Vaimalama Chaves : « J’envisage de construire ma maison sur Tahiti bientôt »


SABLES-D'OLONNE, le 3 juin 2019. Miss France a créé la surprise jeudi dernier aux Sables-d'Olonne en Vendée. Elle est arrivée en parachute pour ouvrir la course de la Vendée Va’a. Les deux pieds au sol, Vaimalama est revenue sur ce moment fort et sur ses projets pour les prochains mois. « J’envisage de construire ma maison sur Tahiti bientôt. Je cherche un beau terrain à côté d’une rivière à Papara, par là… », nous a-t-elle livré.


Comment se passent ces premiers mois de Miss France ?
Cela se passe super bien, toujours bien, vraiment! Même si le rythme est toujours soutenu, c’est vraiment agréable d’aller de région en région, de rencontrer des gens et de partager la culture polynésienne.

Le rythme est vraiment très soutenu. Avant de venir aux Sables d’Olonne, tu étais à Châteauroux ?

Oui pour une foire sur la maison et l’habitat. C’était vraiment intéressant car j’envisage de construire ma maison sur Tahiti bientôt. Je cherche un beau terrain à côté d’une rivière à Papara, par là…

Tu lances un appel?
Oui, on ne sait jamais (rires). Ensuite, je après pour Sète. La semaine précédente, j’étais à Tahiti pour le tournage de “Meurtre à Tahiti”.

C’était une belle expérience?
Oui très bien. Un peu court quand même il aurait fallu me laisser un peu plus de temps

Tu as aimé être actrice ?
C’était intéressant mais j’aimerais bien approfondir l'expérience pour savoir vraiment si ça me plaît ou pas.

Et comment se passe ta vie à Paris ?
J’adore, la vie à Paris est vraiment très intense, j’aime beaucoup.

Tu as un bel appartement?
Oui il est chouette, très grand

Tu es située dans quel quartier?
Le XVIIe.

La vie parisienne te convient?
C’est une belle expérience, surtout dans ces conditions. Je suis consciente que ce n’est pas donné à tout le monde de vivre dans un grand appartement en plein cœur de Paris. Mais c’est vraiment bien, c’est calme... Bon après le Klaxon fait vraiment partie intégrale du vocabulaire parisien, mais au-delà de cela c’est une belle expérience.

Les plateaux télé?
Ils s’enchaînent…

Tu es toujours épatante, tu parviens à garder le sourire quels que soient les circonstances, les attaques parfois.
C’est parce que j’ai du mal à visualiser ce qui se passe derrière la caméra. Je me concentre uniquement sur mon interlocuteur et j’en oublie le reste.

Pour l’instant tu es toujours dans le rush de miss France, mais est-ce que tu parviens à te projeter sur ce que tu voudrais faire après?
Mon projet final est toujours de devenir professeur de marketing. Cela n’a pas changé bien que je me dis que s’il y a des opportunités qui se présentent je les saisirai peut-être.

Tu participeras au concours de Miss Univers ou Miss Monde?
Eh bien pour l’instant j’attends encore de voir parce qu’on a les informations uniquement concernant Miss Monde. Je ne me suis toujours pas décidée.

Parle-nous de ton vol en parachute.
Le stress, c’était mortel! J’avais hyper peur. Je n’étais pas sereine du tout dans l’avion. Mon partenaire pourra vous le dire. J’étais limite hyper ventilée. J’étais en train de flipper. Je voyais le sol qui s’éloignait, on continuait à monter, il me dit “bon voilà on est deux minutes du saut, là on est à 3500 mètres… Et là, tu es complètement déstabilisée quand il faut mettre les bras en l’air et puis après à 4000 mètres on y était! On se jette dans le vide! Au début ça secoue un max, là j’ai crié... Après une fois qu’on y est on apprécie la vue. C’est spectaculaire! C’est juste magnifique!

Et finalement si on te disait d’y retourner?
Ben finalement ça m’a plu donc pourquoi pas. C’est toujours le début qui est délicat, mais une fois dans les airs tu apprécies tellement. C’est un moment de lâcher prise total. On est obligé de faire confiance, c’est une confiance totale qu’on accorde à la personne qui nous accompagne. On est là on ne pense pas, on se dit « profite ».


La Vendée Va’a a fêté ses 10 ans aux Sables-d’Olonne

Pour la dixième année consécutive, la ville des Sables-d’Olonne en Vendée accueillait ce week-end une course devenue majeure dans le monde de la rame: la Vendée Va’a. Toutes les conditions étaient réunies pour apporter à cet évènement le succès qu’il mérite avec une invitée de prestige, Vaimalama Chaves, Miss France 2019, arrivée par les airs, effectuant pour l’occasion son premier saut en parachute.

La Vendée Va’a est une course de va’a qui se dispute en haute mer au large des Sables- d’Olonne en Vendée. A l’instar de la Hawaiki Nui Va’a, la compétition se déroule sur trois jours, en haute mer, sur des V6. Cette année, l’événement fêtait son dixième anniversaire, et 25 pirogues participaient à la course. Ce sont donc au total 150 rameurs, hommes et femmes, qui se sont élancés mercredi matin dans les eaux froides de l’Atlantique pour une première étape de 46 kilomètres pour les hommes. La seconde étape, le lendemain représentait 26 kilomètres. La course s’est terminée samedi par la plus longue étape, de 56 kilomètres. Les équipes féminines s’affrontaient quant à elles sur trois étapes de 15 kilomètres.

