Tahiti, le 11 novembre 2025 - La colère des parents d’élèves du collège de Tubuai a connu son point d’orgue lundi à l’occasion de la rentrée scolaire après deux semaines de vacances. Plus d’une centaine de personnes étaient présentes devant les grilles, accompagnées du maire de la commune pour protester contre la mise à pied du principal, Willy Vaiho.
Depuis deux semaines maintenant, le collège de Tubuai est sous le feu des projecteurs. Après la suspension surprise du principal de l’établissement, Willy Vaiho, les parents d’élèves ainsi que la municipalité sont montés au créneau pour défendre ce dernier, sans réellement connaître les griefs qui lui sont reprochés.
Pétition, manifestation, puis envoi d’une principale par intérim ont animé la petite île des Australes jusqu’à la manifestation de ce lundi devant les grilles de l’établissement.
Courtois, les échanges n’en n’ont pas été moins tendus pour autant. Alors que la suspension a été décidée par Paris, sur validation du ministère de l’Éducation local, la Direction générale de l’éducation et des enseignements appelle à l’apaisement des débats.
Lundi soir, sur Polynésie La 1ère, même les syndicats d’enseignants appelaient à faire descendre la tension au sujet d’une affaire qui paraît plus complexe qu’une simple suspension pour des désaccords entre personnels de l’établissement.
Lors du journal télévisé, Titaua Frogier, secrétaire générale adjointe de SE-UNSA, syndicat des enseignants du second degré, a lancé “un appel au calme dans l'intérêt de toutes les parties et notamment des enfants scolarisés dans cet établissement”.
Des signalements remontant à deux ans
Surtout, elle est revenue sur les signalements au sujet de Willy Vaiho. Sa suspension, certes arrivée de façon abrupte, ne serait pas née du hasard. “Les signalements qui ont été faits, ça fait déjà deux ans en fait que des personnels se sont exprimés, qu'on a accompagnés, parce que c'est notre rôle en tant que représentants des personnels et qu'une enquête administrative a donc été mise en place”, précise la représentante syndicale. “On ne suspend pas un personnel de l'éducation tous les quatre matins”, a-t-elle admis sans dévoiler les faits reprochés au principal de l’établissement.
Le ministre de l’Éducation, Ronny Teriipaia, ne s’est pas encore manifesté ouvertement sur le sujet. Seul un communiqué a été diffusé sur les réseaux sociaux sur la page de son ministère. Un silence, lié à la procédure, afin que les débats puissent être dépassionnés, mais qui n’est toujours pas accepté par les parents d’élèves sur place.
Pour calmer la situation, la principale du collège de Afareaitu, Aime Vaitoare, a été envoyée pour prendre le relais.