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Énergies renouvelables : l’Université du Pacifique Sud poursuit son programme financé par la France


Promenade en voiture électrique pour l’ambassadeur de France à Suva.
Promenade en voiture électrique pour l’ambassadeur de France à Suva.
SUVA, mercredi 8 août 2012 (Flash d’Océanie) – L’Université du Pacifique Sud (USP, basée à Suva), a poursuivi cette semaine son engagement en faveur de la promotion des énergies renouvelables avec l’inauguration, mardi, d’un poste de recharge pour voitures électrique, financé par le gouvernement français.
À l’origine de ce projet, inauguré en présence de l’ambassadeur de France à Suva, Gilles Montagnier et du Président de l’USP, Rajesh Chandra : une convention de financement du Fonds pour la Coopération Économique, Sociale, et Culturelle pour le Pacifique (Fonds Pacifique) du gouvernement.
Cette convention à hauteur de quelque quarante mille euros avait été signée entre l’USP et la France le 21 juin 2011, à l’occasion d’une visite à Fidji de l’adjoint au Secrétaire Permanent pour le Pacifique (et gestionnaire du Fonds Pacifique dédié à des programmes favorisant l’intégration régionale), Jean-Louis Maurer.
L’installation consiste en une unité de production photovoltaïque (d’une puissance nominale de 2,6 Kilowatts) permettant d’alimenter des véhicules de type cent pour cent électrique ou hybrides.
L’un des objectifs de ce projet, à terme, est d’augmenter la visibilité et la sensibilisation aux énergies renouvelables, non seulement à Suva, mais aussi dans les zones rurales de Fidji (notamment sur les îles de Vanua Levu, plus au Nord), ainsi que dans ses pays voisins, dans un contexte régional où l’accès à l’énergie demeure un défi majeur.
En milieu rural, l’USP est appelée à faire office d’agent disséminateur et vulgarisateur de ce type de technologie, en fournissant aux communautés villageoises le matériel et l’installation, via ses étudiants et professeurs spécialisés dans cette branche. L’outil-clé de cette sensibilisation rurale est une lampe solaire qui offre de meilleures performances en matière de luminosité, mais permet aussi d’éviter les nombreux incendies domestiques liés à l’usage des lampes à pétrole.
Les villages, en contrepartie, devraient participer aux frais de certains de ces équipements, selon un système de remboursement progressif.
« Au lieu d’acheter du kérosène, les villageois pourront ainsi faire des économies en utilisant ces éclairages solaires (…) L’USP leur fournira les lampes, et ensuite ils nous rembourseront », a précisé le Dr Atul Raturi, qui dirige l’école d’ingénierie et de physique de l’université.
Une autre partie de la subvention française devrait être consacrée à l’énergie éolienne, avec la fourniture d’un système destiné à assurer l’éclairage de plusieurs bâtiments du campus.
« Ces projets vont nous permettre de renforcer notre capacité à faire avancer les technologies d’énergie propre, mais aussi de contribuer aux choix de nos pays membres en matière de développement durable », soulignait alors l’USP.

Les prémices de cette coopération s’étaient matérialisées fin octobre 2009 par le financement et la mise en place d’une éolienne, couplée à une unité photovoltaïque, le tout étant censé fournir le courant électrique nécessaire à l’éclairage d’un des parkings du campus.
Le projet d’origine, en mode démonstration, consistait en une simple unité : une éolienne couplée à une unité photovoltaïque fournissant l’énergie nécessaire à l’éclairage d’un des parkings du campus.
Cette unité, qui a officiellement été mise en route fin octobre 2009, sur financement français (environ 5.5000 euros), permet depuis d’éclairer la faculté d’économie et des affaires grâce à l’éolienne d’une puissance nominale de neuf cent watts et une unité photovoltaïque d’une puissance de deux cent watts.
Lancé à la veille de la journée d’action face aux changements climatique, qui a aussi eu des résonnances multiples dans le Pacifique insulaire (avec des manifestations organisées de Fidji à la Papouasie-Nouvelle-Guinée en passant par Vanuatu, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie), ce système hybride basé sur les énergies renouvelables était également et surtout censé lancer un message fort, compte tenu de la « forte dépendance en sources d’énergies fossiles importées à la quelle sont confrontés les pays insulaires du Pacifique et compte tenu des impacts de ces énergies fossiles sur l’environnement », avait dès alors précisé l’Université.

Mission de sensibilisation

Cette première unité pionnière était avant tout considérée comme une démonstration en conditions réelles, une vitrine des énergies renouvelables et propres.
L’USP se considère par ailleurs, en tant que principale université anglophone de la région insulaire, investie d’une mission de sensibilisation.
Cette institution régionale possède déjà depuis quelques années une unité « Énergies renouvelables » au sein de sa faculté de recherches, que suivent chaque année jusqu’à soixante dix étudiants venus des États insulaires océaniens.
« Nous espérons ainsi qu’ils ramèneront le message, mais aussi les compétences, chez eux, dans leurs communautés respectives », avait alors déclaré le Dr Atul Raturi.

Le Professeur Chandra, mardi7 août 2012, a aussi voulu rappeler le « soutien à long terme » de la France à cette université régionale, qui a vu naître, au début des années 1990, la première école de journalisme de la région, sur financement français.
Plus récemment, l’USP a aussi signé avec la France plusieurs projets de coopération régionale interuniversitaire, dédiés notamment à une surveillance des effets des changements climatiques et à la mise en place de nouveaux modules d’histoire intégrant les collectivités françaises voisines de Wallis-et-Futuna, de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française.
L’USP propose aussi des cours de français.

Projet Sud-coréen

L’USP a aussi signé, début 2012, un autre accord de financement portant aussi sur la mise en place d’unités de production d’électricité à partir de l’énergie photovoltaïque.
Le 9 février 2012, l’ambassadeur Sud-coréen Hae-Wook Cheong inaugurait une unité, installée sur le campus dédié aux sciences de la mer, et financée par le fonds coréen de partenariat pour le climat à hauteur d’environ deux millions de dollars US.
Cette installation, d’une capacité nominale de 45 Kilowatts, est censée pouvoir fournir dix pour cent des besoins électrique de l’université.
Elle est reliée au réseau et considérée comme la plus puissante à ce jour dans l’archipel.
Dans le cadre de ce même projet régional, Séoul affiche son intention de financer des projets similaires dans une douzaine d’États insulaires océaniens.

Fidji veut diversifier ses sources

Toujours à Fidji, où une ferme éolienne a été installée il y a quelques années par une entreprise française (Vergnet Pacifique) sur le site de Butoni (centre de l’île principale de Viti Levu), la compagnie nationale FEA (Fiji Electricity Authority) a par ailleurs récemment réaffirmé son intention de poursuivre dans la voie du renouvelable afin d’alléger sa facture en carburants fossiles alimentant ses centrales thermiques.
S’exprimant lors d’un séminaire consacré aux énergies vertes, Cama Tuiloma, directeur de cabinet au ministère fidjien de l’équipement, des travaux publics et des transports, évoquait il y a quelques mois une transition vers une répartition plus propre et plus verte des sources de production, à l’horizon 2013.
Outre le solaire ou l’éolien, Fidji possède depuis plus d’une quarantaine d’années un barrage hydroélectrique sur le site de Monasavu (centre l’île principale) et prévoit d’en mettre en service un autre, sur financement chinois.

AUDIO : (format Real Player, logiciel téléchargeable à www.real.com ) Interview de l’Ambassadeur de France à Fidji, Gilles Montagnier. [158 Kb]
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Rédigé par () le Mardi 7 Août 2012 à 22:58 | Lu 1044 fois