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Tous passagers : la voiture autonome, prometteuse frontière technologique


PARIS, 3 octobre 2014 (AFP) - Y aura-t-il encore un conducteur dans la voiture en 2030? L'automobile, déjà de plus en plus connectée et automatisée, devrait bientôt se conduire toute seule, selon les constructeurs qui travaillent sur cette prometteuse nouvelle frontière technologique.

Mais avant de faire partie de la vie quotidienne, gains de temps et de sécurité à la clé, la voiture autonome devra encore surmonter des défis techniques, juridiques et surtout psychologiques.

La plupart des voitures d'un certain niveau de gamme proposent déjà des aides à la conduite: alerte de franchissement de ligne, essuie-glaces et phares automatiques, radar et caméras de recul. En haut de gamme, certains modèles effectuent des créneaux tout seuls.

Mercedes-Benz, sur son vaisseau-amiral Classe S qui donne souvent le "la" des équipements avec cinq à dix ans d'avance sur les voitures moins onéreuses, offre déjà un système de conduite quasi-automatique dans les embouteillages et un régulateur de vitesse qui maintient la distance avec les autres voitures sur autoroute.

Son principal concurrent sur ce créneau, Volvo Car, présente au Mondial de l'auto de Paris sa nouvelle XC90, un SUV haut de gamme de sept places doté d'un système de protection contre la sortie de route et d'un freinage automatique si le conducteur s'engage dans une intersection alors qu'un véhicule approche en sens inverse.

Le constructeur suédois lancera en 2017 une centaine de voitures sans conducteur sur les routes à Göteborg (sud-ouest de la Suède) et ses environs en guise de test et envisage de commercialiser un modèle autonome "autour de 2020", a indiqué vendredi à l'AFP son directeur général Hakan Samuelsson. "La voiture autonome est importante pour des raisons de sécurité, car la plupart des accidents de la route sont causés par des erreurs humaines", a-t-il souligné.

A la faveur d'une automatisation de plus en plus importante, nous "pensons que le déploiement plus significatif aura lieu après 2030", juge Josselin Chabert, expert automobile du cabinet de consultants PwC.

La création d'une filière de voitures autonomes fait partie des projets industriels lancés par le gouvernement français, une impulsion que n'a pas attendu Akka, un bureau d'études et d'ingénierie travaillant pour Daimler (Mercedes), explique le PDG de cette entreprise de la région lyonnaise, Maurice Ricci.

- Tests en France dès 2015 -

Pour lui, le principal défi technique actuel est de permettre au véhicule de réagir en temps réel à un environnement qui change: autres voitures, piétons ou animaux traversant la route, sans parler des travaux ponctuels qui empêchent de se reposer uniquement sur les données GPS.

Pour l'instant, "on ne détecte que 30 kg de masse organique, donc on a des progrès à faire", ajoute M. Ricci.

L'équipementier français Valeo a de son côté démontré un étonnant système qui remplace le voiturier: on laisse sa voiture devant un restaurant, et elle va toute seule trouver une place de parking, en vous prévenant par téléphone multimédia quand elle est garée.

Mais il va falloir que la législation évolue pour permettre la circulation de voitures autonomes, remarque M. Le Hay. La convention de Vienne sur la circulation routière (1968), ratifiée par la plupart des pays européens dont la France, dispose en effet que "tout véhicule en mouvement ou tout ensemble de véhicules en mouvement doit avoir un conducteur".

Patrie de la "Google car", la Californie, après le Nevada (ouest des Etats-Unis), vient d'adapter sa législation pour autoriser des expérimentations de véhicules autonomes sur route ouverte. Les autorités françaises ont prévu de faire de même dès 2015.

Une fois le volet technique résolu, restera à régler la question de la responsabilité, au coeur du système des assurances. En cas d'accident, "est-ce qu'on va donner davantage de crédit à un véhicule conduit par un ordinateur, ou à l'homme?", s'interroge M. Chabert, de PwC.

Quant à sauter le pas psychologique pour les conducteurs destinés à devenir passagers, M. Le Hay affirme que des enquêtes clients "montrent que les gens se l'imaginent très bien et pensent que c'est une évolution naturelle". Les bénéfices de la voiture autonome sont potentiellement énormes: réduction des embouteillages, de la consommation, et 90% d'accidents en moins à terme, souligne Josselin Chabert.

"On pourra conduire en mode manuel pour le plaisir et passer en automatique pour lire ses mails et se relaxer", selon le directeur général de Volvo Car.

tq-esp/laf/sd

Rédigé par () le Vendredi 3 Octobre 2014 à 05:38 | Lu 331 fois
           



Commentaires

1.Posté par Kaddour le 03/10/2014 09:58 | Alerter
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Quand on voit la fiabilité de l'électronique embarquée sur nos véhicules actuels, permettez moi d'être dubitatif ...
Des chemins de fer encore ??? Je ne dis pas non ! Les voies de circulation sont -relativement ??- protégées ! Mais des voitures???? Hum