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Implants PIP: des taux de rupture plus élevés que prévu


Implants PIP: des taux de rupture plus élevés que prévu
PARIS, 17 avr 2012 (AFP) - Les ruptures sur les implants mammaires PIP au gel de silicone "frelaté" pourraient être plus nombreuses que prévu, d'après une étude britannique publiée mardi et conduite auprès de 500 femmes porteuses de cette prothèse en Grande-Bretagne.

Le gouvernement français avait recommandé en décembre 2011 aux quelque 30.000 femmes porteuses de ces prothèses en France de se les faire enlever en raison du risque de rupture plus élevé et du pouvoir "irritant" du gel de silicone utilisé illégalement pour les fabriquer.

Les autorités britanniques n'avaient pas recommandé le retrait général des implants PIP aux 47.000 femmes porteuses au Royaume-Uni.

Une étude conduite par deux chirurgiens plasticiens britanniques sur 453 patientes montre un taux de rupture situé entre 15,9% et 33,8% pour des prothèses mammaires PIP vieilles de sept à 12 ans.

"Selon de précédentes études, les taux de rupture rapportés étaient de 2% à 5%, d'après des estimations basées sur des données indirectes", explique dans un communiqué Jan Stanek, l'auteur principal de cette étude publiée dans Journal of plastic, reconstuctive and aesthetic surgery.

Pour cette étude, les implants ont été examinés par échographie, ce qui permet un meilleure détection des ruptures de l'enveloppe externe de la prothèse qu'un examen clinique classique, explique le Dr Stanek, chirurgien plasticien.

En France, d'après le dernier bilan diffusé à la mi-mars par les autorités sanitaires, environ 20% des femmes porteuses de prothèses PIP s'étaient fait retirer leurs implants conformément à la recommandation du gouvernement.

Sur les prothèses PIP, 1.986 ruptures ont été constatées, d'après ce bilan établi à fin février. Près de la moitié des ruptures concerne des implants récents, de moins de cinq ans, ce qui est "anormal", a relevé le patron de l'agence sanitaire française Afssaps, Dominique Maraninchi.

Les fabricants et chirurgiens plasticiens s'accordent sur le fait qu'un implant mammaire a une durée de vie limitée d'une douzaine d'année. La plupart des implants finissent par rompre avec le temps s'ils ne sont pas remplacés.

En cas de rupture de l'enveloppe externe d'un implant, le gel de silicone reste normalement à l'intérieur et s'il sort, il est conçu de manière à ne pas provoquer d'irritation sur les tissus environnants.

Dans le cas des prothèses PIP, une majorité des implants ont été remplis, en raison d'une escroquerie, d'un gel illégal non médical et irritant pour les tissus.

mlr/ot/jca/sb

Rédigé par AFP le Mardi 17 Avril 2012 à 06:11 | Lu 641 fois