Alors que l'Observatoire des violences doit enfin voir le jour, au tribunal de Papeete, trois des sept affaires jugées en comparution immédiate ce jeudi concernaient des violences conjugales.
Tahiti, le 23 octobre 2025 - Alors que l'Observatoire des violences faites aux femmes et intrafamiliales doit enfin voir le jour, au tribunal de Papeete, ce jeudi 23 octobre, trois des sept affaires jugées en comparution immédiate concernent des violences conjugales. L'histoire de Tehei (nom d’emprunt), 21 ans, illustre tragiquement ce phénomène.
Tehei (com d’emprunt), jeune cuisinier de 21 ans, comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel pour avoir violenté sa concubine Hina (nom d’emprunt), en récidive après une condamnation en 2024. Le 18 octobre dernier, la police municipale intervient au snack où il travaille pour une dispute conjugale. Selon le témoignage de sa patronne, Tehei aurait plaqué Hina contre un grillage, les mains sur sa gorge, criant : “Je vais te tuer”. Lui conteste cette version : “Je voulais la rattraper, tout le monde essayait de nous séparer”. L’élément déclencheur ? La découverte que leur bébé avait été confié à sa cousine pendant que Hina jouait au bingo. “J'ai mal géré mes émotions”, reconnaît le jeune homme, de façon un peu insolente.
“Un psy, ça veut dire qu'on est fou”
Condamné en 2024, Tehei devait respecter une interdiction de contact. Mais l'annonce de la grossesse a tout changé : “J'ai décidé de faire la part des choses, pour être près de mon enfant”. Depuis janvier 2025, il vit de nouveau avec Hina, en violation de sa peine tout en étant régulièrement violent avec elle. Au tribunal, son attitude paraît arrogante. L’homme change de versions, minimise les faits mais reste ouvert à la discussion avec le juge. Face au tribunal, il admet : “Il faut que je change”. Mais il refuse le suivi psychologique : “C'est la honte, un psy, ça veut dire qu'on est fou”.
À la barre, Hina contredit les témoins : “Il ne m'a pas étranglée ce soir-là”. Puis avoue, après les relances du président du tribunal : “Ce n'est pas la première fois”. Financièrement dépendante, elle répète : “Il faut qu'on apprenne à communiquer”. Le président du tribunal reste sceptique : “Ça fait des années que ça dure”. Le procureure souligne quant à elle la dépendance au paka de Tehei et requiert 18 mois de prison dont six mois avec sursis, maintien en détention, interdiction de contact et retrait de l'autorité parentale.
L'avocate du prévenu, Me Viviane Genot, plaide la clémence pour ce “jeune homme qui ne sait pas gérer ses émotions”, demandant de ne surtout pas lui retirer ses droits parentaux. Quand il évoque son enfant, Tehei verse des larmes : “Je veux que mon enfant ait un revenu”. Mais peut-on construire dans la violence ?
Pas selon le président du tribunal, qui a déclaré Tehei coupable et l'a condamné à 18 mois d'emprisonnement dont six mois avec sursis probatoire d'une durée de trois ans. S'ajoutent l'obligation de soins, l'obligation de suivre une formation ou d'exercer un emploi, l'interdiction de contact et de se présenter au domicile de la victime, ainsi que la révocation de six mois de sursis antérieur. Il devra donc effectuer 18 mois d'incarcération. Le tribunal a également prononcé le retrait de l'exercice de l'autorité parentale.
Une histoire parmi tant d'autres, qui rappelle l'urgence de l'Observatoire des violences faites aux femmes et intrafamiliales qui s'apprête à ouvrir ses portes.
Tehei (com d’emprunt), jeune cuisinier de 21 ans, comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel pour avoir violenté sa concubine Hina (nom d’emprunt), en récidive après une condamnation en 2024. Le 18 octobre dernier, la police municipale intervient au snack où il travaille pour une dispute conjugale. Selon le témoignage de sa patronne, Tehei aurait plaqué Hina contre un grillage, les mains sur sa gorge, criant : “Je vais te tuer”. Lui conteste cette version : “Je voulais la rattraper, tout le monde essayait de nous séparer”. L’élément déclencheur ? La découverte que leur bébé avait été confié à sa cousine pendant que Hina jouait au bingo. “J'ai mal géré mes émotions”, reconnaît le jeune homme, de façon un peu insolente.
“Un psy, ça veut dire qu'on est fou”
Condamné en 2024, Tehei devait respecter une interdiction de contact. Mais l'annonce de la grossesse a tout changé : “J'ai décidé de faire la part des choses, pour être près de mon enfant”. Depuis janvier 2025, il vit de nouveau avec Hina, en violation de sa peine tout en étant régulièrement violent avec elle. Au tribunal, son attitude paraît arrogante. L’homme change de versions, minimise les faits mais reste ouvert à la discussion avec le juge. Face au tribunal, il admet : “Il faut que je change”. Mais il refuse le suivi psychologique : “C'est la honte, un psy, ça veut dire qu'on est fou”.
À la barre, Hina contredit les témoins : “Il ne m'a pas étranglée ce soir-là”. Puis avoue, après les relances du président du tribunal : “Ce n'est pas la première fois”. Financièrement dépendante, elle répète : “Il faut qu'on apprenne à communiquer”. Le président du tribunal reste sceptique : “Ça fait des années que ça dure”. Le procureure souligne quant à elle la dépendance au paka de Tehei et requiert 18 mois de prison dont six mois avec sursis, maintien en détention, interdiction de contact et retrait de l'autorité parentale.
L'avocate du prévenu, Me Viviane Genot, plaide la clémence pour ce “jeune homme qui ne sait pas gérer ses émotions”, demandant de ne surtout pas lui retirer ses droits parentaux. Quand il évoque son enfant, Tehei verse des larmes : “Je veux que mon enfant ait un revenu”. Mais peut-on construire dans la violence ?
Pas selon le président du tribunal, qui a déclaré Tehei coupable et l'a condamné à 18 mois d'emprisonnement dont six mois avec sursis probatoire d'une durée de trois ans. S'ajoutent l'obligation de soins, l'obligation de suivre une formation ou d'exercer un emploi, l'interdiction de contact et de se présenter au domicile de la victime, ainsi que la révocation de six mois de sursis antérieur. Il devra donc effectuer 18 mois d'incarcération. Le tribunal a également prononcé le retrait de l'exercice de l'autorité parentale.
Une histoire parmi tant d'autres, qui rappelle l'urgence de l'Observatoire des violences faites aux femmes et intrafamiliales qui s'apprête à ouvrir ses portes.