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Indonésie: les deux journalistes français condamnés en route pour Paris


Jakarta, Indonésie | AFP | mardi 28/10/2014 - Les deux journalistes français condamnés à deux mois et demi de détention en Indonésie pour un reportage sans autorisation ont quitté le pays mardi soir à bord d'un avion pour Paris où ils sont attendus mercredi, a déclaré à l'AFP l'ambassade de France.

Thomas Dandois, 40 ans, et Valentine Bourrat, 29 ans, avaient été condamnés vendredi par un tribunal de Papouasie à deux mois et demi de prison, peine couverte par leur détention provisoire dans cette province de l'est de l'archipel où ils avaient été arrêtés le 6 août.

Les deux journalistes sont arrivés dans l'après-midi à l'aéroport de Jakarta pour une escale de quelques heures, au cours de laquelle ils ont rencontré l'ambassadeur de France en Indonésie, Corinne Breuzé, et le chef de la section consulaire, Pierre-Antoine Gounand. L'ambassade de France s'était beaucoup impliquée dans ce dossier.

Thomas Dandois et Valentine Bourrat ont été condamnés pour avoir abusé de leur visa de tourisme pour réaliser un reportage sur des séparatistes en Papouasie pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte.

Les journalistes étrangers sont obligés d'obtenir un visa de journaliste et une autorisation --rarement accordés-- pour se rendre dans cette région.

Selon l'Alliance indépendante des journalistes d'Indonésie, c'est la première fois que des journalistes étrangers sont condamnés en Papouasie pour avoir enfreint la législation relative à l'immigration. D'autres journalistes étrangers interpellés par le passé pour avoir effectué des reportages sans autorisation en Papouasie ont été expulsés d'Indonésie.

Des ONG ont déploré la condamnation des deux Français, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) estimant dans un communiqué samedi que les deux reporters français "n'auraient jamais dû être détenus pour des violations de la législation sur l'immigration".

L'avocat indonésien des journalistes avait estimé que cette condamnation n'était "pas très bonne" pour la couverture médiatique, dans la mesure où elle "ouvre la porte à la criminalisation des activités journalistiques".

L'Indonésie surveille de très près les activités journalistiques en Papouasie, province la plus à l'est de l'archipel, où les forces gouvernementales sont confrontées depuis plusieurs décennies à une rébellion séparatiste.

Rédigé par () le Mardi 28 Octobre 2014 à 04:48 | Lu 739 fois