Tahiti Infos

Un an ferme pour avoir abusé de sa belle fille âgée de 12 ans


Un an ferme pour avoir abusé de sa belle fille âgée de 12 ans
PAPEETE, le 12 novembre 2018 - Un homme de quarante ans comparaissait ce lundi devant le tribunal correctionnel pour des attouchements commis sur la fille de sa concubine. A la barre, le prévenu a regretté les faits tout en indiquant qu'ils avaient été commis sous l'effet de l'alcool et du paka. Il a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis mise à l'épreuve.

Les faits avaient été dénoncés à la gendarmerie par la mère de la victime mineure au cours de l'année 2017. Entendue par les enquêteurs, l'enfant, qui dormait parfois à côté de son beau père, avait expliqué que ce dernier s'était livré à des attouchements sur ses parties génitales alors qu'elle dormait. L'homme l'avait d'abord réveillée puis lui avait proposé 5000 francs afin qu'elle accepte de venir se coucher dans son lit. Ce qu'elle avait fait en se rendormant immédiatement. Surprise par les caresses de son beau père, elle avait essayé de résister mais elle avait dû son salut grâce à l'intervention de sa mère qui avait eu un « pressentiment » en pleine nuit.

Sans que l'on ne comprenne pourquoi, l'affaire avait été enterrée avant qu'elle ne ressurgisse en octobre dernier. Le beau père, alors placé en garde à vue, avait reconnu l'intégralité des faits en les mettant sur le compte de son imprégnation alcoolique et de sa consommation de paka. Il avait indiqué qu'il s'était livré à des « caresses » sans rien « attendre en retour » : « je n'avais pas envie d'elle, je ne savais plus ce que je faisais. »

A la barre du tribunal ce lundi, l'homme réitère sa version,selon laquelle la nuit des faits, il était « carrément bourré.» La petite, qui passe toujours ses week-ends chez sa mère, est absente à l'audience. Elle vit chez sa grand-mère mais fréquente toujours sa mère et son beau père, qui continuent à vivre ensemble malgré la dénonciation des faits. Le président du tribunal semble perplexe lorsqu'il interroge le prévenu : « si votre conjointe n'était pas intervenue, jusqu'où seriez-vous allé ? » « Je ne sais pas », murmure le mis en cause.

"Instrumentalisée"

Pour le conseil de l'enfant, la petite, qui n'a pas eu de père, a eu le « malheur d'essayer d'avoir un peu de réconfort paternel » auprès d'un homme qui l'a « instrumentalisée. » Lors de sa plaidoirie, l'avocate rejette en bloc les excuses qui seraient liées à la consommation excessive d'alcool : « c'est un agresseur sexuel en puissance qui a préparé son terrain (…) La victime n'a pas beaucoup de place pour parler. Il lui a volé les plaisirs de la vie que sont le premier baiser, le premier échange. »

Avant de requérir cinq ans de prison dont quatre avec sursis à l'encontre du prévenu, le procureur de la République qualifie les faits de « viol avorté » par « l'intervention de la mère »Il s'adresse directement à cette dernière en lui faisant part d'une remarque « personnelle » : «  cela m'appartient madame mais je m'interroge, comment peut-on pardonner ? »

Il s'agit d'une agression sexuelle « isolée » pour l'avocate de la défense qui rappelle que son client a reconnu les faits sans les « minimiser. »

L'homme est finalement condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 12 Novembre 2018 à 17:55 | Lu 2890 fois