Tahiti, le 28 septembre 2025 - Un coup de projecteur sans précédent sur la problématique de l’eau douce dans les atolls habités de la planète a été fait la semaine dernière. Une motion portée par le Partenariat français pour l’Eau, en lien avec la Communauté du Pacifique et des membres français et fidjiens de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a été adoptée à plus de 96 %.
Les membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ont adopté la semaine dernière par vote électronique, en amont du Congrès mondial de la nature de l’UICN qui se tient du 9 au 15 octobre à Abou Dhabi, un certain nombre de motions, dont une soulignant l’urgence d’une gestion durable de la ressource en eau douce dans les atolls.
Cette motion, qui appelle à soutenir un programme d’acquisition de connaissances de cette ressource en eau souterraine encore méconnue mais souvent sous pression, a été adoptée à 96,6 % par les pays (catégorie A des membres UICN avec 116 votants) et 98,3 % par les associations et représentants des communautés autochtones (catégories B & C avec 641 votants).
Elle a été initialement soutenue par des membres d’horizons divers tels que Te Mana O Te Moana, association polynésienne de protection des tortues marines, Pasifika Communities University, basé à Fidji, Planète Urgence, une ONG française, ou encore la Communauté du Pacifique (CPS), une organisation intergouvernementale régionale.
L’adoption de cette motion représente une victoire importante, car c’est le premier texte international adopté sur ce sujet, permettant de faire prendre conscience de cette problématique très spécifique qui concerne les atolls, comme ceux des Tuamotu.
Ces îles coralliennes ne disposent en effet que de deux sources d’eau douce : la pluie, qui bien qu’aisément accessible, peut devenir rare lors d’épisodes de sécheresse ; et les lentilles d’eau douce, qui sont des aquifères souterrains présents sous certains ilots.
La présence, le volume et l’état de ces lentilles d’eau douce dépendent de différents facteurs comme la largeur du motu ou encore les usages et la végétation de surface.
Malgré l’importance de cette ressource, elle reste encore très peu étudiée alors qu’elle pourrait devenir vitale pour la survie des habitants en cas de crise (climatique, sanitaire…). Les enjeux liés aux lentilles d’eau sont donc importants, tant pour le maintien de la présence humaine que pour l’agriculture sur atoll ou la préservation des écosystèmes.
La Polynésie française n’a pas attendu l’adoption de ce texte international pour inscrire l’importance de la gestion des lentilles d’eau douce dans ses textes stratégiques, notamment le Plan Climat adopté il y a quelques semaines.
Cette feuille de route, devant permettre à la Polynésie de respecter les ambitions de l’Accord de Paris pour le climat, comprend une action spécifique sur la gestion des lentilles d’eau douce, soulignant que la pression anthropique est la principale, voire la seule raison d’une dégradation de qualité de ces poches naturelles d’eau douce des atolls. Des prélèvements trop fréquents et en trop grande quantité (par exemple pour le tourisme ou les industries) font en effet monter le niveau de salinité des puits, ce qui finit par les rendre inutilisables.
Le Plan Climat se donne pour objectif d’identifier les atolls prioritaires où mener des études hydrologiques de caractérisation des lentilles d’eau, ce qui devrait permettre de connaître avec précision la limite maximale de prélèvements possibles, puis d’émettre des recommandations de gestion durable de la ressource (fréquence et volume maximaux des prélèvements, utilisation du sol, etc.). De telles études ont déjà été menée à Nukutepipi, Fakarava, Tikehau, Anaa et, actuellement, à Nukutavake dans le cadre d’un projet sur les fosses de culture (maite) porté par Vai Natura.
La Polynésie française se positionne ainsi comme leader mondial sur cette question, dans un contexte de dérèglement climatique et de montée du niveau des océans, et peut donner l’exemple à d’autres pays confrontés à des problématiques similaires, dans la région Pacifique et même au-delà.
Le signal de l’adoption de cette motion est clair : la gestion de l’eau douce des atolls est une affaire internationale, concernant de nombreux États dans différentes régions du monde où se trouvent des atolls habités. Il s’agit donc d’un enjeu mondial qui appelle une coopération internationale, mobilisant les spécialistes, les gouvernements, les organisations régionales et les communautés locales, qui sont concernées en premier lieu.
