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L’aéroport de Tanna, connecté au réseau électrique, se met aux normes internationales


L’aéroport de Tanna, connecté au réseau électrique, se met aux normes internationales
PORT-VILA, jeudi 31 mai 2012 (Flash d’Océanie) – Sato Kilman, Premier ministre de Vanuatu, a inauguré en milieu de semaine les équipements d’éclairage électrique de l’aéroport de Whitegrass (Tanna, Sud de l’archipel) et de sa région, achevés par la société Unelco (filiale du groupe français Suez)
Cette cérémonie, qui a eu lieu en présence du directeur de cette société, ainsi que plusieurs membres du gouvernement et chefs coutumiers et provinciaux locaux, achève des travaux qui avaient commencé l’an dernier et avaient bénéficié du soutien d’une partie des propriétaires fonciers locaux, dont les villages bénéficient aussi de ces travaux d’extension du réseau électrique.
L’aéroport de Tanna est dorénavant relié, pour la première fois de son histoire, au réseau électrique de l’île.
Ces travaux font suit à un accord signé en juillet 2011 entre le gouvernement de Vanuatu et la société Unelco.
Cette connexion doit permettre à l’aéroport de Tanna de se mettre aux normes internationales, ouvrant ainsi la voie à une potentielle certification pour un trafic international sur cette île qui abrite le volcan Yasur, attraction touristique (et donc source de revenus) majeure et volcan réputé comme étant l’un des plus accessibles au monde.
L’aéroport de Tanna-Whitegrass avait été rénové et agrandi sur financement français (Agence Française de Développement, pour 2,3 millions d’euros et des travaux achevés en 1998), pour le mettre aux normes d’atterrissage d’un appareil de type ATR-42, que la compagnie nationale Air Vanuatu a depuis acquis.
Ce raccordement électrique devrait aussi bénéficier à une école proche, le collège régional de Taféa, rapporte la presse locale.
L’accord signé entre le gouvernement de Vanuatu et Unelco porte sur un investissement de l’ordre d’une centaine de millions de Vatu (environ 790.000 euros).

Cette signature portant sur une concession d’extension de réseau fait suite à une autre, mi-juillet 2011 : le gouvernement de Vanuatu et Unelco avaient alors signé un accord en vue d’étendre le réseau électrique produit par l’une de ses centrales thermiques, située à Lakatoro (chef-lieu administratif de l’île de Mallicolo, Nord de l’archipel).
Selon cet accord, la société pourra étendre son réseau de connexion et ensuite de distribution et d’exploitation sur une zone atteignant la petite île de Vao, une vingtaine de kilomètres plus loin.
Le protocole d’accord a été signé par le Premier ministre Sato Kilman (lui-même originaire de cette région) et Philippe Mehrenberger, directeur général d’Unelco-Vanuatu.


Bataille judiciaire sur le contrat de Luganville

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Cette société française exploite aussi plusieurs réseaux en milieu urbain, à commencer par celui de la capitale Port-Vila.
Mi-décembre 2010, toutefois, le groupe américain Pernix, spécialisé dans la construction et l’exploitation de réseaux et infrastructures électriques, a annoncé la signature d’un accord avec le gouvernement de Vanuatu en vue de la reprise de l’exploitation et de la gestion du réseau de la seconde ville de l’archipel, Luganville (île d’Espiritu Santo, Nord Vanuatu), jusqu’ici exploité par Unelco.
La société était candidate au renouvellement de sa concession, mais n’a pas été retenue.
Cet accord est qualifié de « temporaire » à compter du premier janvier 2011 et devrait initialement concerner une période de huit mois pour un réseau dont l’alimentation est actuellement assurée à la fois par une centrale thermique et par un petit barrage hydroélectrique.
« Pendant cette période, le groupe Pernix et le gouvernement de Vanuatu négocieront un contrat à plus long terme », précise le groupe.
« Nous sommes ravis de pouvoir poursuivre l’expansion de nos opportunités en matière de génération et de distribution de courant dans le Pacifique », avait réagi par voie de communiqué le directeur général du groupe, Nidal Z. Zayed, qui affirmait sa volonté de « continuer à rechercher d’autres opportunités pas seulement à Vanuatu, mais ailleurs dans la région ».
Mais Unelco avait contesté la procédure d’octroi de ce contrat en attaquant le gouvernement de Vanuatu devant la justice locale.
Un Premier jugement en Cour Suprême avait en défaveur de la société française.
Mais le 4 mai 2012, la Cour d’Appel de Vanuatu, saisie de cette affaire, a statué en faveur d’Unelco, en demandant en substance une révision de la procédure mise en cause et un nouveau procès devant la Cour Suprême, dont la date n’a pas encore été annoncée.
Le litige portait sur la date limite de dépôt des offres de la part des parties en concurrence.

