Tahiti, le 28 octobre 2025 - Les élus de Tarahoi se sont retrouvés ce mardi pour débattre sur le rapport d'orientation budgétaire (ROB) du gouvernement. Sans surprise, l'opposition est montée au créneau. Ahip a regretté que “le Pays encaisse” tandis que “les familles décaissent”, et le Tapura a dénoncé une “trésorerie pléthorique” reposant essentiellement sur notre dépendance à l'importation, mais qui ne sert ni à “investir”, ni à “faire baisser la pression fiscale”. Le gouvernement a défendu ses orientations et un “budget réaliste” avec “des indicateurs au vert”.
Ce mardi matin, les représentants de l'assemblée ont échangé autour du rapport d'orientation budgétaire (ROB) qui, rappelons-le, fixe les “grandes orientations stratégiques” du gouvernement traduites ensuite dans le projet de budget du Pays pour 2026. Le ministre des Finances Warren Dexter a ouvert le bal en rappelant que ce document reposait sur deux éléments : d'abord, la conjoncture internationale, nationale et locale, et ensuite sur un premier bilan de l'exécution du budget en cours.
Sur le premier point, “globalement, ça va bien, même s'il y a des points d'inquiétude à prendre en compte”, a-t-il dit, faisant référence aux augmentations de droit de douane annoncées par Donald Trump et à la crise politique et budgétaire qui secoue l'Hexagone. Localement, “les indicateurs sont au vert”, a-t-il insisté, avec une “progression de l'emploi”, un “tourisme dynamique” et un “climat des affaires favorable”. Sur le second point, “pas d'inquiétude”, le “taux de réalisation étant supérieur aux prévisions en termes de recettes”. Des recettes fiscales importantes en effet qui permettent au Pays de disposer d'une confortable trésorerie de “36 milliards” de francs selon le ministre.
Et c'est justement ce joli matelas qui fait tiquer l'opposition. Ahip d'abord, par la voix de Teave Chaumette qui a regretté que le Pays encaisse des recettes fiscales grâce à la TVA et aux droits d'importation, alors que les familles “trinquent et risquent de trinquer encore sans mesures fortes pour améliorer leur pouvoir d'achat”. Elle a également pointé du doigt la loi du Pays réformant les conditions d'affiliation au régime des non-salariés (RNS) qui va “s'ajouter demain à cette pression financière”. Une “présentation caricaturale”, lui a lancé Moetai Brotherson, martelant que cette augmentation des charges ne concernait “pas tout le monde” mais seulement les salariés qui ne déclaraient pas leur activité patentée.
Échange d'amabilités sous métaphores culinaires
Dans la même veine que l'élue non-inscrite, Édouard Fritch a lui aussi fustigé une “trésorerie pléthorique” qui “n'est pas un signe de bonne gestion mais d'économie dormante”. “Nous consommons davantage mais nous importons toujours plus”, a claqué le patron du Tapura estimant que ce ROB “traduit un grand écart entre le discours et la réalité”. Et il n'a pas manqué d'user de métaphores culinaires pour aller piquer au vif le président du Pays : “Nous avons récemment pu constater vos talents de pâtissier. Nous aimerions que vous nous présentiez des ingrédients permettant aux Polynésiens de déguster un gâteau aux saveurs de sérénité économique et sociale. À défaut, nous constatons que le soufflé de votre élection commence à retomber.”
“Ça fait deux ans et demi que vous nous servez la soupe à la grimace”, lui a rétorqué Moetai Brotherson n'ayant pas plus de commentaires sur “le reste des gesticulations” d'Édouard Fritch. Les élus du Tavini se sont contentés d'intervenir sur les volets de l'éducation, de la jeunesse et des sports et du tourisme, en enfonçant des portes ouvertes. C'est surtout le ministre des Grands travaux, Jordy Chan, qui est venu à la rescousse du gouvernement avec un discours plus incisif et plus politique que d'habitude, demandant en conclusion au Tapura “d'arrêter de mentir”. Des joutes verbales habituelles qui risquent néanmoins de s'intensifier à Tarahoi avec les élections municipales qui arrivent à grands pas.
