais immunisée contre ce virus. «Il y a quelques cas où des personnes semblent faire des rechutes dues au zika, mais il ne s’agit pas d’une nouvelle contamination» précise le docteur Henri-Pierre Mallet du Bureau de veille sanitaire. La décroissance de l’épidémie de zika devrait permettre aussi de stopper les cas de complications qui ont atteint certains patients. 73 personnes ont présenté des complications potentiellement liées à l’infection de zika, dont 42 cas de syndrome de Guillain-Barré, nécessitant des soins de suite et de rééducation fonctionnelle parfois lourds.


LA DENGUE PERSISTE

Mais, si le zika devrait être bientôt une épidémie bouclée en Polynésie, la persistance de la dengue sur le territoire inquiète les professionnels de santé, particulièrement la résistance du sérotype dengue 3. L’épidémie de dengue en cours en Polynésie française, avec co-circulation des sérotypes 1 et 3 a été déclarée il y a désormais un an, le 6 février 2013. Au 28 février 2014, le nombre total de cas confirmés de dengue rapportés depuis le début de l'épidémie est de 1 741. On estime entre 12 900 et 26 800 le nombre de patients ayant consulté un médecin pour une suspicion de dengue au cours des 12 derniers mois. Actuellement la majorité des cas positifs déclarés (entre 30 à 40 par semaine) proviennent de Tahiti et des Îles sous le Vent : au début de l’épidémie l’an dernier le Bureau de veille sanitaire comptabilisait en moyenne moins de 10 cas confirmés hebdomadaires.

A la fin de l’année 2013, le pic de l’épidémie de dengue semblait atteint avec entre 70 à 100 cas confirmés de dengue par semaine au mois de décembre. Mais, après une phase de décroissance assez nette, l’épidémie persiste et le Bureau de veille sanitaire enregistre plusieurs dizaines de cas encore chaque semaine. Autre signe de cette persistance : la dengue de type 3 sévit également dans plusieurs autres états du Pacifique : au Vanuatu et à Fidji, dans le Queensland en Australie. Et des cas suspects de dengue sont apparus aux îles Cook, aux Kiribati et à Tonga. Autant de signes qui indiquent que la circulation du virus de la dengue reste très active dans le Pacifique.

Moustiques : la menace du zika s’éloigne, celle de la dengue se ravive

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 4 Mars 2014 à 14:48 | Lu 1338 fois