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Une étude sur l’Ice en Polynésie


PAPEETE, le 23 août 2019 – Une étude sur le phénomène de l’Ice en Polynésie française, va être menée par deux sociologues parisiens de renom et deux post-doctorants de l’Université de la Polynésie française (UPF). Le Pays et l’Université ont signé vendredi une convention de financement pour ce projet destiné à « en savoir plus sur les causes et les conséquences de la croissance de la consommation d’Ice ».
 
Si le trafic d’Ice est une réalité judiciaire bien établie en Polynésie française, il reste un phénomène social encore très flou. « Quelles sont les motivations des dealers et des consommateurs ? », « Pourquoi cette drogue dure et difficile à se procurer s’est elle installée en Polynésie alors que l’héroïne ou la cocaïne restent marginales ? », « Dans quelles zones ce trafic apparaît-il et pourquoi ? »… Selon le ministre de la Santé, Jeacques Raynal, de nombreuses questions restent aujourd’hui sans réponses pour ce qui concerne le trafic d’Ice au fenua.
 
Le Pays et l’Université de la Polynésie française, via sa Maison des Sciences de l’homme du Pacifique, ont donc décidé de lancer une étude sociologique approfondie sur le phénomène : « La consommation d’Ice à Tahiti : de quoi est-elle le nom ? Politiques publiques, usages et trafics ». L’objectif étant à la fois d’obtenir des informations les plus fiables possibles sur l’ampleur et les caractéristiques du trafic, de la consommation et de leurs conséquences économiques et sociales en Polynésie, mais aussi de pouvoir affiner les politiques de prévention menées par le Pays.

Deux ans d’étude

Vendredi après-midi, le ministre de la Santé et le président de l’UPF, Patrick Capolsini, ont donc signé une convention de financement d’un montant de 31 millions de Fcfp pour ces deux années d’études. Les deux tiers du financement étant pris sur le récent fonds de prévention créé par le Pays, et le tiers restant étant financé par l’UPF. Concrètement, deux sociologues parisiens de renom, Henri Bergeron et Michel Kokoreff, vont mener cette étude avec deux post-doctorants de l’université de la Polynésie française. Ils vont collecter les témoignages d’acteurs de la santé, de la justice, de la solidarité mais aussi et surtout faire du travail de terrain dans les quartiers les plus touchés ou encore discuter avec les familles concernées. D’où la longueur de l’étude.
 
Avant la fin des deux années de recherche, le ministre a promis que des points d’étapes seraient régulièrement faits auprès d’un « comité de suivi » pour mettre à jour les données collectées. En parrallèle de cette étude, le ministère de la Santé a nommé fin juillet l’une des collaboratrice du cabinet, Tumata Helme, au poste de chef de projet prévention et addiction. Elle devra justement s’occuper de coordonner les politiques publiques en matière d’addiction aux drogues dures comme l’Ice, mais aussi à l’alcool ou au paka.

Rédigé par Antoine Samoyeau le Dimanche 25 Août 2019 à 19:22 | Lu 4973 fois