(texte complet du jugement en Anglais à l’adresse suivante:http://www.paclii.org/vu/cases/VUCA/2012/2.html)

Pernix possède déjà des filiales de production et d’exploitation en Micronésie (Marianne du Nord) et plus récemment à Fidji, où il contrôle (grâce à une concession de vingt ans signée en 2003) les deux centrales thermiques diesel de l’île principale de Viti Levu (celles de Kinoya [qui alimente la capitale Suva] et celle de Vuda [Ouest de l’île principale, proche de l’aéroport international de Nadi]).
Pernix (anciennement connu sous le nom de Telesource) avait aussi décroché en 2007 le contrat de construction pour le nouveau complexe diplomatique de l’ambassade des États-Unis, inauguré en juillet 2011 sur une superficie construite de quelque cinq mille cinq cent mètres carrés dans la proche banlieue de Suva.


Nouveaux accords aériens France-Vanuatu à l’étude depuis 2009

L’aéroport de Tanna, connecté au réseau électrique, se met aux normes internationales
En octobre 2009, avec la livraison du premier ATR-72 à Air Vanuatu, combinée à l’achèvement d’une dernière phase de travaux pour plusieurs de ses pistes hors capitale, l’archipel de Vanuatu envisageait de toiletter ses accords aériens avec l’un de ses plus proches voisins, la Nouvelle-Calédonie.
Pierre angulaire de cette volonté : le fait que ces nouveaux aéroports, remis à niveau aux normes internationales, sur les îles de Santo, de Tanna, de Pentecôte et d’Ambrym, considérés comme les principales destinations touristiques de cet archipel (hors capitale et île principale de Vaté) sont désormais autant de destinations potentielles directes pour un tourisme régional en provenance d’une collectivité française considérée comme recelant l’un des pouvoirs d’achat les plus élevés de la zone.
L’aéroport de Tanna-Whitegrass, qui a lui aussi été remis à niveau à la fin des années 1990, sur financement français, ferait aussi partie du paquet envisagé.
Jusqu’ici, le seul point d’entrée était l’aéroport de Port-Vila-Bauerfield.
Les gouvernements et services de l’aviation civile français et vanuatuan envisageaient alors de reprendre leurs discussions concernant les accords aériens qui pourraient donner compétence internationale à ces nouveaux aéroports provinciaux, ouvrant ainsi la voie à des vols directs entre la Nouvelle-Calédonie et les îles les plus touristiques de Vanuatu.
Ces îles sont notamment celle de Tanna (où se trouve l’un des volcans en activité les plus accessibles au monde) et de Pentecôte (où se tient chaque année le « Saut du Gol », tradition ancestrale au cours de laquelle des hommes se jettent, chevilles attachées à des lianes, d’une tour de bois de plusieurs dizaines de mètres de hauteur).
Le projet d’agrandissement de l’aéroport de Pékoa (qui dessert la ville de Luganvlle, sur l’île d’Espiritu Santo, Nord de l’archipel), auquel l’AFD a apporté quelque cinq millions d’euros, a été inauguré en août 2006.
À l’époque, une réflexion avait aussi été engagée par la compagnie aérienne nationale, Air Vanuatu, afin de mettre en place une première ligne internationale entre Brisbane, Honiara (îles Salomon) et Santo.
L’Agence Française de Développement (AFD) a une nouvelle fois participé à ces remises à niveau pour les trois projets, dont un est déjà arrivé à terme, à Lonorore, sur l’île de Pentecôte (Nord-est de l’archipel) et a été inauguré en juillet 2009 par le Premier ministre de Vanuatu, alors Edward Natapei et l’ambassadrice de France en poste à l’époque dans cet archipel, Françoise Maylié.
