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Un agriculteur de Haute-Saône rencontre des éleveurs des îles Sous-le-Vent


Un agriculteur de Haute-Saône rencontre des éleveurs des îles Sous-le-Vent
PAPEETE, le 11 juillet 2015 - Un éleveur de Haute-Saône a sillonné les champs des îles Sous-le-Vent pendant près de trois semaines. Une façon d'échanger sur les bonnes pratiques à tenir dans les élevages d'animaux.

L’agriculteur Franc-Comtois Gérard Musard est venu à la rencontre des agriculteurs polynésiens fin juillet. A l'origine de cette initiative : les éleveurs du syndicat des éleveurs de bovins de Raiatea-Taha'a. "Nous avons besoin de nous former à des nouvelles techniques et apprendre à bien utiliser les machines qui permettent de s'occuper des animaux", commente le secrétaire du syndicat, Vaitua Juventin. Des techniciens locaux du service du développement rural (SDR) ont également participé aux formations proposées par le Franc-Comtois. Par exemple, Gérard Musard a montré à 16 éleveurs et quelques techniciens du SDR comment bien utiliser un parc de contention. C’est un dispositif qui permet de donner des soins à l'animal en assurant son bien-être ainsi que la sécurité de l'éleveur.
Gérard Musard a également donné des conseils sur les besoins alimentaires des bovins. En métropole, les animaux d'élevages sont nourris aux tourteaux de colza, de tournesol, de soja, etc. qui proviennent de l'extraction de graines. À Raiatea, on s'adapte à la production locale : les éleveurs utilisent des tourteaux de Coprah. Vaitua Juventin a même mis au point, sur son exploitation, le broyage de la canne à sucre pour donner des compléments alimentaires aux animaux. "Une alimentation 100 % naturel", annonce-t-il fièrement.
D'autres aspects du métier ont été abordés comme les techniques de vêlage optimisées qui permettent de donner naissance à un veau avec moins de risques de mort prématurée ou encore la meilleure façon de faire une piqûre intramusculaire. À Raiatea, le vétérinaire coûte cher et les 27 éleveurs ont appris à se débrouiller seuls, les conseils sont donc toujours les bienvenus. Avec un cheptel de près de 300 têtes, l'éleveur de Haute-Saône a beaucoup d'expérience et a souhaité la partager avec les Polynésiens.

Gérard Musard
Gérard Musard
ACTIONS SYNDICALES

En Polynésie, les syndicats d’agriculteurs ne sont pas aussi organisés qu’en métropole. Et parfois, ils peinent à faire entendre leur voix. Membre de la Fédération régionale des syndicats agricoles de Franche-Comté, Gérard Musard a orienté les éleveurs sur les meilleures façons de mener une action syndicale. Comme par exemple, la coopération entre les éleveurs et les services territoriaux encadrant l’élevage, la communication avec le public, l’usage des médias ...
Il leur a également expliqué comment mettre en commun des outils pour leurs exploitations à l'aide d'une coopérative d’utilisation de machine agricole (CUMA). C’est un moyen très utilisé par les agriculteurs métropolitains pour réduire leur coût. Par exemple, une moissonneuse batteuse peut être utilisée par plusieurs agriculteurs pendant la saison des moissons.
L’objectif de ces échanges n’était pas de transposer un modèle mais de donner des conseils afin que l’élevage polynésien se développe. Reste encore la problématique de l'abattage (voir encadré). Une question très sensible pour le secrétaire du syndicat des éleveurs, Vaitua Juventin, qui peine à entrevoir un débouché pour ses bovins. Mais la question pourrait se régler d'ici à 2018 avec l'éventuelle construction d'un abattoir.

Des capacités pour un abattoir à Raiatea

Les îles Sous-le-Vent comptent près d'un millier de bovins : 451 bovins ont été recensés par les éleveurs à Raiatea, 300 bovins à Huahine et environ 200 bovins pour Taha’a. Des chiffres qui ont un sens pour l'agriculteur Franc-Comtois Gérard Musard. "C’est une production suffisante pour approvisionner une petite structure d’abattage", note-t-il dans son rapport préliminaire. "Les consommateurs sont demandeurs d’une viande locale à un prix abordable et les circuits de commercialisation existant pourront assurer la distribution de la viande locale estampillée", assure-t-il.
Selon lui, les gros élevages devraient investir dans des installations et des équipements. Mais pour y arriver, il faudrait des débouchés commerciaux pour leur viande, ce qui permettrait "de fournir les moyens financiers nécessaires aux éleveurs pour construire les installations requises, rénover leurs clôtures et augmenter leur production". Ainsi, ils fourniraient continuellement des bêtes à l'abattoir qui pourrait se construire à Raiatea. Mais pour l'instant, la construction de cet abattoir n'est pas encore certaine : "nous avons un projet avec quelqu’un du privé, peut-être pour 2018, mais pour l’instant, je ne peux pas en dire plus", commente Vaitua Juventin du syndicat des éleveurs de bovins de Raiatea-Taha'a.

Rédigé par Noémie Debot-Ducloyer le Samedi 11 Juillet 2015 à 11:04 | Lu 1823 fois
           



Commentaires

1.Posté par tamatoas le 13/07/2015 13:26 | Alerter
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Iaorana ,

prenez-vous en mains pour développer votre profession , n'attendez pas à ce que les fonctionnaires fasse ce travail à votre place ! Des rencontres comme celle ci sont très enrichissantes , prenez les bonnes expériences ! Ne cherchez pas à réinventer les choses , d' autres ont essuyé les plâtres avant vous !