Une résolution pour accentuer la protection des baleines


Tahiti, le 17 septembre 2025 - La protection les baleines, surtout dans le chenal entre Tahiti et Moorea, telle est la volonté du représentant à l’assemblée de la Polynésie française, Tematai Le Gayic, qu’il va défendre vendredi en commission lors de la présentation de sa proposition de résolution.
 
 
La résolution proposée par le représentant a pour but de demander à l’État de réglementer la vitesse des navires de plus de 12 mètres à 12 nœuds maximum sur une banque maritime d’un mille nautique (1.852 mètres) en mer au-delà des passes. Le texte vise essentiellement le trafic sur le chenal entre Tahiti et Moorea. Mais pourquoi une résolution à l’adresse de l’État ? Parce que la vitesse de circulation des navires, en dehors des zones délimitées par les récifs, ou au-delà de 12 milles des terres, dépend non pas du Pays, mais de l’État.
 
“Cette proposition est née des discussions que j’ai pu avoir avec de nombreuses associations et des militants de la défense des cétacés lors de l’Unoc à Nice”, explique Tematai Le Gayic. “Des collisions avec les baleines pourraient être évitées si la vitesse de ces navires était réduite.”
 
C’est effectivement l’État, dans le neuvième point de l’article 14 de la loi statutaire, qui a la charge de la police et de la sécurité de la circulation maritime dans les eaux de la Polynésie française. La proposition du représentant Tavini est donc de demander à l’État d’instaurer “une limitation de vitesse” pour “les navires d’une longueur, hors tout, supérieure ou égale à 12 mètres dans un périmètre d’un mille nautique au-delà des lignes de base, et ce afin de réduire les risques de collision entre les baleines et autres mammifères marins, et les navires transitant dans les eaux territoriales.”
 
“Cette proposition d’un mille marin provient du constat que c’est le plus souvent dans cette zone que les baleines sont”, explique Tematai Le Gayic. “Au large, les collisions sont toujours possibles, mais moins fréquentes alors que dans ce périmètre, les baleines viennent souvent se reposer, ou protéger leurs petits d’un éventuel prédateur.”
 
La proposition de Tematai Le Gayic a déjà rencontré les avis favorables du Cluster Maritime et de l’amirauté. Ces dispositions pourraient en revanche gêner les compagnies qui font la liaison maritime entre Tahiti et Moorea puisqu’une telle réduction de vitesse pourrait leur faire perdre quelques minutes sur le trajet.
 
Pour éviter que cette résolution ne se heurte avec la vitesse des navires à proximité des côtes hexagonales, et tombe dans l’oubli, Tematai Le Gayic précise aussi que cette demande consiste à ne faire baisser la vitesse que dans les eaux territoriales polynésiennes. “C’est quand même plus le tronçon Tahiti-Moorea qui sera impacté par cette décision”, poursuit même le représentant, “puisque c’est sur ce trajet qu’il y a quotidiennement des va-et-vient”.
 
La résolution, si elle est votée par l’assemblée de la Polynésie française, prendra la direction de Paris, mais elle peut aussi être portée, par voie de projet de loi, par les députés ou les sénateurs polynésiens. Sur le sujet, des discussions sont en cours.
 
Et comme un signe mercredi soir, le JRCC Tahiti signalait la présence de baleine à un mille marin au nord-ouest de la passe de Papeete.
 

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mercredi 17 Septembre 2025 à 17:58 | Lu 2059 fois