Cette course est considérée par les compétiteurs comme l’une des plus difficiles au monde, en raison du froid, des vagues courtes et des phases de vent, mais elle permet aussi aux participants de se préparer à la Hawaiki Nui va’a. Chaque année, l’équipe qui remporte la course (hors équipes tahitiennes) est invitée par Air Tahiti Nui, partenaire historique de l’opération, à participer à la mythique course des Raromatai. Cette année, outre les équipes venues de métropole (Sables-d’Olonne, Brest, Toulon, Baie de Somme, Marseille) deux équipes tahitiennes, une équipe brésilienne, deux équipes anglaises et une équipe italienne participaient à la course.

Deux équipes tahitiennes
Deux équipes sont venues de Tahiti pour participer à la course. L’équipe d’Air Tahiti Nui, partenaire de la Vendée Va’a depuis le premier jour, et composée de rameurs venus pour la plupart des équipages d’EDT, et l’équipe Hinaraurea de Raiatea. Pour ces champions de la rame - certains participants sont des rameurs de renom et bon nombre d’entre eux ont remporté de nombreuses compétitions-, les conditions sont difficiles et rigoureuses. “L’eau est froide et nous souffrons du décalage horaire, explique un rameur d’ATN, au terme de la première étape que l’’équipe a cependant remporté. Il y a eu une vraie “battle sur la mer, les “équipes française sont vraiment bien entraînées et plus habituées que nous à ce type de mer.” Les Tahitiens, en effet, ne sont pas habitués à porter une combinaison et un gilet de sauvetage. Mais la température de l’eau, 14°C, et les règles de sécurité imposent cet équipement.

Sept équipes féminines
Cette année, pour la première fois, sept équipes féminines venues de Bretagne, d’Angleterre ou du Brésil ont montré un véritable esprit de compétition, réunissant toutes les qualités requises pour le va’a: l’esprit d’équipe, la solidarité, la puissance et la ténacité. Tahia est une jeune polynésienne qui vit à Marseille. Elle courait avec l’équipage Manu Ora 13. ”C’était très dur, avoue-t-elle en sortant de la pirogue à la fin de la première étape, vraiment difficile, nous sommes épuisées…”
L'équipage polynésien ATN a remporté la 10e Vendée Va'a.

Denys Remy, président et fondateur de la course Vendée Va’a

Nous fêtons cette année les dix ans de la Vendée Va’a, comment est née cette course?
Ce sont deux rameurs du club local qui avaient vécu en Polynésie qui ont eu l’idée un jour de créer une Hawaiki Nui vendéenne. Ils sont venus me voir. Je n’avais jamais essayé le va’a, j’ai ramé deux heures et cela m’a convaincu. Ils ont eu l’idée. Moi, j’ai conçu le modèle, en m'appuyant sur la Hawaiki Nui et sur les conseils de personnes qui connaissaient la rame et la mer.

C’était il y a dix ans, depuis la course a évolué?
Elle a évolué. A une époque, on collait vraiment à la réalité de la Hawaiki Nui. Nous allions jusqu’à l’ile d’Yeu. Le deuxième jour nous faisions le tour de l’île d’Yeu, puis on revenait. Jusqu’à une année difficile, en 2012, ou nous avons essuyé une grosse tempête, il y a eu des dégâts une pirogue tahitienne a cassé nous avons eu très peur. Il a fallu limiter la distance en mer. Depuis deux ans, nous travaillons pour renforcer la flottabilité des pirogues pour améliorer la sécurité. La fédération française de kayak tient compte de nos recommandations

Est-ce que la course tend à populariser le va’a en métropole ?
Aux Sables-d’Olonne, au moment où je me suis lancé dans cette opération un peu folle, il y avait une dizaine de rameurs, cette année ils sont 80.
C‘est une belle promotion pour le va’a et cela nous encourage à continuer. Nous avons lancé un partenariat avec le lycée technique Tabarly qui est destiné à former des jeunes sur le carbone et le composite. Nous les avons intégrés cette année aux côtés de nos équipes. Nous avons douze jeunes formés à différentes activités, certains font de la logistique, d’autres sont en mer, l’idée étant de les motiver et de les amener à dire qu’ils ont fabriqué une pirogue pour participer l’année prochaine à la Vendée va’a.

Vous vous êtes déjà rendu en Polynésie, vous avez participé à la Hawaiki nui Va'a? Quel a été votre sentiment?
Alors tout le monde rêve de la Hawaiki nui va’a et c’est vrai que lorsqu’on s’y rend on comprend cet enthousiasme. Mais je vais être un peu critique, on manque d’accueil. On voit bien qu’il y a deux cultures en Polynésie. Il y a la culture qui dit « on veut exporter notre sport », et il y a l'autre qui dit « on garde pour nous toute cette culture ». On ne se sent pas toujours bien accueillis, par la fédération, par l’organisation de la Hawaiki nui…Par exemple, quand vous faites un point, les commentaires sont en Polynésien, surtout lorsque vous avez des métropolitains, des Américains, des Japonais, des Brésiliens, d’autres nations. Ce n’est pas très respectueux.
Qu’ils le fassent cela ne me pose aucun problème, mais nous on va là-bas pour s’instruire, pour comprendre, et on a besoin de toute cette connaissance et cette sensibilité pour nous améliorer, pour échanger…Quand vous faites un débriefing sur une étape en tahitien, c’est compliqué. La Ville des Sables-d’Olonne est reconnue aujourd’hui comme ville de développement du va’a en Europe. Nous devons travailler vraiment ensemble si on veut que le va’a devienne un sport olympique. La Polynésie seule ne pourra pas y aller. Elle a besoin des autres…
On a par contre des gens comme Doris Hardt ou Tamatoa Perez qui nous accompagnent depuis huit ans. Grâce à eux, on vient de lancer une école de va’a aux Sables-d’Olonne, et on avait quinze inscrits la première année.


Rédigé par Nathalie Montelle le Lundi 3 Juin 2019 à 10:18 | Lu 10303 fois