Les membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ont adopté la semaine dernière par vote électronique, en amont du Congrès mondial de la nature de l’UICN qui se tient du 9 au 15 octobre à Abou Dhabi, un certain nombre de motions, dont une soulignant l’urgence d’une gestion durable de la ressource en eau douce dans les atolls.
Cette motion, qui appelle à soutenir un programme d’acquisition de connaissances de cette ressource en eau souterraine encore méconnue mais souvent sous pression, a été adoptée à 96,6 % par les pays (catégorie A des membres UICN avec 116 votants) et 98,3 % par les associations et représentants des communautés autochtones (catégories B & C avec 641 votants).
Elle a été initialement soutenue par des membres d’horizons divers tels que Te Mana O Te Moana, association polynésienne de protection des tortues marines, Pasifika Communities University, basé à Fidji, Planète Urgence, une ONG française, ou encore la Communauté du Pacifique (CPS), une organisation intergouvernementale régionale.
L’adoption de cette motion représente une victoire importante, car c’est le premier texte international adopté sur ce sujet, permettant de faire prendre conscience de cette problématique très spécifique qui concerne les atolls, comme ceux des Tuamotu.
Ces îles coralliennes ne disposent en effet que de deux sources d’eau douce : la pluie, qui bien qu’aisément accessible, peut devenir rare lors d’épisodes de sécheresse ; et les lentilles d’eau douce, qui sont des aquifères souterrains présents sous certains ilots.
La présence, le volume et l’état de ces lentilles d’eau douce dépendent de différents facteurs comme la largeur du motu ou encore les usages et la végétation de surface.
Malgré l’importance de cette ressource, elle reste encore très peu étudiée alors qu’elle pourrait devenir vitale pour la survie des habitants en cas de crise (climatique, sanitaire…). Les enjeux liés aux lentilles d’eau sont donc importants, tant pour le maintien de la présence humaine que pour l’agriculture sur atoll ou la préservation des écosystèmes.
La Polynésie française n’a pas attendu l’adoption de ce texte international pour inscrire l’importance de la gestion des lentilles d’eau douce dans ses textes stratégiques, notamment le Plan Climat adopté il y a quelques semaines.
Cette feuille de route, devant permettre à la Polynésie de respecter les ambitions de l’Accord de Paris pour le climat, comprend une action spécifique sur la gestion des lentilles d’eau douce, soulignant que la pression anthropique est la principale, voire la seule raison d’une dégradation de qualité de ces poches naturelles d’eau douce des atolls. Des prélèvements trop fréquents et en trop grande quantité (par exemple pour le tourisme ou les industries) font en effet monter le niveau de salinité des puits, ce qui finit par les rendre inutilisables.
Le Plan Climat se donne pour objectif d’identifier les atolls prioritaires où mener des études hydrologiques de caractérisation des lentilles d’eau, ce qui devrait permettre de connaître avec précision la limite maximale de prélèvements possibles, puis d’émettre des recommandations de gestion durable de la ressource (fréquence et volume maximaux des prélèvements, utilisation du sol, etc.). De telles études ont déjà été menée à Nukutepipi, Fakarava, Tikehau, Anaa et, actuellement, à Nukutavake dans le cadre d’un projet sur les fosses de culture (maite) porté par Vai Natura.
La Polynésie française se positionne ainsi comme leader mondial sur cette question, dans un contexte de dérèglement climatique et de montée du niveau des océans, et peut donner l’exemple à d’autres pays confrontés à des problématiques similaires, dans la région Pacifique et même au-delà.
Le signal de l’adoption de cette motion est clair : la gestion de l’eau douce des atolls est une affaire internationale, concernant de nombreux États dans différentes régions du monde où se trouvent des atolls habités. Il s’agit donc d’un enjeu mondial qui appelle une coopération internationale, mobilisant les spécialistes, les gouvernements, les organisations régionales et les communautés locales, qui sont concernées en premier lieu.