La mise à l’eau inaugurale est prévue ce week-end à Papeari, à l’approche de Matari’i i ni’a (Crédit : (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 13 novembre 2025 - C’est l’histoire d’une bande de copains surfeurs et pêcheurs qui s’apprête à inaugurer trois pirogues à voiles après quatre ans de travail. Guidés par Hiro Ah-Tchoy qui leur a transmis sa passion pour la navigation, Mateia Hiquily, Lorenzo Avvenenti, Aitu Ewart et leurs proches finalisent l’assemblage au motu Ovini de Papeari, avant la mise à l’eau prévue ce week-end.
Ce jeudi sur la plage du motu Ovini à Papeari, trois va’a se distinguaient des autres. En cours d’assemblage, ces pirogues à voiles ont été construites par Hiro Ah-Tchoy et ses amis, “tous des amoureux de la mer”. À 46 ans, ce résident de Taravao originaire de Papara a été initié sur le tard à la navigation traditionnelle. “Je ne m’étais jamais vraiment intéressé aux pirogues : j’étais plus sur une planche de surf ou sur une moto ! Petit à petit, je me suis dit que j’aimerais bien avoir ma propre pirogue. Tohora no Hawaiki Nui est à l’eau depuis six ans. Elle a des sculptures de la pirogue Hawaiki Nui de Francis Cowan, mon parrain, qui est allé jusqu’en Nouvelle-Zélande”, confie-t-il.
Ce jeudi sur la plage du motu Ovini à Papeari, trois va’a se distinguaient des autres. En cours d’assemblage, ces pirogues à voiles ont été construites par Hiro Ah-Tchoy et ses amis, “tous des amoureux de la mer”. À 46 ans, ce résident de Taravao originaire de Papara a été initié sur le tard à la navigation traditionnelle. “Je ne m’étais jamais vraiment intéressé aux pirogues : j’étais plus sur une planche de surf ou sur une moto ! Petit à petit, je me suis dit que j’aimerais bien avoir ma propre pirogue. Tohora no Hawaiki Nui est à l’eau depuis six ans. Elle a des sculptures de la pirogue Hawaiki Nui de Francis Cowan, mon parrain, qui est allé jusqu’en Nouvelle-Zélande”, confie-t-il.
Naviguer et pêcher, mais aussi inspirer et transmettre sont les objectifs de ces trois va’a tā’ie.
Quatre ans de travail
De navigations en parties de pêche, il a transmis sa passion à ses amis avec lesquels il s’est lancé dans un projet de construction de trois va’a tā’ie. Le chantier est passé d’un week-end de temps en temps à tous les jours ces derniers mois. “On a mis quatre ans pour faire ces trois pirogues avec nos sous et surtout beaucoup de travail”, précise-t-il. Une pirogue a été construite à partir d’un moule, les deux autres à partir de va’a existants. À base de bois et de résine, elles sont ornées de sculptures symboliques pour leurs capitaines, réalisées par Hiro Ah-Tchoy. “Ce sont toutes des trimarans avec deux balanciers et un trampoline de chaque côté, une dérive, des mâts et des voiles de Hobie 16 qu’on a récupérés, à l’exception des voiles de devant qu’on a fait faire”, détaille-t-il. Les plus petites ont trois places, tandis que la plus grande en compte cinq. Comme leur grande sœur, leur nom à toutes est associé aux majestueuses baleines.
La mise à l’eau devrait intervenir ce week-end. Pour Mateia Hiquily, c’est à la fois un aboutissement et un commencement à bord de Tohora iti no Makaha : “Cette pirogue, c’est un rêve qui devient réalité. J’ai travaillé dur sur ce projet, mon papa m’a beaucoup aidé et on s’est tous soutenus les uns les autres. On se donne à fond depuis cinq mois, mais ça fait presque deux ans que je suis dessus. L’idée, c’est de continuer d’apprendre à naviguer et de pêcher en famille. Elle porte le prénom de mon fils, car elle sera à lui plus tard.”
Avec Tohora iti no Tinaki, Lorenzo Avvenenti a lui aussi choisi d’honorer sa fille dans une démarche de transmission. “Ça fait un moment que Hiro a commencé à nous embarquer sur ses pirogues pour aller pêcher et nous transmettre des valeurs importantes de notre culture. Ça nous a ouvert les yeux : on a la chance de l’avoir comme guide ! On ressent ce que nos ancêtres ressentaient en naviguant. Ça nous a donné envie de construire nos pirogues. On a hâte de les mettre à l’eau. Voir le bout de ces années de travail, c’est une joie indescriptible”, partage-t-il.
Derniers efforts pour assembler les différentes parties des pirogues.
“Unis comme nos tupuna”
Embarqué sur ce projet avec son cousin, Aitu Ewart a mis du cœur à l’ouvrage pour renouer avec cet héritage à travers Tohora o te ra : “Nos mères sont de Taha’a, où on a grandi en se déplaçant beaucoup par la mer et en jouant avec des titi raina (bateaux à voile miniatures en matériaux naturels, NDLR). Pour mener ce type de projet, il faut être unis comme l’étaient nos tupuna. Hiro nous a tout appris et il continue à nous apprendre. En navigant sans moteur de jour comme de nuit, il nous a montré que c’était possible de se connecter à l’environnement qui nous entoure.”
La construction terminée, la bande de copains va bientôt pouvoir naviguer et pêcher ensemble. Même si pour Hiro Ah-Tchoy, la démarche ne s’arrête pas là. “On le fait pour nous, mais j’espère que ça va inspirer d’autres personnes en leur montrant qu’on est toujours capables de faire des pirogues et de naviguer. On remercie d’ailleurs le maire de Teva i Uta de nous accueillir à l’approche de la cérémonie de Matari’i i ni’a, dimanche 23 novembre, à Vaipahi. Je pense aux enfants : si j’étais monté sur une pirogue quand j’étais petit, ça aurait changé ma vie ! D’ailleurs, je vois la vie différemment depuis que je navigue”, glisse-t-il.
Un sens du partage qui se concrétise déjà à travers la participation des élèves du Centre des jeunes adolescents (CJA) de Papeari avec une approche artistique et culturelle. “Dans le cadre du projet Matari’i i ni’a, outre le travail sur les chants et les légendes de la commune, nous avons la chance de pouvoir mettre notre empreinte en dessinant des baleines à l’avant des pirogues, mais aussi d’en apprendre plus sur la navigation dans une démarche de transmission de ce savoir et de cette volonté de retourner vers le va’a tā’ie”, explique le directeur du centre, Daphnis Poroi. Les repères ont été tracés au feutre avant de passer à la peinture ce vendredi. Les élèves devraient également profiter des premières navigations.