Tahiti, le 23 décembre 2025 - Sans surprise, le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) a rendu, mardi matin, un avis très largement défavorable sur le projet de schéma d’organisation sanitaire (SOS) 2026-2031 porté par le gouvernement. Un rejet quasi unanime qui traduit la profonde déception des représentants de la société civile face à un document jugé creux, imprécis et déconnecté de l’urgence sanitaire du Fenua.
Présenté comme un texte stratégique destiné à définir “qui fait quoi, comment et pourquoi dans les cinq prochaines années”, le nouveau schéma d’organisation sanitaire (SOS) n’a convaincu personne au Cesec. Dès l’ouverture des débats, Jean-François Benhamza a planté le décor. Attendu comme un outil indispensable pour redresser “un système de santé au bord du gouffre”, le document s’est révélé être, selon lui, une source de “frustration”. En cause : l’absence totale de bilan du précédent schéma, pourtant prorogé à deux reprises, aucun calendrier de mise en œuvre, aucun chiffrage budgétaire, alors même que l’élaboration du schéma lui-même, assimilable à une étude, a coûté près de 60 millions de francs. Un montant jugé disproportionné au regard du contenu proposé.
Un constat partagé par Christophe Plée, particulièrement virulent tant sur la forme que sur le fond. Ironique, il a d’abord pointé la légèreté du dossier soumis à l’avis des conseillers : “Un document à 60 millions, ça fait 6,6 millions la page. J’espère que c’est une version allégée.”
“C’est du blabla. C’est une honte”
Mais c’est surtout sur le contenu que le représentant a été le plus sévère, attribuant sans détour un “zéro pointé” à la copie du gouvernement. “C’est du blabla. C’est une honte. Un SOS, ce sont des problèmes techniques et des décisions politiques. Là, on n’est que dans la réflexion. Gouverner, c’est prévoir, et ici, c’est tout l’inverse.”
Au fil des échanges, les critiques se sont accumulées : objectifs trop larges, non hiérarchisés, absence d’indicateurs de suivi, flou total sur les moyens humains et financiers nécessaires, alors même que les dépenses de santé explosent et que le CHPF connaît des tensions inédites sur ses effectifs et ses capacités.
Patrick Galenon a, lui aussi, insisté sur les conséquences concrètes de cette absence de vision, notamment en matière d’évacuations sanitaires. “À la sortie de la crise Covid, on comptait 36 000 évasans. Aujourd’hui, il n’y a pas plus de malades, mais on dépasse les 39 000 parce que les structures sont défaillantes”, a-t-il alerté, rappelant le poids financier de ces évacuations pour la CPS.
Au final, l’avis défavorable proposé par la commission Santé et solidarités a été adopté par 37 membres du Cesec. Seuls deux conseillers, Marguerite Lai et Teiki Porlier, se sont abstenus. Un signal politique fort envoyé au gouvernement, sommé de revoir sa copie et de présenter, enfin, un schéma à la hauteur des enjeux sanitaires, financiers et humains de la Polynésie française.
Présenté comme un texte stratégique destiné à définir “qui fait quoi, comment et pourquoi dans les cinq prochaines années”, le nouveau schéma d’organisation sanitaire (SOS) n’a convaincu personne au Cesec. Dès l’ouverture des débats, Jean-François Benhamza a planté le décor. Attendu comme un outil indispensable pour redresser “un système de santé au bord du gouffre”, le document s’est révélé être, selon lui, une source de “frustration”. En cause : l’absence totale de bilan du précédent schéma, pourtant prorogé à deux reprises, aucun calendrier de mise en œuvre, aucun chiffrage budgétaire, alors même que l’élaboration du schéma lui-même, assimilable à une étude, a coûté près de 60 millions de francs. Un montant jugé disproportionné au regard du contenu proposé.
Un constat partagé par Christophe Plée, particulièrement virulent tant sur la forme que sur le fond. Ironique, il a d’abord pointé la légèreté du dossier soumis à l’avis des conseillers : “Un document à 60 millions, ça fait 6,6 millions la page. J’espère que c’est une version allégée.”
“C’est du blabla. C’est une honte”
Mais c’est surtout sur le contenu que le représentant a été le plus sévère, attribuant sans détour un “zéro pointé” à la copie du gouvernement. “C’est du blabla. C’est une honte. Un SOS, ce sont des problèmes techniques et des décisions politiques. Là, on n’est que dans la réflexion. Gouverner, c’est prévoir, et ici, c’est tout l’inverse.”
Au fil des échanges, les critiques se sont accumulées : objectifs trop larges, non hiérarchisés, absence d’indicateurs de suivi, flou total sur les moyens humains et financiers nécessaires, alors même que les dépenses de santé explosent et que le CHPF connaît des tensions inédites sur ses effectifs et ses capacités.
Patrick Galenon a, lui aussi, insisté sur les conséquences concrètes de cette absence de vision, notamment en matière d’évacuations sanitaires. “À la sortie de la crise Covid, on comptait 36 000 évasans. Aujourd’hui, il n’y a pas plus de malades, mais on dépasse les 39 000 parce que les structures sont défaillantes”, a-t-il alerté, rappelant le poids financier de ces évacuations pour la CPS.
Au final, l’avis défavorable proposé par la commission Santé et solidarités a été adopté par 37 membres du Cesec. Seuls deux conseillers, Marguerite Lai et Teiki Porlier, se sont abstenus. Un signal politique fort envoyé au gouvernement, sommé de revoir sa copie et de présenter, enfin, un schéma à la hauteur des enjeux sanitaires, financiers et humains de la Polynésie française.