Ce mardi matin, les représentants de l'assemblée ont échangé autour du rapport d'orientation budgétaire (ROB) qui, rappelons-le, fixe les “grandes orientations stratégiques” du gouvernement traduites ensuite dans le projet de budget du Pays pour 2026. Le ministre des Finances Warren Dexter a ouvert le bal en rappelant que ce document reposait sur deux éléments : d'abord, la conjoncture internationale, nationale et locale, et ensuite sur un premier bilan de l'exécution du budget en cours.
Sur le premier point, “globalement, ça va bien, même s'il y a des points d'inquiétude à prendre en compte”, a-t-il dit, faisant référence aux augmentations de droit de douane annoncées par Donald Trump et à la crise politique et budgétaire qui secoue l'Hexagone. Localement, “les indicateurs sont au vert”, a-t-il insisté, avec une “progression de l'emploi”, un “tourisme dynamique” et un “climat des affaires favorable”. Sur le second point, “pas d'inquiétude”, le “taux de réalisation étant supérieur aux prévisions en termes de recettes”. Des recettes fiscales importantes en effet qui permettent au Pays de disposer d'une confortable trésorerie de “36 milliards” de francs selon le ministre.
Et c'est justement ce joli matelas qui fait tiquer l'opposition. Ahip d'abord, par la voix de Teave Chaumette qui a regretté que le Pays encaisse des recettes fiscales grâce à la TVA et aux droits d'importation, alors que les familles “trinquent et risquent de trinquer encore sans mesures fortes pour améliorer leur pouvoir d'achat”. Elle a également pointé du doigt la loi du Pays réformant les conditions d'affiliation au régime des non-salariés (RNS) qui va “s'ajouter demain à cette pression financière”. Une “présentation caricaturale”, lui a lancé Moetai Brotherson, martelant que cette augmentation des charges ne concernait “pas tout le monde” mais seulement les salariés qui ne déclaraient pas leur activité patentée.
Échange d'amabilités sous métaphores culinaires
Dans la même veine que l'élue non-inscrite, Édouard Fritch a lui aussi fustigé une “trésorerie pléthorique” qui “n'est pas un signe de bonne gestion mais d'économie dormante”. “Nous consommons davantage mais nous importons toujours plus”, a claqué le patron du Tapura estimant que ce ROB “traduit un grand écart entre le discours et la réalité”. Et il n'a pas manqué d'user de métaphores culinaires pour aller piquer au vif le président du Pays : “Nous avons récemment pu constater vos talents de pâtissier. Nous aimerions que vous nous présentiez des ingrédients permettant aux Polynésiens de déguster un gâteau aux saveurs de sérénité économique et sociale. À défaut, nous constatons que le soufflé de votre élection commence à retomber.”
“Ça fait deux ans et demi que vous nous servez la soupe à la grimace”, lui a rétorqué Moetai Brotherson n'ayant pas plus de commentaires sur “le reste des gesticulations” d'Édouard Fritch. Les élus du Tavini se sont contentés d'intervenir sur les volets de l'éducation, de la jeunesse et des sports et du tourisme, en enfonçant des portes ouvertes. C'est surtout le ministre des Grands travaux, Jordy Chan, qui est venu à la rescousse du gouvernement avec un discours plus incisif et plus politique que d'habitude, demandant en conclusion au Tapura “d'arrêter de mentir”. Des joutes verbales habituelles qui risquent néanmoins de s'intensifier à Tarahoi avec les élections municipales qui arrivent à grands pas.
Warren Dexter : “On continue notre petit bonhomme de chemin”
Monsieur le ministre, l'opposition dénonce notamment dans ce rapport d'orientation budgétaire un grand écart entre le discours politique et budgétaire et la réalité. Que lui répondez-vous ?
