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Les Ailes des îles ou l'histoire du transport aérien inter-insulaire


L'exposition ouvre ses portes le 18 janvier.
L'exposition ouvre ses portes le 18 janvier.
Papeete, le 16 janvier 2018- Le Musée de Tahiti et des îles – Te Fare Manaha accueille du 18 janvier au 18 mars l'exposition Les Ailes des îles qui retrace l'histoire du transport aérien inter-insulaire en Polynésie française. Cette exposition a été réalisée par l'association Mémoire polynésienne à l'occasion des 60 ans de la compagnie Air Tahiti.

Interview du commissaire de l'exposition Jean-Christophe Shigetomi.

Jean-Christophe Shigetomi nous vous connaissons plus comme l’historien des Tamari’i Volontaires et encore tout récemment avec la publication de votre 2ème livre, celui des Poilus tahitiens. En avez-vous terminé avec les Tahitiens dans la Guerre avec ce nouveau chantier de mémoire dédié à 60 ans de l’histoire des transports aériens intérieurs ?
"Un chantier de mémoire ouvert ne se referme jamais. Ainsi, j’ignorais lorsque j’ai refermé la page de Poilus tahitiens qu’un natif de Tahiti avait servi pendant la Première Guerre mondiale dans l’aviation russe. (Voir encadré). Non d’autres ouvrages historiques sont attendus dont Les Tahitiens dans les Guerres d’Indochine et de Corée mais aussi Le Journal de guerre annoté du caporal-chef Bambridge Jean Roy.
J'ai consacré 31 ans de ma vie professionnelle aux transports aériens. C’est une matière que je connais donc un peu et comment mieux les refermer par une exposition dédiée à 60 ans d’histoire des transports aériens intérieurs. L’exposition s’accompagne par ailleurs d’un livret de 80 pages documenté et magnifiquement illustré par le vieux complice de mes premiers chantiers de mémoire et graphiste de talent Jean-Louis Saquet.
La compagnie Air Tahiti anciennement Air Po fête en 2018 ses 30 ans et couplé avec le RAI (le Réseau aérien interinsulaire), elle a 60 ans. Quelle magnifique opportunité que d'allier ce chantier de mémoire avec une date d’anniversaire. Quelle chance aussi de pouvoir disposer de la magnifique salle d’exposition temporaire du Musée de Tahiti et des îles qui nous a renouvelé leur confiance après deux expositions réussies sur les Tamari’i Volontaires et Poilus tahitiens."

L’exposition ouvre ses portes ce 18 janvier 2018 et refermera ses portes le 18 mars prochain. En votre qualité de commissaire de l’exposition pouvez-vous nous la décrire ?
"L’exposition se compose d’une cinquantaine de panneaux qui retracent l’histoire des Ailes de nos îles partant de la mythologie polynésienne qui lie le ciel à la mer aux premières évolutions d’aéronefs dans notre espace aérien. La réalisation par les Américains d’une première piste à Bora Bora lors de l’opération Bobcat, puis l’ouverture de Tahiti-Faa’a et des premiers autres terrains dans les îles. Les premiers balbutiements des services aériens commerciaux d’après-guerre sont racontés jusqu’à l’organisation actuelle du réseau aérien intérieur régulier. L’approche n’est pas seulement historique. La dimension humaine a forte place dans cette exposition par les témoignages recueillis auprès des pionniers de notre aviation aérienne intérieure, tous corps de métiers confondus. L’exposition est riche car elle repose sur des photos, des documentations inédites issus de fonds privés et nos visiteurs aujourd’hui d’âge dit mature se retrouveront avec peut-être un peu de nostalgie. Enfin, l’exposition diffusera des séquences de films d’hier issues de notre patrimoine audiovisuel."

Marcel Plia, le combattant polynésien de l’armée russe.
Marcel Plia, le combattant polynésien de l’armée russe.
Plia, l'aviateur tahitien de l'armée du Tsar.
Pilat ou Pliat ou Pia ?
Son patronyme est inconnu, suite à une mauvaise retranscription phonétique en alphabet cyrillique ?
C’est une interview publiée le 23 octobre 1916 dans la revue russe Ogonek qui nous livre qu’il est né en Polynésie française en 1890 d’un père indigène et d’une mère française. Il suit cette dernière en Russie en 1907 pour venir y travailler comme nourrice alors qu’il est adolescent. Il y épouse une Russe et devient père de famille. Il a gardé sa nationalité française et recensé comme citoyen français il s’apprête à rejoindre les rangs français. Il choisit de rester en Russie et se porte volontaire dans l’armée russe où il sert d’abord comme chauffeur, puis ses connaissances en mécanique le font admettre comme observateur et mitrailleur sur bombardier Ilya Murometz avec le grade de sergent-major. Il y remporte deux victoires aériennes et reçoit la médaille de l’ordre de St-Georges de 3ème classe. On ignore ensuite son destin qui se perd dans les méandres de la révolution russe.

Infos pratiques :
Musée de Tahiti et des Iles - Te Fare Manaha
Pointe des Pêcheurs à Punaauia
Jusqu'au dimanche 18 mars 2018
Ouvert du mardi au dimanche de 9 à 17 heures
Tél : 40 548 435
www.museetahiti.pf


le Mardi 16 Janvier 2018 à 09:24 | Lu 1344 fois