Troisième renvoi pour le procès du docteur Théron


Tahiti, le 3 mars 2022 - Les expertises médicales, ordonnées par le juge unique lors de l'audience du 4 novembre dernier, n'ayant toujours pas été effectuées, le procès du docteur Jean-Paul Théron a de nouveau été renvoyé jeudi au 27 mai. Le médecin est poursuivi pour des violences volontaires commises sur un huissier venu lui remettre une convocation et pour un outrage sur une gendarme.

Après un premier renvoi le 29 octobre et un second le 4 novembre, le procès du docteur Jean-Paul Théron a de nouveau été renvoyé jeudi en audience de juge unique. Absent lors des précédentes audiences, le médecin s'est cette fois présenté au palais de justice en compagnie de son comité de soutien et de ses cinq avocats. Tel que l'a précisé le magistrat lors de l'audience, le renvoi a cette fois été ordonné car cinq experts consécutifs, "amis" ou "opposants" du médecin, ont refusé de procéder aux expertises de Jean-Paul Théron et du clerc d'huissier. Les deux experts finalement désignés n'ont pas encore eu le temps d'effectuer lesdites expertises. 

Le docteur Théron est poursuivi dans cette affaire pour l'agression d'un clerc d'huissier le 16 septembre dernier, alors qu'il venait au domicile du médecin pour lui remettre une convocation devant le conseil de l'ordre des médecins. Après s'être vu prescrire une ITT de huit jours, le clerc d'huissier avait porté plainte. Une semaine plus tard, Jean-Paul Théron avait insulté une gendarme qui était justement venue lui remettre une nouvelle convocation suite à cette plainte. 

"Mensonges"

Après le renvoi prononcé par le juge unique jeudi, Jean-Paul Théron a dénoncé une "déclaration mensongère de la gendarme" qui sera "punie" et les "mensonges du clerc d'huissier" sur le fait qu'il ait "subi des violences". Le médecin a par ailleurs affirmé que l'huissier, puis la gendarme, avaient "pénétré dans son périmètre de soins". Notons à ce sujet que le clerc d'huissier s'était rendu au domicile de Jean-Paul Théron pour lui remettre sa convocation.

Interrogé sur le contexte de ce renvoi, l'avocat du clerc d'huissier, Me François Mestre a indiqué que "si un expert refuse d'accepter une mission dans le cadre d'une opération d'expertise judiciaire, c'est soit qu'il est proche de la personne à expertiser, soit qu'il nourrit une inimitié à son égard". Si son client "vit très mal" cette situation, l'avocat a refusé de s'exprimer sur les arguments de Jean-Paul Théron en indiquant qu'il attendait la prochaine audience pour faire "du droit, rien que du droit".
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 3 Mars 2022 à 12:59 | Lu 2469 fois