“Ils sont dans leur rôle, l'opposition politique. Nous, on continue notre petit bonhomme de chemin, en toute simplicité. C'est-à-dire qu'on finance les actions essentielles pour servir la population et soutenir nos entreprises.”
La fiscalité n'a pas vraiment été évoquée, et c'est un volet qui peut intéresser les Polynésiens, leur pouvoir d'achat. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ? Les grandes réformes, leur calendrier ?
“Alors, sur les grandes réformes, effectivement, moi, je suis dans une stratégie de transfert de fiscalité. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce qui fait la cherté de la vie de notre pays, c'est la fiscalité dite indirecte, notamment la TVA et les droits à l'importation. Donc, effectivement, la stratégie serait de les abaisser progressivement, et on verra les premiers effets sur 2027, on ne peut pas aller plus vite. Donc, effectivement, le gain de recettes que nous avons accusé ces dernières années va être mis à profit pour permettre des réductions substantielles de fiscalité indirecte à l'échelon sur 2027 et 2028.”
Et sur 2026, quels sont les chantiers qui vont démarrer ? La réforme de la TDL (taxe de développement local), par exemple ? La TVA de 1 % dans les archipels ?
“Non, je dirais que la réforme de la TDL est quasiment faite. Nous allons pouvoir présenter le texte avant la fin de cette année. Je crois qu'on le met même dans le circuit pour le Cesec. Après, j'aurais aimé pouvoir présenter la réforme de l'impôt sur les transactions cette fin d'année. Mais comme les chefs d'entreprise ne sont pas tout à fait d'accord, j'ai accordé un peu de temps et je vais le présenter en session administrative 2026. Et puis, l'objectif, c'est avant la fin de 2026, de pouvoir présenter notre plan de baisse substantielle de la fiscalité indirecte.”
Comment vous qualifieriez votre budget en 2026 ?
“Un budget réaliste, et puis toujours avec cet objectif constant de l'utiliser pour servir au mieux la population et soutenir nos entreprises.”
“Ils sont dans leur rôle, l'opposition politique. Nous, on continue notre petit bonhomme de chemin, en toute simplicité. C'est-à-dire qu'on finance les actions essentielles pour servir la population et soutenir nos entreprises.”
La fiscalité n'a pas vraiment été évoquée, et c'est un volet qui peut intéresser les Polynésiens, leur pouvoir d'achat. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ? Les grandes réformes, leur calendrier ?
“Alors, sur les grandes réformes, effectivement, moi, je suis dans une stratégie de transfert de fiscalité. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce qui fait la cherté de la vie de notre pays, c'est la fiscalité dite indirecte, notamment la TVA et les droits à l'importation. Donc, effectivement, la stratégie serait de les abaisser progressivement, et on verra les premiers effets sur 2027, on ne peut pas aller plus vite. Donc, effectivement, le gain de recettes que nous avons accusé ces dernières années va être mis à profit pour permettre des réductions substantielles de fiscalité indirecte à l'échelon sur 2027 et 2028.”
Et sur 2026, quels sont les chantiers qui vont démarrer ? La réforme de la TDL (taxe de développement local), par exemple ? La TVA de 1 % dans les archipels ?
“Non, je dirais que la réforme de la TDL est quasiment faite. Nous allons pouvoir présenter le texte avant la fin de cette année. Je crois qu'on le met même dans le circuit pour le Cesec. Après, j'aurais aimé pouvoir présenter la réforme de l'impôt sur les transactions cette fin d'année. Mais comme les chefs d'entreprise ne sont pas tout à fait d'accord, j'ai accordé un peu de temps et je vais le présenter en session administrative 2026. Et puis, l'objectif, c'est avant la fin de 2026, de pouvoir présenter notre plan de baisse substantielle de la fiscalité indirecte.”
Comment vous qualifieriez votre budget en 2026 ?
“Un budget réaliste, et puis toujours avec cet objectif constant de l'utiliser pour servir au mieux la population et soutenir nos entreprises.”