Outre le financement du projet de Pentecôte, l’enveloppe annoncée de quelque 4,4 millions d’euros devrait aussi couvrir le coût de travaux de même nature (en cours d‘achèvement), sur un autre aéroport dit « secondaire » de Vanuatu, celui de Longana (île d’Ambae, au Nord de Pentecôte)
« Le désenclavement des îles secondaires est considéré aujourd’hui comme une priorité forte par les autorités de Vanuatu afin de développer leur potentiel économique et touristique. En contribuant à l’amélioration des infrastructures aéroportuaires, la France a répondu à cette priorité mais également aux besoins des populations qui souhaitent disposer de moyens de transport fiables et réguliers, notamment aériens », estimait alors l’ambassade de France.
Les travaux ont notamment concerné une réfection de la piste et une mise aux normes de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, afin de permettre aussi l’atterrissage en règle d’avions ATR ou Dash 8 de type régional.
Au cours des quinze dernières années, des travaux de réfections et de mise aux normes ont également eu lieu sur financement français AFD, d’abord sur l’aéroport de Tanna-Whitegrass (en 1996-1998 pour 2,3 millions d’euros, sud de l’archipel, île où se trouve aussi l’une des plus importantes attractions touristiques de Vanuatu, le volcan actif Yasur).
« L’aéroport de Lonorore bénéficiera directement à des populations éloignées des centres d’activités et administratifs. Il permettra de renforcer la cohésion sociale, encouragera le développement d’activités économiques rentables et permettra d’améliorer les conditions de vie des habitants de l’île par l’accès facilité aux services publics tels que la santé ou l’éducation », estimait alors l’ambassade de France.
La société Air Vanuatu (première compagnie aérienne internationale de Vanuatu depuis son accession à l'indépendance en 1980) a été créée fin 1987 et relie depuis cet archipel à l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie et Fidji grâce à un Boeing 737 et un petit Bandeirante de fabrication brésilienne et d'une capacité de 14 places.
Depuis une quinzaine d’années, les autorités vanuatuanes appellent de leurs vœux l’ouverture de liaisons directes entre ces deux îles (en plus du seul aéroport international à l’heure actuelle, celui de la capitale à Port-Vila) et notamment l’archipel voisin de Nouvelle-Calédonie.
L’une des idées évoquées ces dernières années, lors d’entretiens entre les deux gouvernements, était d’ouvrir à l’international, côté néo-calédonien, l’aéroport de Magenta, plus proche de Nouméa que celui de La Tontouta, le seul point d’entrée international à ce jour.
En juin 2009, les directeurs de l’aviation civile de Fidji et de l’archipel voisin de Vanuatu ont renouvelé leurs accords aériens, tout en soulignant ostensiblement les notions de proximité et de solidarité régionale.
Peceli Vocea et Joseph Kasten, les deux directeurs de l’aviation civile de Fidji et de Vanuatu, ont aussi mis en avant la notion de solidarité mélanésienne.
Ces accords aériens viennent formaliser et reconduite des dispositions existantes, en matière de créneaux et de nombre de ports d’entrée d’aéronefs dans les deux archipels voisins.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 31 Mai 2012 à 06:08 | Lu 652 fois