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Procès à Paris à l'automne des "irradiés d'Epinal"


Procès à Paris à l'automne des "irradiés d'Epinal"
PARIS, 16 février 2012 (AFP) - Deux radiothérapeutes et un radiophysicien mis en cause dans l'affaire des surirradiés d'Epinal comparaîtront à l'automne devant le tribunal correctionnel de Paris pour homicides et blessures involontaires, ainsi qu'omission de porter secours, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Seront également jugés l'hôpital d'Epinal, en tant que personne morale, sa directrice de l'époque, l'ancienne directrice de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) des Vosges et l'ex-directeur de l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de Lorraine, pour le seul délit d'omission de porter secours.

Il est par ailleurs reproché aux trois praticiens d'avoir détruit des preuves, délit pour lequel ils sont également renvoyés devant le tribunal correctionnel.

Le procès devrait se tenir sur six semaines durant les mois de septembre, octobre et novembre.

Au moins 5.500 personnes ont été victimes de surirradiations au centre hospitalier Jean-Monnet, entre 1987 et 2006, faisant de l'affaire d'Epinal le plus grave accident de radiothérapie recensé en France.

Parmi ces victimes, 24 ont été très fortement irradiées pendant le traitement d'un cancer de la prostate entre mai 2004 et août 2005, dont au moins cinq sont décédées des suites des surdoses.

Deux causes ont été identifiées à l'origine des surirradiations.

Il s'agit, d'une part, une modification erronée des paramètres techniques lors du passage à une nouvelle génération d'appareils, en 2004. Selon les juges, ce passage n'a fait l'objet, au sein du service de radiothérapie, d'aucune préparation, sans calendrier et sans la moindre concertation.

D'autre part, la non-prise en compte de doses d'irradiations de contrôle, dites "matching", lors des séances de traitement des patients, a provoqué une deuxième cohorte de centaines de surirradiés à partir de 2006. Pour les juges, cette dose a été négligée dans l'étude dosimétrique, le physicien ayant affirmé qu'elle était négligeable.

Conformément à un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), rendu lors de l'instruction, les juges ont par ailleurs relevé une absence de réaction de l'ARH et de la DDASS au début de l'affaire.

Les patients ont été, en effet, informés tardivement des surirradiations, alors que médecins et autorités avaient été mis au courant des différents dysfonctionnements et de leurs conséquences.

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Rédigé par () le Jeudi 16 Février 2012 à 06:02 | Lu 407 fois