Une jeunesse outremer en quête de mieux


crédit photo UPF
Tahiti, le 1er septembre 2025 – Le conseil d'orientation des politiques de jeunesse (COJ) vient de publier un rapport sur la situation des jeunes en Outre-mer et formule 21 propositions pour améliorer leurs conditions de vie. Un rapport qui s'appuie sur les auditons d'acteurs de terrain, d'experts et de 2.653 jeunes ultramarins, menées pendant deux mois. Il met en exergue les inégalités persistantes pour cette jeunesse et appelle à une mobilisation des pouvoirs publics sur le long terme.
 
 
Entre mars et avril dernier, le Conseil d'orientation des politiques de jeunesse (COJ) a recueilli le témoignage de 2.653 jeunes originaires de tous les territoires ultramarins sur de nombreuses thématiques, notamment la formation, l'emploi, la mobilité, le logement, ou encore l'accès aux soins. Les jeunes ayant répondu à cette consultation représentent une part importante de Réunionnais (30 %), et plus de 10 % de Mahorais, Guyanais, Calédoniens et Polynésiens. 72 % d'entre eux ont entre 19 et 25 ans, et près de deux tiers ont au moins le baccalauréat.
 
Malgré cette terminologie très générique englobant toute la jeunesse ultramarine, le rapport souligne que les territoires d'outre-mer recouvrent des réalités très différentes, tant sur le plan culturel, économique que géographique et qu'ils ne sont pas gérés de la même manière. Notamment en matière de jeunesse et d'éducation puisque ce volet relève de la compétence de l'État dans les départements d'Outre-mer (DOM), tandis que chez nous, cette compétence est partagée entre l'État et le gouvernement local.
 
Un “sentiment d'invisibilisation”
 
Il n'en demeure pas moins que globalement, il ressort de ce rapport un “sentiment d'invisibilisation” de ces jeunes aux conditions de vie souvent précaires et devant faire face à des parcours semés d'obstacles. Autant de facteurs qui accentuent la fracture entre la République et sa jeunesse en Outre-mer, avec un taux de pauvreté des moins de 30 ans qui dépasse les 70 % dans des territoires comme Mayotte ou la Guyane. L'accès à la formation, à l'emploi, à la mobilité ou à un logement adapté demeure inégal, voire impossible pour une partie de ces jeunes.
 
C'est pourquoi le COJ appelle à une mobilisation “immédiate et structurelle” de l'État et ses collectivités pour enrayer ce phénomène sur le long terme, tout en prenant en considération les spécificités locales. Le rapport propose notamment de développer des formations post-bac adaptées aux besoins économiques de chaque territoire pour éviter l'exode de ces jeunes ultramarins vers l'Hexagone ou ailleurs. Ou encore de faciliter l'accès des jeunes entrepreneurs aux financements.
 
Le document insiste aussi sur la nécessité de réduire les inégalités d'accès à la mobilité vers l'Hexagone et à l'international, avec un meilleur accompagnement de ces jeunes qui se retrouvent souvent en territoire inconnu. Enfin, il propose plusieurs pistes pour améliorer les conditions de vie de cette jeunesse ultramarine, (combler la fracture numérique, garantir l'accès aux droits, renforcer l'offre de santé mentale et assurer une offre de logement digne), tout en préconisant de l'inclure davantage dans l'élaboration des politiques publiques dont ils sont trop souvent absents alors qu'ils en sont les premiers concernés.

Rédigé par La rédaction le Lundi 1 Septembre 2025 à 15:15 | Lu 1511 fois