Universités: le principal syndicat demande 150.000 places en plus


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Paris, France | AFP | lundi 22/09/2025 - Le principal syndicat de l'enseignement supérieur, le Snesup-FSU, réclame 100.000 places en plus en premier cycle universitaire et 50.000 places en master pour faire face à l'envolée de la population étudiante, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse lundi. 

"Sur Parcoursup, il y a eu 9.780 places de moins pour 19.039 candidats en plus. Si bien qu'au mois de juillet, ils étaient encore plus nombreux que les années précédentes à ne pas avoir d'affectation", soit près de 103.000, rappelle Emmanuel de Lescure, nouveau secrétaire général du syndicat.

Il ajoute que sur la plateforme pour le deuxième cycle universitaire "Mon master", plus de 30.000 places ont été perdues en deux ans.

"Pour le Snesup-FSU, l'inscription dans les établissements publics de tous les bacheliers qui le souhaitent en licence, comme la poursuite d'études en master (...) doivent être considérés comme des droits et un devoir pour la nation", insiste M. de Lescure, dont le syndicat réclame "l'ouverture de 100.000 places en premier cycle" et de 50. 000 en 2e cycle.

Il réclame aussi une augmentation significative du budget de l'enseignement supérieur et de la recherche, après plusieurs années de contraintes.

"En 2025, 80% des universités ont dû construire des budgets en déficit car la croissance démographique étudiante, l'augmentation des cotisations et de salaires des fonctionnaires décidées par le gouvernement ne sont pas financées", en plus de l'inflation, affirme le syndicat.

Il ajoute que "l'exécution budgétaire 2024 avait conduit les établissements à puiser plus de 1,7 milliard d'euros dans leurs fonds de roulement en septembre 2024".

Pour Hervé Christophol, l'un des responsables du Snesup-FSU, c'est au gouvernement de faire des choix politiques, malgré l'état des finances publiques françaises.

Le budget de la recherche publique "stagne à 0,79% du PIB depuis 2012", en-deçà du rang économique de la France dans l'UE, "on demande 2 milliards par exemple" qui pourraient venir du crédit impôt recherche, mesure fiscale dédiée à la recherche et au développement en entreprise, détaille-t-il.

Il remarque que "100.000 places à 10.000 euros" de budget par étudiant environ, "ça fait 1 milliard", ce qui "n'est pas déraisonnable non plus".

Le Snesup doute par ailleurs du bienfait du projet de loi du ministre de l'Enseignement supérieur démissionnaire Philippe Baptiste pour faire face aux "dérives" dans le secteur privé à but lucratif, présenté fin juillet en conseil des ministres. 

"On considère que la régulation de la fraude et des pratiques commerciales douteuses n'avait pas besoin d'une telle loi", mais que les instances de répression des fraudes devraient suffire, insiste M. Lescure. "Nous y voyons un rapprochement du public, du privé, une confusion des genres".

le Mardi 23 Septembre 2025 à 05:54 | Lu 200 fois